BFM Business
Auto

Fraude à l'examen du code de la route: jusqu’à 2 ans de prison ferme

Un boîtier vibrait pour indiquer la bonne réponse au candidat au code de la route.

Un boîtier vibrait pour indiquer la bonne réponse au candidat au code de la route. - AFP

Ils avaient mis au point un système de triche, assurant à coup sûr la réussite à l'examen du code de la route à leurs candidats, contre rétribution. Le gérant d’auto-école a été condamné à 2 ans de prison ferme, sa femme et ses enfants à de la prison avec sursis.

Cette fraude au code de la route, qui leur a rapporté 740.000 euros, a fini par leur coûter très cher. Un ancien gérant d’auto-école a été condamné ce lundi à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Créteil, dans le Val-de-Marne, et 100.000 euros d’amende. Il avait mis au point un système de triche électronique élaboré à l'examen du code de la route: la petite vibration d'un boîtier signalait au candidat les bonnes réponses pendant l'épreuve.

Chaque bénéficiaire déboursait 2.000 à 2.500 euros pour s'équiper du boîtier. Ces appareils étaient actionnés de l'extérieur par un complice, surnommé "Monsieur Abdel", qui écoutait les questions grâce au téléphone d'un candidat. L'escroquerie a profité à plus de 300 personnes entre 2013 et 2016, appartenant principalement à la communauté des gens du voyage, dont le célèbre chanteur Kendji Girac.

Lourdes amendes

L’épouse, la fille et le gendre du gérant de l’auto-école étaient également renvoyés devant le tribunal. Les deux premières ont été condamnées à deux ans de prison avec sursis, le troisième à un an avec sursis. Tous devront également débourser des amendes de 20.000 à 50.000 euros. Un sixième prévenu, simple rabatteur auprès d'un candidat, s'en sort avec six mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende.

"Je ne gagnais que l'inscription et le forfait code, c'est tout", soit les 400 euros réglementaires pour chaque candidat, avait juré le gérant à l'audience. Il connaissait la combine, mais le système bénéficiait selon lui entièrement à "Monsieur Abdel". Le reste de la famille tenait la même défense, expliquant avoir "fait l'autruche".

Pauline Ducamp avec AFP