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L'état des routes françaises se dégrade toujours plus

Selon le dernier rapport du Forum économique mondial, la France chute à la 18e place pour l’état de son infrastructure routière, soit 11 places de moins qu’en 2018.

La qualité des routes en France se dégrade, c’est ce qui ressort du dernier rapport sur la compétitivité du Forum Economique Mondial. Alors que la France disposait du réseau routier le plus performant au monde en 2012, le pays a reculé au classement depuis cette date. Et la chute s’est accélérée: de la 7e place l’an dernier, la France est passée à la 18e dans le rapport 2019. Or, l’infrastructure routière est un enjeu majeur de compétitivité, mais surtout de sécurité routière.

"L'état critique du réseau"

Ce classement confirme un audit commandé par la direction des infrastructures et sorti au printemps 2018. Cet audit ne portait que sur les 12.000 kilomètres de routes et d’autoroutes gérés par l’Etat, mais qui supportent "plus du tiers du trafic total", explique le ministère de la Transition écologique et solidaire sur son site. Et les résultats n’étaient pas flatteurs. La ministre Elisabeth Borne avait reconnu "l’état critique du réseau" devant les Sénateurs, comme le souligne Le Moniteur.

Ce que corrobore un rapport de l’Observatoire national des routes (ONR). Sur les réseaux départementaux, "les couches de roulement […] ont un âge moyen de 13,3 ans". Les réseaux le plus fréquemment renouvelés le sont tous les 10 à 11 ans, ce sont surtout les routes les plus structurantes, décisives au quotidien. Certaines routes, notamment local, ne le sont en revanche que tous les 23 à 24 ans.

"Concernant le réseau routier national non concédé, le taux de renouvellement annuel des couches de surface a été de l’ordre de 4 à 5 % de la surface totale des chaussées, soit un renouvellement tous les 20 à 25 ans en moyenne", poursuit le rapport de l’ONR.

Fissures, défauts d'étanchéité, déformations

Or, plus l’entretien des routes date, plus les dégradations sont importantes, comme le précise un document de Routes de France, la fédération des industriels de la route. L’usure du revêtement se fait ainsi sentir en moyenne au bout de 8 ans, date à laquelle il faut prévoir l’entretien de la chaussée. Au bout des 10 ans, les fissures peuvent apparaître, avant les défauts d’étanchéité au bout d’une douzaine d’années. Après 15 ans, sans entretien, la chaussée subit arrachements et déformations.

"Notre sous-investissement a été manifeste, déplorait l’an dernier Elisabeth Borne. 50% des surfaces de chaussées sont à renouveler et près d'un pont sur dix est en mauvais état".

La ministre a alors lancé un plan de sauvegarde des infrastructures qui doit permettre d’investir 1 milliard d’euros par an dans l’entretien et la rénovation des routes. La première enveloppe devait être dépensé cette année. Au programme notamment: "(accélérer), pour les axes du réseau routier desservant les villes moyennes, des opérations d'amélioration d'itinéraire: créneaux de dépassement, déviation, voire, lorsque les trafics le justifient, passage à 2x2 voies sur certaines sections".

Pauline Ducamp