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Grève du 5 décembre: et pourquoi pas le comoturage?

Partager son trajet en moto, ou en scooter, pendant les grèves, c'est le principe du comoturage, le pendant deux-roues du covoiturage.

Partager son trajet en moto, ou en scooter, pendant les grèves, c'est le principe du comoturage, le pendant deux-roues du covoiturage. - BFM

Partager son trajet non pas en voiture, mais en moto, c’est peut-être une solution pour vous rendre ce jeudi sur votre lieu de travail, en plein mouvement social.

Le covoiturage permet de partager sa voiture avec d’autres comuters pour les trajets domicile-travail. Le "comoturage" propose le même service, mais en deux-roues. Ce concept a été lancé par un Toulousain en 2016, Patrick Bidou.

"Je faisais le trajet Grenade à Colomiers (Haute-Garonne) tous les jours, soit environ 1h15 en voiture à cause des embouteillages et 25 minutes quand je me déplaçait en deux roues, racontait alors à 20 Minutes cet ancien salarié d' Airbus. J’ai vu que les motards se partageaient des trajets sur des forums mais qu’il n’existait pas de site dédié à ce covoiturage particulier".

Il crée donc comoturage.com. Le principe est simple: des motards ou des conducteurs de scooters proposent des trajets avec leur deux-roues. Gants et casque sont souvent fournis, la réservation est payante (5 euros), et le prix final de la course est fixée par le conducteur du deux roues. D’abord accessible dans la région de Toulouse (Haute-Garonne), la plateforme fonctionne désormais dans toute la France.

De quelques euros à plusieurs dizaines

En Ile-de-France, des trajets Paris-Paris, mais surtout banlieue-Paris sont proposés ce demain jeudi 5 décembre, lors du mouvement social. Les tarifs sont eux très variables. Comptez par exemple 10 euros pour un Essarts-le-Roi (Yvelines)/ Paris 8, soit une quarantaine de kilomètres en scooter, ou 29 euros pour des trajets intra-muros dans la capitale. L’option peut s’avérer séduisante, surtout si les embouteillages se multiplient ce jeudi en région parisienne. Cette offre nouvelle ne plait pas forcément aux professionnels.

"Dans des journées tendues comme cette journée de grève, ce nouveau service risque de faire une concurrence déloyale aux moto-taxis, nous explique Franck Muchembeld, président de la fédération des moto-taxis (FNDTR). La règle est de prendre quelqu’un sur son trajet, pas de se faire payer au noir des trajets dans toute la région".

Utiliser les services de chauffeurs professionnels pour un trajet demain semble cependant compliqué de main en Ile-de-France. Les quelques 450 motos-taxis sont déjà toutes réservées ou presque pour le 5 décembre. Ne restent disponibles que quelques offres de trajet en scooters électriques, des trajets essentiellement intra-muros.

Pauline Ducamp