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Grève: trois fois plus de trajets sur l'application de covoiturage Karos

Le covoiturage, une solution qui explose lors de la grève.

Le covoiturage, une solution qui explose lors de la grève. - AFP

Alors que la grève se poursuit, trois fois plus de trajets ont été réalisés via l'application Karos ce lundi en Ile-de-France. Son cofondateur espère toutefois que la situation va revenir rapidement à la normale, estimant qu'il propose une solution complémentaire mais qui ne vise pas à remplacer les transports en commun.

Avec les difficultés rencontrées dans les transports en commun depuis le début du mouvement de grève contre la réforme des retraites, de nombreux Franciliens se sont mis au covoiturage, ou plutôt au "court-voiturage" qui s'applique davantage aux trajets domicile-travail. Confirmation avec les chiffres données par Karos: ce lundi, l'application a recensé trois fois plus de trajets que le lundi précédent, un jour "normal". 

Entre 200.000 et 300.000 trajets par mois

"Jeudi dernier, premier jour de grève, peu de gens se sont déplacés, avec 30% de trafic en moins sur les routes d'Ile-de-France, mais nous avions déjà enregistré une hausse de 40% des trajets par rapport au jeudi précédent", explique Olivier Binet, co-fondateur de Karos. 

Karos, comme ses concurrents comme Blablalines ou Klaxit, ne donne pas de chiffres sur ce nombre de trajets réalisés au quotidien, on peut estimer à entre 200.000 et 300.000 le nombre de trajets réalisés par mois en Ile-de-France via l'application.

"Avec des trajets multipliés par trois comme hier, le nombre de trajets devient non-négligeable mais il faut garder la tête froide: en termes de part modale le covoiturage reste encore largement à développer. A titre de comparaison, dans une région comme les Hauts-de-France, chaque jour en moyenne 120.000 personnes prennent un TER pour se rendre à leur travail", souligne Olivier Binet. 

Trouver un nouveau public

S'il se réjouit du coup de projecteur sur le covoiturage à l'occasion de cette grève, le cofondateur de Karos souhaiterait toutefois une reprise rapide des transports en commun. Il se présente en effet comme une solution de transport public complémentaire et non vraiment de remplacement, comme cela peut être le cas pendant la grève.

Olivier Binet compte tout de même sur cette sensibilisation du public pour accompagner la tendance de fond du développement de la base d'utilisateurs de Karos, qui progresse en moyenne de 20% par mois depuis trois ans:

"Lors de la grève perlée du printemps 2018, nous avions déjà gagné de nombreux inscrits et 60% sont restés par la suite des utilisateurs réguliers".

Si avec le trafic particulièrement chargé lors de ces jours de grève, le covoiturage n'est pas forcément à privilégier, deux facteurs renforcent toutefois son attractivité. Pendant la grève, les trajets sont gratuits pour les passagers (pris en charge par IDF Mobilités), tandis que le conducteur reçoit au moins 3 euros par passager. L'ouverture de certaines voies d'ordinaire réservées aux bus et taxis aux voitures en covoiturage avec 3 ou 4 passagers permet également d'espérer arriver un peu plus vite à destination. 

Julien Bonnet