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Harley-Davidson veut séduire au-delà des bikers avec sa moto électrique, la LiveWire

Entre une apparition au Mans lors du GP Moto et au Cafe Racer Festival, Harley a dévoilé sa puissante moto électrique, la LiveWire, à Paris pour la Fashion Week à l'occasion du défilé du très tatoué créateur australien Justin O'Shea. Un moment historique pour la marque plus que centenaire. BFMTV.com était présent à l'événement.

On entend hurler Aces of Spade de Motorhead et des tatoués musclés ont tous les yeux rivés sur une Harley. Nous ne sommes ni au rassemblement de bikers de Sturgis (Dakota), ni au festival de métal Hellfest, mais dans les jardins du Ritz, l'hôtel prestigieux de la place Vendôme à Paris. 

Une Harley, mais sans aucun bruit

Malgré leur dégaine, le public ne fait parti d'aucun MC (MotorClub). Ce sont les mannequins du défilé de Justin O'Shea qui s'est tenu lors de la Fashion Week pour le lancement de la griffe du créateur australien. Quant à la moto, elle ne vrombit pas et aucune fumée ne sort des pots d'échappement, et pour cause, elle n'en a pas. Cette superbe moto noire est une LiveWire, la toute dernière Harley qui a troquée le rugissant V-Twin pour un moteur électrique moins bruyant qu'un vol d'hirondelle.

Pour la dévoiler à ce public, le scénario était bien ficelé. Après un défilé de vêtements pour hommes, un silence puis... la moto a surgi au milieu des spectateurs sans faire un bruit. Au guidon, Justin O'Shea, ancien camionneur et ex-directeur artistique de la marque italienne Brioni (groupe Kering), fan de rock et de Harley.

Justin O'Shea et son fils d'à peine un an sur la LiveWire, la première moto électrique de Harley-Davidson.
Justin O'Shea et son fils d'à peine un an sur la LiveWire, la première moto électrique de Harley-Davidson. © Pascal Samama -BFMTV

Le seul vrombissement a été celui des applaudissements des spectateurs qui ne s'attendaient pas à cette surprise mécanique. Certains se sont rapprochés des équipes d'Harley Davidson pour savoir s'il s'agissait d'un énième prototype qui ne verra jamais le jour. 

"Nous avons ouvert les précommandes il y a quelques semaines, nous sommes dans la phase industrielle pour livrer les premiers clients dès la fin du mois d'août", précise Loic de Cambronne, directeur général d'Harley Davidson France.

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Avec un tarif démarrant à 33.900 euros, sans compter la personnalisation, le choix du Ritz fait d'un coup encore plus sens. 

"Nous restons fidèle à notre ADN", mais avec un nouveau public

C'est la seconde présentation en public de la LiveWire. Après avoir été dévoilée lors du Grand Prix de Moto au Mans en mai dernier et avant de la montrer au Cafe Racer Festival de Monthléry les 22 et 23 juin, la marque de Milwaukee a présenté l'engin en plein centre de Paris à une clientèle très JetSet.

"C'est évidemment un message que nous envoyons pour marquer une nouvelle histoire pour un nouveau public, mais nous restons fidèle à notre ADN qui est de suivre les évolutions techniques, technologiques et sociétales depuis plus d'un siècle", nous a expliqué Loïc de Cambronne.

La marque américaine reste aussi fidèle à la promesse de fournir des motos unique à chaque client. "Le catalogue est moins épais que celui destiné aux motos traditionnelles, mais il va permettre de personnaliser la LiveWire pour s'adapter aux goûts de chacun", indique Caroline Sorel, directrice commercial d'Harley France pour l'Île-de-France et la Normandie, l'une des premières femmes au monde à enfourcher cette grosse cylindrée électrique.

Pouvoir encore rouler en centre-ville

Reste à savoir quel accueil lui feront les clients traditionnels, eux qui restent attachés au son bien caractéristique de la Harley. La plupart continuera certainement à s'offrir des Dyna, des Softails ou des Roadsters, pour des roadtrip. Mais pour rouler en ville, ils risquent de devoir s'incliner et passer à l'électrique.

"C'est regrettable, mais les grandes agglomérations tentent de chasser les motos des centres villes", regrette Loïc de Cambronne qui cite l'exemple de Tokyo.

La capitale nippone a adopté l'une des législation les plus dures pour les motards malgré leur nombre et le poids économique de cette industrie dans le pays. Pour continuer de circuler en ville, les deux-roues devront être propres et silencieux. Cela ne retirera rien, ou presque, au plaisir de rouler sur une machine puissante capable de passer de 0 à 100 km/h en trois secondes. De quoi redonner même à Harley l'ambition de revenir dans la compétition sous sa propre bannière. Mais, ça, c'est une autre histoire.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco