Ford Edge, un SUV américain qui veut taquiner le premium
Il y a élément qu'on ne maîtrise pas lors des essais: la météo. Et autant vous dire que ces deux jours-là à Munich, au volant du Ford Edge, la pluie ne nous a offert aucun répit. Tant mieux, parce qu'un SUV donne toujours envie de sortie des sentiers battus. Surtout quand ils peuvent être boueux. Du coup pour éprouver un peu la transmission intégrale, nous avons emprunté quelques chemins qui n'étaient pas tout à fait prévus...
Pour les baroudeurs du dimanche
Précisions d'abord que le Edge est certes bien monté (notre modèle d'essai a les jantes 20 pouces à la mode en ce moment chez les constructeurs) et offre une bonne garde au sol, mais ce n'est pas autant un vrai 4x4. D'ailleurs ici on n'intervient pas sur les réglages des quatre roues motrices: il faut s'en remettre au différentiel intelligent qui répartit le couple entre le train avant et le train arrière. Cela fonctionne plutôt bien.
Sur un sol bien boueux et plutôt vallonné, le petit monstre de près de 2 tonnes ne rechigne pas à la tâche. Il grimpe, contourne, encaisse sans broncher et sans jamais s'enliser sur un terrain où d'autres SUV auraient sans doute éprouvé des difficultés. Mais son poids, tout comme l'absence de pneus adaptés, nous rappelle rapidement à l'ordre lorsque les dérives se succèdent en descente. L'adhérence n'y est plus vraiment, mais qu’importe: on s'éclate! Gaz et contre-braquage permettent d'éviter les arbres au bord de la route. L’occasion d’ailleurs d’apprécier le couple du diesel, mais aussi les efforts réalisés sur la direction. Ford l'a conçu de manière à réduire considérablement l’angle de braquage pour manœuvre le monstre. Et ça paye. On s’y fait très vite, surtout sur les routes en lacets.
Lourd à lancer, agréable à rouler
Dans cette version 210ch, le moteur 4 cylindres fait un travail honorable. Certes même en y allant "pied dedans" on n'est pas franchement collé au siège, mais une fois passée la lourdeur du démarrage, l'Edge Sport est volontaire. Après tout, Ford annonce un couple de 450Nm. On remercie d'ailleurs la boîte auto, réactive et suffisamment intelligente pour ne pas se faire peur lors d'un dépassement un peu vigoureux. Pour les situations extrêmes, comme pour se donner un peu la banane sur route sinueuse, on peut toujours attraper les petites palettes au volant. Oui, oui, nous avons bien dit routes sinueuses.
Ce SUV profite d’une suspension relativement ferme et la caisse ne tangue pas trop… pour son gabarit en tout cas. Cette suspension sport nous met d'autant plus en confiance que l'adhérence est bonne (toujours sur routes mouillées). Il est donc bien possible de se faire plaisir, mais il faut alors accepter l’impact sur la consommation. Selon notre estimation, celle-ci est d’ailleurs d’environ 8,5 à 9 L/100 km avec une conduite plutôt souple.
"LE truc": ou l'absence de truc plutôt sur le Edge
Ford est une marque plutôt active en matière de technologies. Du coup avec Edge, on s'attendait un peu à découvrir le nouveau système multimédia SYNC 3 avec CarPlay et Android Auto. Raté pour ce qui se veut pourtant le SUV premium de la marque américaine. En plus, SYNC 3 n'est plus si nouveau, puisque ça fait 3 ans que le système existe aux USA. Et s’il débarque désormais petit à petit en France, ici il faut se contenter de SYNC 2. Dommage.
Un moindre mal, après tout. Le grand écran tactile répond bien, tout comme les fonctions de reconnaissance vocale pilotable à la voix (dictée d'une adresse au GPS, recherche de musique, réglages de climatisation...). À noter que les clients de EDGE qui l'achèteraient dès maintenant (ou qui l’ont déjà acheté) pourront profiter d'un "geste commercial" pour une évolution du système.
Autre inconvénient, Après quelques kilomètres, même si on est bien installé au poste de conduite, avec la vue plongeante sur les instructions de guidage reprises sur l'instrumentation derrière le volant, l'absence d'affichage tête haute se fait sentir sur ce modèle plutôt bien équipé par ailleurs.
Le chiffre: 40.000
C'est le ticket d'entrée de SUV, Ford malgré quelques petites déceptions, Ford a soigné sa copie. On apprécie! On apprécie surtout que le constructeur ait pris le soin de l’adapter plutôt aux standards européens qu’américain… qui ne sont pas franchement une référence dans le bon goût. Quoi qu’il en soit, dans notre version, le haut de la planche de bord a le mérite d'utiliser une matière moussée agréable à l'œil et au toucher. On ne note pas de défaut criant du côté de l'assemblage, ni même de recours exagéré au plastique. Well done!
La version de l'essai: Ford Edge quatre-cylindres 210 chevaux et 450Nm de couple en finition Sport