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La Métropole du Grand Paris lance sa consultation pour l’interdiction des véhicules les plus polluants

Les véhicules diesel et essence vont progressivement être bannis de la Métropole du Grand Paris.

Les véhicules diesel et essence vont progressivement être bannis de la Métropole du Grand Paris. - BFM Paris

La Métropole du Grand Paris a lancé sa consultation auprès des maires pour la mise en place dès 2019 d’une zone à faibles émissions dans laquelle seront interdits les véhicules les plus polluants. Cette mesure et son calendrier sont contestés par certains maires.

La Métropole du Grand Paris s'achemine vers l'interdiction des véhicules les plus polluants. Deux mois après avoir voté le principe d'une Zone à faibles émissions (ZFE), la Métropole franchit une nouvelle étape en lançant une consultation auprès des communes.

A l'image de ce que fait déjà Paris, le projet prévoit l'interdiction progressive des véhicules diesel puis essence en s'appuyant sur le dispositif Crit'Air, dans un périmètre situé à l'intérieur de l'A86. 

Selon le calendrier arrêté pour l'instant, la Métropole prévoit de bannir les Crit'Air 5 dès juillet 2019 (diesel immatriculés avant 2001). Suivront ensuite les Crit'air 3 en 2022 pour atteindre une zone sans véhicules essence et diesel en 2030. 

Calendrier des interdictions de véhicules.
Calendrier des interdictions de véhicules. © BFMTV

Un mauvais timing dans le contexte des gilets jaunes?

Si sur le principe la ZFE a été adoptée, encore faut-il convaincre les maires des 79 communes concernées. "Je demande à ce que la mesure soit repoussée à juillet 2021", réclame sur BFM Paris Laurent Russier, maire PCF de Saint-Denis. Si l'élu n'est pas opposé à la ZFE, il juge la mesure trop rapide et impossible à tenir pour les automobilistes les moins aisés.

"On voit bien avec le mouvement des gilets jaunes, si on veut que les mesures écologiques soient comprises, il faut qu'elles soient accompagnées de justice sociale (...). Si on veut réussir, il faut se donner le temps", résume l'élu. 

Laurent Russier plaide notamment en faveur d'aides différenciées selon les revenus.

"Pourquoi ne pas aider plus ceux qui ont des difficultés de pouvoir d'achat pour changer de véhicules quitte à accompagner un peu moins ceux qui ont plus de moyens", propose-t-il. 

ZFE
ZFE © BFM Paris

Pas de sanctions avant fin 2020

Comme lui d'autres élus de la Métropole sont réticents à la mise en place de cette ZFE cet été, à l'image du maire de Clamart qui jugeait la mesure "antisociale, inapplicable et prise dans la précipitation" en novembre dernier sur BFM Paris. 

A la tête de la Métropole du Grand Paris, Patrick Ollier lui-même, n'exclut pas l'idée du report de la ZFE, "si on n'est pas capable de la mettre en oeuvre de manière positive". Si le dispositif devait bien être mis en place cette année, il assurait en novembre que les verbalisations des contrevenants ne pourraient être effectives avant "fin 2020, début 2021".

La consultation des maires lancée cette semaine donnera lieu à une synthèse en mars prochain. Le public sera ensuite à son tour informé à partir du 1er avril. 

Carole Blanchard