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Le déconfinement très prudent des taxis et des VTC

La compagnie de taxis a mis en place un protocole sanitaire pour rester prudent en cette période de déconfinement.

La compagnie de taxis a mis en place un protocole sanitaire pour rester prudent en cette période de déconfinement. - G7

Alors que l'activité redémarre, les taxis et VTC se préparent à accueillir davantage de clients dans les prochaines semaines. Parois de séparation, vérification via mobile du port du masque, comment s'organisent Uber et G7.

C'est l'une des professions qui est restée en grande partie mobilisée pendant le confinement. Malgré un volume d'activité considérablement réduit, les chauffeurs de taxis et VTC ont continué d'assurer un service minimum, notamment pour transporter les soignants et les personnes aux besoins urgents de déplacement. 

Hygiène renforcée, du provisoire parti pour durer?

Très rapidement, les chauffeurs, leur employeur ou les plateformes de mise en relation auxquels ils ont recours, ont pris des mesures pour pouvoir continuer à transporter des clients en toute sécurité et tout en protégeant au maximum les chauffeurs. Alors que les interactions avec d'autres personnes doivent être limitées pour éviter la propagation du virus, cette profession est forcément exposée en continuant d'exercer. 

"Nous sommes conscients des risques qu'ont pris nos chauffeurs partenaires, restés mobilisés depuis le début de la crise sanitaire. Nous sommes fiers du rôle qu'ils ont joué pour continuer à déplacer les gens qui en avaient besoin, notamment le personnel soignant", exprimait ce jeudi matin lors d'une conférence de presse Nicolas Rousselet, directeur général de G7, première compagnie de taxis en Ile-de-France.

Dans la foulée de ce qui avait déjà été mis en place depuis le 17 mars et le début du confinement, les acteurs du transport individuel se préparent désormais à une période de transition plus ou moins longue. Et à un "retour à la normale" qui pourrait finalement ne jamais avoir lieu, la crise sanitaire actuelle pouvant aussi introduire de nouvelles pratiques qui s'imposeront à l'avenir.

Uber contrôle le port du masque via son application

Le géant américain Uber vient ainsi d'annoncer de nouvelles dispositions prises dans ce contexte de crise sanitaire. Une problématique d'autant plus importante pour le géant mondial des VTC, qui fait face à une variété de situations selon les pays où il est présent, avec différents calendriers de déconfinement par exemple et des mesures différentes à appliquer. 

Sans surprise, c'est l'application mobile au coeur de son modèle économique qui s'adapte à ce nouveau contexte. Uber vient ainsi d'annoncer de nouvelles fonctionnalités, dont de nouvelles habitudes à prendre pour les chauffeurs avant de démarrer leur service. 

Comme on peut le voir dans la série de capture d'écran ci-dessous, le chauffeur devra désormais assurer avoir bien procédé au nettoyage complet de l'habitacle, ce qui est recommandé au moins une fois par jour et de disposer d'un nettoyant pour les mains pour lui et ses passagers. Mais il devra aussi prouver qu'il porte bien un masque en se prenant en photo. Si ce n'est pas le cas, l'application ne lui permettra tout simplement pas de pouvoir accepter et lui demandera de reprendre une photo. 

Une photo du chauffeur pour vérifier qu'il porte bien un masque
Une photo du chauffeur pour vérifier qu'il porte bien un masque © Uber

Ce nouveau protocole sera officiellement lancé par Uber lundi prochain, le 18 mai, en France comme dans de nombreux pays.

"Nous maintiendrons cette mesure jusqu’à la fin du mois de juin, et réévaluerons son maintien en fonction des recommandations des autorités de santé", précise le communiqué diffusé par Uber.

Par ailleurs, et concernant la France, Uber a annoncé avoir démarré "la distribution progressive de 350.000 masques aux chauffeurs" et de "5000 boîtes de lingettes désinfectantes offertes et disponibles dans 42 stations essence Total". Les remboursements "à hauteur de 50 euros d’une paroi de séparation en polycarbonate ou PVC entre les compartiments chauffeur et passager (pour un coût totale de 80 à 100 euros) et "de produits désinfectants à hauteur de 25 euros par mois" sont également prévus.

Chez G7, faire de l'excellence sanitaire une valeur forte

La compagnie parisienne G7 s'organise aussi pour assurer un niveau de sécurité optimal tant pour les chauffeurs que pour les passagers. D'autant que l'activité semble repartir depuis la mise en place du déconfinement progressif ce lundi 11 mai.

"Pendant le confinement, nous avions environ un tiers de nos chauffeurs disponibles, soit 3000 conducteurs, pour 10% de l'activité habituelle en moyenne. Mercredi 13 mai, près de 5700 chauffeurs ont assuré 18.600 courses, ce qui représente 42% de l'activité le même jour l'an dernier. C'est plutôt encourageant", souligne le directeur général de G7 Nicolas Rousselet.

Dans l'esprit de la compagnie de taxis, il faut aller plus loin que les mesures prévues dans le nouveau décret publié le 11 mai, qui fixe les conditions sanitaires pour les taxis et VTC. Depuis début avril, elle propose des protections transparentes et souples à ses chauffeurs-partenaires, ainsi qu'un nettoyage complet de l'habitacle à l'ozone

"En plus du confort, qui fait partie de notre ADN, nous voulons désormais miser sur cette image d'excellence sanitaire", souligne Nicolas Rousselet.

Point de selfies "masqués" comme chez Uber mais des contrôles réguliers (5000 par mois) du port du masque par le chauffeur par des équipes dédiées. A cela s'ajoute une formation spécifique à ce nouveau protocole sanitaire, qui prévoit notamment la "désinfection des zones de contact passager et l’aération de l’habitacle entre chaque course" en plus de "la mise à disposition de gel hydro-alcoolique à bord des véhicules". 

L'idée est aussi de s'adapter à une nouvelle forme de clientèle. Des salariés notamment, qui empruntent désormais un taxi comme alternative aux transports en commun pour des trajets domicile-travail. De quoi compenser, seulement en partie, l'effondrement de l'activité liée au tourisme.

Le décret du 11 mai dernier précise que, comme les usagers des transports en commun, les passagers d'un taxi ou d'un VTC, à partir de 11 ans, devront porter un masque.

Un seul passager en règle générale à bord, et jamais à l'avant. Plusieurs passagers (d'un même foyer ou pour le transport de personne en situation de handicap par exemple) sont toutefois autorisés mais uniquement si le véhicule est équipée d'une paroi de séparation transparente.
L'application permettra aussi de rassurer le client. Chez Uber, il sera prévenu que le chauffeur porte bien un masque. Chez G7, on peut sélectionner l'option permettant de disposer d'un véhicule avec paroi transparente de séparation, sans surcoût.
Et il faudra aussi prendre de nouvelles habitudes à bord: pas question de laisser traîner son sac à main ou un porte-document sur la banquette. Ce sera sur les genoux et tout autre bagage devra être placé dans le coffre, prévient G7.
Julien Bonnet