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Le Conseil de Paris a voté la piétonnisation des voies sur berge rive droite

Le débat a parfois été houleux au Conseil de Paris, mais les élus de la majorité ont suivi ce lundi midi la maire de la capitale Anne Hidalgo. Les voies sur berge rive droite sont donc officiellement piétonnes.

Le Conseil de Paris a voté ce lundi 26 septembre la piétonnisation des voies sur berge rive droite. Après un débat par moments très vif avec les élus de l’opposition, le Conseil a approuvé la "déclaration de projet de piétonisation définitive" des berges, avec toutes les voix des partis de gauche (PS-PCF, PRG, PG) et des écologistes. A droite, les représentants élus LR et UDI ont voté contre, le MoDem s'est abstenu.

"On tourne la page du tout-automobile"

La maire de Paris a salué une "décision historique, la fin d’une autoroute urbaine à Paris et la reconquête de la Seine". L’adjoint au maire aux Transports, Christophe Najdovski a lui souligné sur son compte Twitter "un projet nécessaire, responsable, qui va dans le sens de l’histoire", tournant ainsi "la page du tout-automobile" dans la capitale.

"J'ai une majorité très soudée à ce sujet", avait assuré confiante Anne Hidalgo au JDD début septembre, malgré une bronca de plusieurs mois des élus d’opposition à la ville de Paris, mais aussi en région Ile-de-France. La présidente de la région Valérie Pécresse s’est ainsi plaint à plusieurs reprises que les projets de l’opposition n’avaient pas été examinés. La mairie a elle toujours déploré le peu de présence des élus d’opposition lors des réunions préparatoires au projet.

Plus de 3 kilomètres rendus aux piétons

Le vote entérine ainsi la fermeture à la circulation des 3,3 kilomètres des quais bas, sur la voie rapide express Georges Pompidou, entre le tunnel des Tuileries (1er arrondissement) à la sortie du tunnel Henri IV (4ème arrondissement). De facto, cette voie était déjà fermée à la circulation depuis le 5 septembre et la fin de la 15ème édition de Paris-Plages.

Les conséquences sur la circulation, l’allongement du temps de parcours ou le report sur d’autres voies sont pour le moment difficiles à évaluer. Interrogé ce matin sur RMC, Bruno Julliard, premier adjoint au maire de Paris, s’est voulu rassurant: "Il y a un peu plus d’embouteillages mais nous sommes plutôt satisfaits parce que c’est assez nettement en-dessous de ce que nous pouvions craindre, ce n’est pas l’apocalypse que certains avaient prédit".

Une phase de test pendant six mois 

La situation est suivie de près, aussi bien à la ville qu’à la préfecture de police. Le 5 septembre, le préfet de police Michel Cadot a en effet donné son autorisation à cette piétonisation officiellement pour seulement six mois, afin d’évaluer son impact à cette échéance. Le préfet avait alors demandé "une réversibilité possible en cas de problème de circulation, la suspension des autres projets de voiries autour des berges et un maintien de l'accès pour les services de secours".

Un arrêté municipal définitif sera publié dans les semaines à venir. Il doit recevoir un avis conforme du préfet de police. Ce lundi, le préfet de police Michel Cadot a annoncé la mise en place d'un comité technique de suivi afin de s'assurer de la "fluidité" de la circulation dans la capitale. Ce comité composé de représentants de l'Etat, des collectivités, des organismes de transports, d'études de la qualité de l'air et d'association d'usagers, se réunira pour la première fois lundi 03 octobre.

P. Ducamp avec AFP