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La part du diesel dans les ventes de voitures divisée par deux en dix ans

Avec moins de 40% des ventes de véhicules neufs, le diesel a accéléré sa chute l'an dernier au profit des modèles roulant à l'essence. En 2008, à son plus haut historique, le diesel représentait plus de trois ventes sur quatre.

Mais où s'arrêtera la chute des ventes de diesel? Dans un contexte d'inquiétudes sur sa pollution réelle, en particulier depuis le scandale des moteurs truqués de Volkswagen, et des interdictions annoncées dans différents centres-villes en Europe, la motorisation mise au point à la fin du XIXème siècle par l'allemand Rudolf Diesel a de nouveau connu une année difficile, en particulier en France.

Moins de 40% des ventes

En 2018, les voitures particulières équipées d'un moteur diesel ont ainsi représenté seulement 38,9% des ventes de véhicules neufs, indiquent les derniers chiffres du comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). La décrue se poursuit donc, inéluctablement. En 2008, le diesel représentait plus de trois ventes sur quatre. Cinq ans plus tard, il ne séduisait plus que deux acheteurs sur trois. Et après être repassé sous les 50% en 2017, il pourrait dans les prochains mois ne plus représenter qu'un tiers des ventes. 

Un report massif sur l'essence

Les moteurs essence profitent plein pot du report des ventes. Avec 1,19 million de ventes l'an dernier, cette motorisation représente désormais près de 55% du marché du neuf, contre 48% l'an dernier. 

Les ventes de voitures 100% électriques continuent de progresser mais restent encore assez marginales. Les 31.059 unités vendues en 2018, sur un total des ventes de véhicules neufs à plus de deux millions d'unités, représente 1,4% du marché, contre 1,2% en 2017. Même constat sur l'hybride (rechargeable ou non): avec 106.366 ventes l'an dernier, la part de marché passe de 3,9% en 2017 à 4,9% en 2018. 

Le SUV, plus que jamais à la mode

La mode des SUV s'est par ailleurs confirmée en 2018. La carrosserie "tout-terrain/chemin" passe ainsi de 32% des immatriculations de véhicules neufs en 2017 à 36% l'an dernier. Le Peugeot 3008 termine notamment sur le podium des meilleures ventes par modèle pour la deuxième année consécutive et on compte un total de quatre SUV ou crossover parmi les dix meilleures ventes (avec en plus du 3008, les Renault Captur, Peugeot 2008 et Dacia Duster). En regardant un peu plus en arrière, la progression des SUV se révèle fulgurante: en 2009, ce type de véhicule représentait seulement 9% des ventes.

Conséquences du report des ventes de diesel sur l'essence et du goût confirmé des Français pour les SUV, les niveaux d'émission de dioxyde de carbone (CO2) en France remontent, s'inquiétait ce mercredi 2 janvier le porte-parole du CCFA François Roudier. A consommation équivalente, un moteur essence émet en effet davantage de CO2 qu'un diesel. L'achat de SUV, des véhicules en général plus lourds et donc plus gourmands en carburant que la moyenne, contribue aussi de son côté à alimenter ce phénomène. 

Julien Bonnet