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Grève: les "pleins de précaution" à éviter, rappelle le gouvernement

Les autorités se veulent rassurantes sur l'approvisionnement en carburant des stations service.

Les autorités se veulent rassurantes sur l'approvisionnement en carburant des stations service. - AFP

Plusieurs dépôts de raffinerie étaient bloqués ces derniers jours. Le gouvernement comme les professionnels se montrent rassurants, les stations-service sont toujours approvisionnées mais "les pleins de précaution" peuvent créer des tensions.

C’est une alerte sur le site Sytadin, la bible de ceux qui réalisent des trajets quotidiens en voiture en Ile-de-France. "Stocks de carburants suffisants et bien approvisionnés", peut-on lire, à côté du nombre de kilomètres de bouchons, encore très élevé pour ce huitième jour du mouvement social contre la réforme des retraites.

Ce message relaie une communication du ministère de la Transition écologique et solidaire. "L'approvisionnement des stations-service est assuré normalement sur tout le territoire", peut-on lire sur le compte Twitter du ministère, dans un message du 10 décembre. Face au blocage de certains dépôts, et à un usage plus fréquent de la voiture en région parisienne, les autorités veulent éviter les pleins de précaution.

"Aussi, il est rappelé qu’il n'est pas nécessaire d'effectuer un plein si l'on ne compte pas faire un usage immédiat de son véhicule. Les "pleins de précaution" ne sont d'aucune utilité compte tenu du fait que les stocks sont à un bon niveau. Ils peuvent en revanche contribuer à créer des points de tension sur certaines stations-service.", rappelle le communiqué du ministère.

Rassurer pour éviter les pleins de précaution

Mardi 10 décembre, les dépôts de sept des huit raffineries françaises étaient bloqués, selon la branche chimie de la CGT. Ces raffineries Esso et Total ont cependant continué de produire du carburant. Mais les nouvelles des blocages ont fait craindre l’afflux des automobilistes en station, à l’image de ce qui s’est passé en Bretagne et dans l’Ouest début décembre.

Le blocage de plusieurs dépôts de carburant avait alors entraîné une ruée vers les stations-service bretonnes, vidant les stocks des professionnels, et désorganisant pendant plus d’une semaine la distribution de carburant. Selon des chiffres que nous a fourni l'UFIP ce midi, 2,2% des 11.000 stations-service françaises seraient actuellement en rupture sur au moins un carburant. Les dépôts de quatre raffineries sont encore perturbés, sur les 200 dépôts français.

"Ces chiffres sont ridiculement bas, rassure Francis Pousse, président national en charge de la branche carburant au CNPA. Il n’y a pas de crise actuellement".
"On est loin, très très loin d'une pénurie ou d'une crise majeure", déclarait ce mercredi à l’AFP Francis Duseux, le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), rappelant le recours aux stocks stratégiques.

Moins de stations-service qu'avant en région parisienne

Même son de cloche du côté de l’Automobile Club Association. "Il n’y a pas de souci à se faire, confirme Yves Carra, porte-parole de l’Association. Nous n’avons de message d’inquiétude pour nos adhérents à ce stade. Rappelons aussi que les plus grosses difficultés côté transports en commun se concentrent en Ile-de-France".

Les professionnels suivent de près la situation dans la région, où plus d’habitants prennent leur véhicule qu’à l’habitude, pour pallier l’absence de transports en commun. "Nous n’avons plus le même maillage en stations-services qu’il y a 10 ans, ce qui ressent d’autant plus en période de crise, souligne Francis Pousse. S'il y a un retard de livraison impactant 4 ou 5 stations, la demande se reporte sur les autres et tout se désorganise. Mais le stockage moyen est adapté en permanence, il n'y a pas de crise".

Pauline Ducamp