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Grève des transports: les émissions de polluants en augmentation, mais aucun pic de pollution

Selon l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif, cette circulation exceptionnelle a entraîné une hausse des émissions de polluants dans la capitale.

Depuis le 5 décembre dernier et le début de la grève des transports, les scènes d'impressionnants embouteillages sur les routes franciliennes sont légion. Des conditions de circulations exceptionnelles qui ont un impact sur la qualité de l'air dans la capitale. 

Depuis 19 jours, les embouteillages à l'heure de pointe atteignent régulièrement les 500 km de bouchons. Le 9 décembre, un record pour une matinée a même été atteint avec 631 km de bouchons cumulés. Le précédent record matinal datait d'octobre dernier avec 628 km de bouchons. 

Selon l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif, cette circulation exceptionnelle a entraîné une hausse des émissions de polluants dans la capitale. 

"On voit une augmentation de 13% des émissions de polluants lors de l'heure de pointe du matin. Il y a donc bel et bien plus de pollution", explique Charlotte Songeur, ingénieure Airparif. "Les automobilistes sont les premiers touchés. Ils respirent beaucoup de polluants car ils sont au coeur de ce cocktail de pollution."

Une météo favorable

Néanmoins, aucun pic de pollution n'a été détecté par l'organisme. Le vent et la pluie de ces dernières semaines a en effet permis la dispersion de ces polluants. Selon les données d'Airparif, le niveau de pollution dans la région est ainsi restée "faible" lors de ces 19 jours de grève. 

Des modes de transports alternatifs

Face à ces embouteillages, de nombreux Franciliens ont préféré opter pour d'autres modes de déplacement, notamment le vélo. Selon les chiffres fournies par la Mairie de Paris, au moins 180.000 passages de vélos ont été comptés jeudi 12 décembre, au plein coeur de la grève, contre 150.000 une semaine plus tôt, lors du premier jour de grève. A titre de comparaison, le jeudi 28 novembre, journée ordinaire, on comptabilisait seulement 75.000 passages de vélos sur les pistes cyclables parisiennes.

"Tous ces épisodes de grève permettent de booster les modes de déplacement alternatifs", félicite Franck-Olivier Torro, membre de l'association Respire. "On a vu une explosion de gens qui ont acheté des vélos ou qui s'y sont mis pour aller travailler." Ce dernier espère à présent que ces habitudes perdureront après la grève.

Selon le bilan Airparif pour l'année 2018, près d'un million de Franciliens restent exposés à des niveaux de pollution qui ne respectent pas la réglementation européenne.

Cyrielle Cabot