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Le barème du malus automobile se durcit en 2018 (et ça va faire mal)

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- - AFP

Le ministre de la Transition énergétique et solidaire l’avait annoncé mi-septembre, le malus sera durci en 2018. Le barème dévoilé ce mercredi s’appliquera sur toutes les voitures qui émettent au minimum 120g de CO2 par kilomètre et grimpe jusqu’à 10.500 euros.

Les automobilistes paieront un peu plus, voire beaucoup plus, de malus l’année prochaine. Le ministère de la Transition énergétique et solidaire a dévoilé ce mercredi 27 septembre, dans le cadre du projet de loi de Finances 2018, le nouveau barème du malus automobile (voir tableau ci-dessous). Et l’addition s’annonce salée à partir du 1er janvier.

Jusqu'à 10.500 euros de malus

Le ministère a en effet abaissé le seuil de déclenchement du malus. En 2017, il était fixé à 127 grammes de CO2 par kilomètre. En 2018, il se déclenchera dès 120 grammes de CO2.

Ainsi, une Renault Talisman équipée d’un moteur de 1.6 litre essence de 150 chevaux qui émet 127 grammes de CO2 par kilomètre était, jusqu'à présent, sanctionnée de 50 euros de malus. L’année prochaine, son malus passera à 173 euros.

Sur une Seat Leon 1,8 litres TSI de 180 chevaux, qui émet 138 grammes de CO2, le malus grimpe de 353 euros à 860 euros! Dès 140 grammes de CO2, le malus dépasse ainsi les 1000 euros.

"Le malus des véhicules les plus polluants, comme les gros 4x4 sera aussi relevé, à 10.500 euros [au lieu de 10.000 euros de malus maximum actuellement, ndlr]", expliquait à Libération Nicolas Hulot le 18 septembre.

Dès 185 grammes de CO2, un gaz à effet de serre, le malus passera donc à 10.500 euros.

Les autres polluants ne sont toujours pas pris en compte

Les polluants comme les particules fines ou les oxydes d’azote, les fameux Nox de l’affaire Volkswagen, ne sont eux toujours pas pris en compte dans le calcul du bonus-malus. Surtout, en ciblant le CO2, le ministère favorise indirectement les modèles diesel, plus performants sur les émissions de CO2, alors que certaines villes comme Paris compte bannir dès 2020 les véhicules circulant avec ce type de motorisation.

"Avec ces dispositifs (nouveau barème du bonus-malus comme prime à la conversion) l’objectif est d’assainir le parc, en sortant de la circulation les vieux véhicules les plus polluants, essence comme diesel, qui émettent beaucoup de CO2, explique un porte-parole du ministère. Nous restons dans la logique du plan climat, qui est d’aller vers l’objectif des 95 grammes en 2020".

Ce durcissement du malus vise notamment à financer la nouvelle prime à la conversion, sorte de prime à la casse pour le neuf et l'occasion, élargie à tous les ménages à partir du 1er janvier 2018. Nicolas Hulot vise 100.000 véhicules concernés par ce dispositif dès la première année de sa mise en place.

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Pauline Ducamp