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Voitures du futur

GM veut vendre ses premières voitures autonomes dès 2019

L'intérieur de la Chevrolet Bolt, sans volant ni pédale

L'intérieur de la Chevrolet Bolt, sans volant ni pédale - GM

Le groupe américain General Motors a présenté une version modifiée de sa Chevrolet Bolt, le présentant comme le premier véhicule de série prêt à la conduite 100% autonome. Et pour cause, puisqu’il n’y a ni volant, ni pédale devant le siège conducteur.

GM accélère dans la course au véhicule autonome. Le groupe américain vient de dévoiler une version de sa voiture électrique, la Chevrolet Bolt, sans aucun volant ni pédale. Visuellement, le résultat est forcément surprenant, avec un intérieur de véhicule plutôt classique, mais avec deux places passager à l’avant.

Dès 2019?

Pourtant, il faudra peut-être s’habituer assez rapidement à ce type d’intérieurs. Ce véhicule se présente en effet comme le manifeste d’un des premiers groupes automobiles mondial pour inciter le ministère des Transports américain à autoriser les véhicules 100% autonomes dès 2019. On peut ainsi y voir une certaine revanche de Détroit sur la Silicon Valley: l’automobile traditionnelle semble ainsi prête à rattraper les entreprises de nouvelles technologies, qui avaient pris l’initiative dans ce domaine avec notamment la Google Car en 2014 (et déjà sans volant ni pédale) ou le célèbre Autopilot de Tesla, appelé à évoluer vers du 100% autonome.

Mais General Motors, comme Ford d’ailleurs, ne veulent pas se faire doubler sur ce créneau. Dans son communiqué, GM présente ainsi sa Chevrolet Bolt comme la première voiture sans contrôle manuel (autonomie de niveau 5 donc) à être prête pour une production de masse.

Des verrous réglementaires à faire sauter

La voiture est équipée de la quatrième génération de Cruise, le nom de sa technologie d’assistance à la conduite, désormais prête pour la conduite autonome. Pour cela, la Bolt est équipée de l'arsenal de capteurs et autres lidars et radars nécessaires pour qu'elle puisse évoluer dans un environnement urbain complexe, et pour cause elle a été testée dans les rues de San Francisco.

GM demande ainsi à la NHTSA, l'agence fédérale de la sécurité routière américaine, d'autoriser ces véhicules même s'ils ne respectent pas certaines normes actuellement obligatoires pour pouvoir être autorisés à rouler. Des exigences qui n'ont pas forcément d'intérêt sans conducteur humain, avec comme meilleur exemple l'absence d'airbag dans le volant... puisqu'il n'y aura pas de volant! A la place, GM propose logiquement de reproduire le même mécanisme utilisé pour le passager avant. 

Pour le constructeur américain, cette Bolt sans volant ni pédale cumule même de nombreux avantages. En termes de sécurité routière tout d'abord, avec 94% des accidents qui seraient dus à une erreur humaine (mais combien y aura-t-il d'accident lors de l'incontournable période de cohabitation entre véhicule à commandes manuelles et voitures autonomes?). Sont également évoqués l'impact positif pour l'environnement -la Bolt est 100% électrique-, le temps que retrouverait l'ex-conducteur devenu simple passager pour travailler ou se divertir, la fin des embouteillages ou encore la possibilité pour des personnes âgées ou handicapées de se rendre où elles veulent comme n'importe quel conducteur actuellement.

2.500 taxis autonomes dans un premier temps

Si GM obtient l'autorisation de faire rouler ses véhicules sans volant ni pédale, elle viserait dans un premier temps les futures flottes de taxis-robots autonomes. Uber pourrait être un client, le géant des VTC ne cache plus depuis longtemps sa volonté de se passer à terme de chauffeur. Avec le nombre de capteurs nécessaires et donc un coût encore élevé de production, le transport individuel et collectif semble être en tout cas un débouché idéal pour ce type de véhicules, encore trop chers pour des particuliers. En Europe, la dernière Audi A8 (compatible avec le niveau 3 d'autonomie mais qui attend les autorisations légales pour que cette fonction être activé) vise ainsi une clientèle très haut de gamme. 

Pour leurs tests en conditions réelles, les constructeurs présents aux Etats-Unis peuvent bénéficier d'une dérogation auprès de la sécurité routière américaine, s'ils démontrent que ces prototypes sont aussi sûrs que des voitures traditionnelles. Actuellement, chaque constructeur peut ainsi faire circuler potentiellement jusqu'à 2.500 unités par an. Mais le Congrès étudie en ce moment un relèvement de ce seuil à 100.000 véhicules afin d'accélérer les progrès dans ce domaine. Et s'imposer dans cette course à la voiture sans pilote face à l'Europe, la Chine et le Japon en particulier.

Julien Bonnet