BFM Business
Auto

La Chevrolet Sail, zéro pointé au crash test

La Chevrolet Sail, fabriquée en Chine et commercialisée dans les pays émergents, récolte la note de zéro sur cinq étoiles au crash test.

La Chevrolet Sail, fabriquée en Chine et commercialisée dans les pays émergents, récolte la note de zéro sur cinq étoiles au crash test. - LatinNCAP

Vendue en Colombie, la Chevrolet Sail est une catastrophe sur le plan de la sécurité. Les images du crash test conduit par l'organisme LatinNCAP ne laissent pas de doutes sur la note attribuée à la citadine: aucune étoile, un très mauvais présage.

La Chevrolet Sail est une citadine 4 portes, produite en Chine, à destination des marchés émergents. Restylée en 2014, elle est toujours vendue dans certains pays avec un châssis datant de 2010, nommé "Gamma II" et emprunté à l'Opel Mokka.

C'est le cas de la version colombienne de la Sail, qui en cas de choc frontal offre une sécurité affligeante. Un véritable carnage est promis au conducteur, le véhicule se déforme totalement sous la force d'un impact, comme le montre le crash test mené par l'organisme LatinNCAP, l'équivalent sud-américain de notre EuroNCAP.

Un véhicule fragile, dépourvu d'airbags

Ces images parlantes laissent imaginer ce qu'il adviendra des passagers à l'avant. En cas d'accident frontal, le conducteur subit des traumatismes potentiellement mortels à la tête et à la poitrine et ce, à seulement 60 km/h. Le véhicule est totalement dépourvu d'airbags et de ceinture 3 points sur la place du milieu. L'organisme ne s'est même pas donné la peine d'effectuer un test latéral, les résultats d'un choc à l'avant étant mortels, un zéro pointé s'est imposé pour noter la sécurité de cette Chevrolet Sail. Le plus alarmant est que General Motors est coutumier du fait. La Sail est en effet la quatrième voiture sud-américaine du groupe à ne recevoir aucune étoile. 

Alors que le constructeur protège ses clients européens et américains, il n'hésite pas à trancher sévèrement dans les coûts de production pour les marchés émergents (Asie, Afrique, Amérique du Sud), quitte à proposer des véhicules d'une dangerosité extrême. La présidente de General Motors, Mary Barra, avait justifié l'absence d'airbags, dans des pays où l'équipement n’est pas obligatoire, par la possibilité de rendre les voitures plus abordables. La Sail neuve, par exemple, vaut un peu plus de 9.000 euros en Colombie.

Des véhicules plus sur sûres... en 2019

 Suite au zéro pointé de la Sail, le groupe américain a réagi en annonçant le 14 avril, qu’il cesserait de commercialiser des voitures dépourvues de coussins gonflables et d’autres équipements de sécurité en 2019. Le constructeur veut investir 5 milliards de dollars pour inclure dans tous ses modèles des airbags et des ceintures de sécurité trois points. Les clients sud-américains les moins fortunés ont donc encore trois ans à tenir, avant de pouvoir s'offrir le strict minimum en matière de sécurité chez General Motors. Trois fois rien. 

H.Beloucif