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Près d'un radar sur deux hors d’état de marche depuis le 17 novembre

Les dégradations se multiplient depuis le 17 novembre, premier samedi de mobilisation nationale des gilets jaunes. Les radars avaient déjà été ciblés lors du passage à 80km/h, début juillet.

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les dégradations ne se comptabilisent pas uniquement dans les centres-villes. Aux bords des routes, les préfectures recensent également les cabines de radars automatiques vandalisées.

D'après nos informations, près de la moitié des radars sont actuellement hors d’état de marche depuis le début du conflit, démarré le 17 novembre, premier samedi de manifestation nationale, confirmant des chiffres publiés par Europe 1 un peu plus tôt dans la journée. Hors d’état de marche, c’est à dire des cabines détruites, et donc à remplacer, ou vandalisées à des degrés divers, par exemple avec de simples sacs poubelles qui les rendent inutilisables.

Au total, 250 cabines auraient ainsi été détruites depuis le début du mouvement. A titre de comparaison, dans son dernier rapport, la Cour des comptes notait qu’en 2017, 40 radars avaient été complètement détruits sur l'ensemble de l'année. La délégation à la sécurité routière, rattachée au ministère de l’Intérieur, refuse elle de communiquer sur ces chiffres, mais reconnait une "augmentation forte" des dégradations depuis le début du mouvement des gilets jaunes.

Une "augmentation forte" des dégradations

"Il y a actuellement plus de radars abîmés qu’à d’autres périodes. Cela s’est déjà produit lors d’autres mouvements sociaux, par exemple lors du mouvement contre l’écotaxe, nous explique-t-on lorsque nous avons joint ce matin le ministère. Lors du passage au 80km/h, les dégradations de cabines avaient augmenté. Depuis le début du mouvement, nous connaissons une augmentation forte des dégradations".

La délégation à la sécurité routière met en avant son inquiétude, quant aux éventuelles conséquences pour la sécurité routière. D’où une insistance pour réparer au fur et à mesure les cabines dégradées

Or, la facture risque d’être conséquente. Remplacer un radar classique coûte entre 60.000 et 80.000 euros. Pour un radar autonome, comme ceux installés sur les chantiers, il faut compter 75.000 euros, plus du double pour un radar tronçon: son prix peut atteindre 200.000 euros. Dégrader ou détruire un radar est en outre puni d'une amende pouvant aller jusqu'à 75.000 euros, et d'une peine de prison de 5 ans. 

Recettes en baisse en 2018

Avec la hausse des dégradations, les recettes générées par les radars devraient s'orienter à la baisse cette année. Fin novembre, la sécurité routière évoquait un recul de 15% par rapport à l'année précédente.

Une situation qui s'explique aussi par la la baisse des recettes liées aux infractions commises par les salariés à bord de véhicules de société. Les entreprises doivent en effet désigner le fautif aux autorités, sous peine d'une amende largement relevée. Une mesure adoptée depuis le 1er janvier 2017 mais qui a visiblement été davantage prise en compte depuis le début de l'année.

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Pauline Ducamp