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La Fiat 500 va-elle disparaître (à nouveau)?

Fiat veut sortir du segment A en Europe, le segment de voitures comme la Fiat 500, des modèles jugés pas assez rentables.

Fiat veut sortir du segment A en Europe, le segment de voitures comme la Fiat 500, des modèles jugés pas assez rentables. - ANDREAS SOLARO / AFP

Mike Manley, le PDG de Fiat Chrysler, compte sortir du segment A, soit celui des Fiat 500 et Panda, pour se concentrer sur des modèles un peu plus gros, aux marges plus élevées.

C’est l’un des best-sellers de la décennie, mais son avenir pour 10 prochaines années semble plus que compromis. La Fiat 500 pourrait en effet disparaître des catalogues de la marque italienne, du moins sous sa forme actuelle, celle d’une petite citadine trendy d’à peine 3,50 mètres de long.

"Dans un futur très proche, vous nous verrez nous concentrer sur un segment avec des volumes plus importants, des marges plus grandes, et cela impliquera une sortie du segment des citadines", a expliqué le 31 octobre, dans une conférence avec les analystes, Mike Manley, le PDG de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), rapporte le site spécialisé Automotive News Europe.

Une telle sortie semble aussi compromettre l’avenir de la Panda, autre citadine, aux tarifs plus abordables de la gamme Fiat.

Des modèles vieillissants, plus assez rentables

Le constructeur italien est pourtant leader de ce segment des citadines. Selon des chiffres du cabinet Jato, les Renault Twingo, Fiat 500 et consorts représentent 630.000 voitures vendues au premier semestre. 31% de ces véhicules étaient de la marque Fiat, avec un peu plus de 105.000 Panda vendues, devant 101.500 Fiat 500.

Si elle n'est plus toute jeune, car elle est sortie il y a 12 ans, la 500 dernière version enchaîne les bonnes ventes. Au moins jusqu'à l'an dernier, avec 194.000 voitures écoulées. Un record. Mais en 2019, les ventes apparaissent plus en demi-teinte, avec selon Automotive News Europe, avec une baisse de 9,1%.

Le PDG de Fiat Chrysler voit dans le segment supérieur des citadines polyvalentes comme les Citroën C3, Peugeot 208 ou Renault Clio, "un gisement de profit bien plus important que le segment des petites citadines". Or, Fiat ne dispose plus de véhicules dans cette catégorie, depuis l’arrêt de la commercialisation de la Punto l’année dernière. En 2019, l’Alfa Romeo Mito, également dans le portefeuille FCA, tire aussi sa révérence.

Aucun calendrier

Mike Mankey doit compter sur le nouveau partenariat avec PSA pour développer un nouveau modèle. Le groupe français dispose d’une plateforme baptisée CMP, qui permet de concevoir des modèles aussi bien thermiques qu’électriques. Les nouvelles Peugeot 208 et Opel Corsa sont bâties sur cette architecture, de quoi minimiser les coûts de développement, tout en maximisant les gains. Le tout rapidement. La nouvelle Corsa a été conçue en à peine quelques mois. Ainsi, Mike Manley espère attirer les actuels acheteurs des Panda et 500 vers un plus gros modèle, tout en partant à la conquête de nouveaux clients.

Mike Manley n'a cependant donné aucun calendrier pour le remplacement ou l'arrêt de la Fiat 500, et de la Panda. Une 500 électrique avait un temps été annoncée pour l'été 2020. Fin octobre, FCA avait aussi annoncé l'arrivée d'une hybridation légère sur la 500 et la Panda.

Des citadines électriques, si elles veulent rester au catalogue

Le segment des petites citadines risque donc de vivre de sérieux bouleversements dans les mois et les années à venir en Europe. PSA, autre gros vendeur de ce genre de modèle, s’interrogeait également sur l’avenir de modèles comme la Peugeot 108 ou la Citroën C1. Le souci: les nouvelles normes de CO2 extrêmement drastiques en Europe, qui demandent aux constructeurs de respecter de lourds investissements en technologie.

Le patron de Volkswagen avait lui aussi annoncé leur fin programmée. "Sur les petites voitures, il est très difficile de faire passer leurs émissions de CO2 sous la barre des 95, voire 93 grammes de CO2 par kilomètre, sans ajouter un maximum de coûts", indiquait alors Herbert Diess. Le quotidien Handelsblatt chiffrait à 3500 euros en moyenne par voiture ce "maximum de coûts".

La solution qui semble prévaloir pour les constructeurs qui souhaitent conserver ce type de petits véhicules, c’est de le passer en électrique. Skoda commercialise ainsi la Citigo-eV, Volkswagen conserve sa UP électrique.

Pauline Ducamp