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Il pourrait bientôt être plus difficile de toucher la prime à la conversion

Trop de demandes, pas assez de primes. Devant le succès de la prime à la conversion, le gouvernement pourrait largement réduire la générosité du dispositif.

2 millions. C’est le nombre de Français qui pourraient bénéficier de la prime à la conversion, d’ici 2022, vu le succès du dispositif. Et pour le ministère des Finances, c’est trop. Selon des informations de France Info, l’Etat songe à remanier le dispositif pour le rendre moins généreux. "On va le resserrer", a ainsi confié un ministre.

900 millions d'euros cette année

"La situation a dérapé, confie une source proche du dossier au Parisien. Nous faisons face à une avalanche de demandes". Entre 2018, année de lancement, et 2022, 500.000 primes à la conversion devaient initialement être distribuées. Or, rien qu’au 1er semestre 2019, 220.000 dossiers ont déjà été enregistrés, précise le quotidien. D’ici la fin de l’année, à ce rythme, 450.000 primes seraient versées.

Ce qui coûterait 900 millions d’euros, soit 300 millions d'euros de plus que le montant inscrit dans la Loi de Finances 2019. 300.000 primes avaient déjà été distribuées l’année dernière, pour un coût de 500 millions d’euros.

"Ce n'est pas tenable. On va arriver rapidement à court d'argent", explique la même source au Parisien. Or, la question du financement est cruciale. 70% des bénéficiaires 2018 de la prime sont des ménages à revenus modestes, qui ne peuvent avancer une somme allant de 2500 à 5000 euros.

En 2019, ce sont 80% des ménages éligibles qui sont non-imposables. Lors de la première année de la prime, le succès du dispositif avait surpris les pouvoirs publics. Les fonds avaient été débloqués avec du retard, mettant en difficulté les professionnels comme des particuliers.

Moins de véhicules comme de ménages éligibles?

Plusieurs pistes sont évoquées pour réduire la voilure quant à la prime. Le type de véhicules éligibles pourrait être revu, car 48% des véhicules achetés grâce à la prime sont des diesel. Comme le gros du parc automobile français, ce qui ne plait pas aux autorités. 

"Le filtre à particules, certains dispositifs techniques, font qu’aujourd’hui, un diesel est 5 fois moins polluants que les véhicules d’ancienne génération, tempère Anthony Glotin, directeur des partenariats Aramis Auto, sur BFMTV. Aujourd’hui, pour un gros rouleur, choisir un véhicule diesel est un choix aussi bien économique qu’écologique".

Autre point qui a fait tiquer dans les ministères: une petite dizaine de dossiers a contribué à l'achat d'un véhicule de plus de 50.000 euros. Sur 220.000 dossiers, c'est une goutte d'eau, maisd le symbole agace. "Est-ce normal qu’un automobiliste qui a les moyens de s’acheter une Jaguar bénéficie de cette aide au même titre qu’un ménage modeste qui va s’acheter une Zoe?", explique une source à France Info. La nouvelle version de la prime à la conversion pourrait entrer en vigueur à la fin de l’été.

Pauline Ducamp