Grève: est-ce qu'il reste des voitures disponibles pour partir à Noël?

La SNCF et le gouvernement ont promis ce mardi des "trains garantis" à tous ceux qui possèdent des billets pour les départs en vacances d’ici Noël. Pour ceux qui n’ont pas encore de solution, louer ou partager une voiture s’annonce compliquée.

Si votre train est annulé ou que vous n’avez encore prévu votre trajet pour les fêtes de Noël, ne comptez pas trop sur la voiture ce week-end et la semaine prochaine. Sociétés de covoiturage, loueurs professionnels ou particuliers, tous affichent pratiquement complets.

> Chez les loueurs professionnels

Difficile de réserver une familiale pour la semaine prochaine. Europcar note par exemple une hausse de 30% des réservations pour la semaine de Noël, par rapport à l’an dernier. Entre 80 et 85% de la flotte de véhicules a déjà un conducteur pour Noël. Dès cette semaine, 80% des voitures familiales sont prises. Et les 20% restant ne sont pas forcément sur le marché.

"Le taux d’utilisation ne peut atteindre 100%, nous explique un porte-parole d’Europcar. Il nous faut en effet une marge de manœuvre nécessaire pour pouvoir assurer un service flexible et de qualité".

Le comparateur de location Kayak donne ce mardi midi une hausse de 1027% des recherches de véhicules à Paris sur la période du 21 au 26 décembre. Et bien peu de véhicules s’annoncent disponibles, en dehors de quelques utilitaires et voitures premium. Avec des prix exorbitants. Une Mercedes Classe A est ainsi disponible à près de 880 euros sur cette période, sans compter le coût pour aller la chercher à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Certains loueurs n’ont dans ce contexte pas voulu nous répondre, comme Hertz qui "ne se positionne pas sur ce sujet", comme nous explique par exemple un porte-parole.

> Du côté des particuliers

Plus de voitures chez les pros, et pas beaucoup plus chez les particuliers. Sur le site de Getaround (ex-Drivy), même constat: ne restent que quelques voitures disponibles en Ile-de-France, Fiat 500 ou Smart peu adéquates pour les familles. Et souvent à des tarifs ici encore assez élevés, comme un monospace Dacia Lodgy à 827 euros pour 5 jours.

"Dans des zones particulièrement paralysées par la grève comme l'Île-de-France, les taux d'occupation des véhicules avoisinent les 90%, confirme un porte-parole de Getaround. On voit que les gens réservent plus tôt que l'an passé. Nous enregistrons plus de demande dans les zones les plus touchées par la grève. Nous nous attendions à ce que le grève provoque une hausse des réservations de +30%, or nous sommes plutôt aux alentours de +50%".

Mais à ce rythme, Paulin Dementhon le fondateur de GetAround craignait ce matin sur RMC cependant qu'il n'y ait rapidement plus assez de véhicules disponibles.

"C’est absolument certains que d’ici deux ou trois jours, il n’y aura plus aucune voiture disponible à la location sur Get Around au rythme où vont les réservations", affirme-t-il.

>Louer une voiture pour un aller simple

Reste une alternative: la location de voiture en aller simple, à condition de choisir son trajet parmi les destinations proposées. Ce service permet aux loueurs de ramener des voitures de location dans d’autres agences, le particulier profite lui d'un tarif abordable, 1 euro en prix d’appel. L'offre n’est pas encore totalement saturée.

La start-up DriiveMe propose ainsi 4700 véhicules disponibles, dont plusieurs dizaines au départ de Paris. "Nous avons dépassé ce weekend la barre des 10.000 réservations sur le mois de décembre, dont presque la moitié pour la période du 19 au 25 décembre. Certains axes sont aujourd'hui saturés de demande mais nos équipes travaillent activement pour trouver chaque jour de nouvelles locations disponibles pour nos utilisateurs", explique Geoffroy Lambert, co-fondateur de DriiveMe.

Certains loueurs comme Europcar proposent aussi cette formule. "Il y a actuellement 170 locations One Way proposées à nos clients sur notre site", précise une porte-parole du loueur. L’offre est ici aussi d’1 euro. Dernière solution pour ceux qui cherchent une voiture: les locations directement via les constructeurs automobiles, disponibles en concession.

Sans surprise, les demandes portent surtout sur l’Ile-de-France, et Paris, en direction des grandes villes, et ce dès cette fin de semaine. Idem pour BlablaBus. Du côté du covoiturage, chez BlablaCar, les demandes de trajets sont répartis sur l’ensemble de l’Hexagone. Pour la semaine prochaine, les réservations des loueurs amènent surtout les vacanciers vers le Sud-Est, Rhône-Alpes (pour les stations de ski) et le Sud-Ouest.

Chez Flixcar, le gros des demandes de ce tout nouveau service se concentre sur trois destinations: Laval-Le Mans, Paris-Lille et Paris-Nantes.

Pauline Ducamp