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L'idée d'un péage urbain ne séduit pas Paris

La maire de Paris Anne Hidalgo s'est opposée à plusieurs reprises à la mise en place d'un péage urbain aux portes de la capitale. A l'échelle de la région, certains élus défendent en revanche des projets de "péages positifs" pour inciter à laisser sa voiture au garage.

Milan ou Londres l'ont fait. Mais à Paris, le péage urbain n'est pas d'actualité, malgré les annonces du gouvernement qui cherche à favoriser ce système pour lutter contre la pollution et les embouteillages. En octobre dernier, Anne Hidalgo se prononçait contre ce dispositif qu'elle qualifiait de "barrière financière".

"Je ne veux pas qu'il y ait un péage qui interdise aux habitants de la banlieue de rentrer dans Paris (...), ce n'est pas du tout ma vision des relations entre Paris et sa métropole", affirmait-elle.

Quelques mois plus tard, la mairie de Paris n'est toujours pas tentée par le dispositif que cherche à promouvoir le gouvernement.

"Il n'est pas forcément nécessaire d'avoir un péage urbain qui permette uniquement aux riches d'accéder aux villes et aux pauvres de prendre les transports en commun", défend David Belliard, président du groupe écologiste au Conseil de Paris.

Crit'air et taxe poids-lourds

La municipalité préfère s'appuyer sur les vignettes Crit'air, qui permettent de classer et d'interdire les véhicules les plus polluants. "C'est une solution plus juste, plus efficace et plus socialement acceptable que le péage urbain", ajoute l'élu écologiste. 

D'autres pistes sont à l'étude à la mairie de Paris, notamment celle d'une taxation des poids-lourds empruntant le périphérique. Une idée sur laquelle la présidente de la région Valérie Pécresse s'est aussi prononcée favorablement.

Rétribuer les automobilistes qui ne prennent pas la voiture

Au niveau de la région parisienne, certains élus voient toutefois dans ces péages urbains une solution pour désengorger les axes routiers et réduire la pollution, à condition que les plus petits revenus ne soient pas pénalisés.

"C'est pour ça qu'on pense plutôt à un péage positif et d'accompagner les véhicules à user la voirie aux heures creuses pour aider les collectivités territoriales au désencombrement de la région", explique Huguette Fouché, conseillère régionale MoDem d'Ile-de-France.

A plus petite échelle, une expérimentation de ce type a été lancée à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. La métropole de Lille semble aussi s'engager sur la voie d'un péage positif d'ici fin 2018. Plutôt que de faire payer les automobilistes sur la route, ce dispositif permet de rétribuer ceux qui décident de laisser leur voiture au garage à certaines heures particulièrement fréquentées sur les routes.

"C'est inciter des usagers quotidiens des grands axes routiers à ne pas utiliser leur véhicule à ces heures-là, matin et soir par des mesures incitatives. Chaque fois qu'ils évitent ces trajets, on leur donne deux euros", détaille sur RMC Bruno Cassette, directeur général des services de la métropole de Lille. 

Carole Blanchard avec Elodie Messager, Emmanuelle Lebon