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"Faites de la Moto", le 26 septembre, motards et scootéristes tenteront de redorer leur image

Une opération de séduction des usagers de deux roues à moteur aura lieu ce jeudi dans toutes les villes de France

Une opération de séduction des usagers de deux roues à moteur aura lieu ce jeudi dans toutes les villes de France - AFP

En ville, motos et scooters sont dans le viseur des riverains et d'autres usagers de la route. Plusieurs associations liées à la moto ont décidé de lancer une opération pour rappeler que se déplacer en deux roues est aussi un plaisir. Elles incitent motards et scootéristes dans toute la France à prendre le guidon ce jeudi 26 septembre.

"Faites de la moto", c'est le nom d'une opération nationale qui se tiendra le 26 septembre dans toute la France. Organisée par les principaux acteurs du monde de la moto* elle vise à donner une image positive de ces engins. Cet appel est lancé aux possesseurs de motos, side-cars et scooters afin qu'ils prennent leur engin motorisé "pour une balade, aller travailler, faire les courses, flâner à une terrasse, admirer le paysage".

"Pas de programme, pas de parcours, pas de mot d'ordre", nous a expliqué Didier Renoux, chargé de mission communication à la FFMC en insistant sur le fait qu'il "ne s'agit pas d'une manifestation, mais d'une opération destinée à redonner aux deux roues motorisés l'image positive qu'ils méritent".

Un argument qui sonne comme une réponse à l'étude de l'ICCT (Conseil international pour le transport propre) qui désigne les motos et les scooters comme les engins les plus polluants en ville après les moteurs diesel. L'ICCT a une réputation dans le domaine. C'est cet organisme qui a révélé le Dieselgate.

"C'est une étude orientée qui a modifié la base de calcul en passant des grammes de CO2 au km parcouru au gramme par litres consommé", signale le représentant de la fédération de motards. Le rapport, présenté à l’Hôtel de ville de Paris par Christophe Najdovski, adjoint aux transports d’Anne Hidalgo et président de la Fédération des cyclistes européens, a secoué le monde des 2RM (deux roues motorisés) qui y voit un signe supplémentaire qu'ils ne sont plus les bienvenus dans la Capitale.

Décongestionner le trafic et moins polluer

"C'est incompréhensible d'autant plus que les deux roues, motorisés ou non, permettent de décongestionner le trafic et moins polluer", estime Didier Renoux en rappelant que l'Anses en arrive à la même conclusion dans un rapport publié cet été. L'agence note que "Le trafic des deux-roues motorisés augmente [...] dans certaines agglomérations congestionnées", mais que leur "contribution élevée aux émissions de COV devrait décroître avec l’évolution réglementaire et la promotion de deux-roues électriques".

Très récemment, la FFMC a participé à une expérience européenne de mobilité urbaine organisée par la Fema (Fédération européenne des associations de motocyclistes) pour montrer les bénéfices des motos, cyclomoteurs et vélos dans le trafic urbain.

"Nous sommes dans une période de transition, en basculant vers l'électrique les deux motorisés seront à la fois propre et rapide, même si l'électrique pose d'autres problèmes écologique", estime la FFMC. "Reste à aménager l'espace urbain pour que chacun puisse se déplacer en toute sécurité et stationner sans déranger, comme c'est le cas à Strasbourg", indique Didier Renoux qui se déplace dans Paris aussi bien à Moto et à vélo.

Avec l'opération "Faites de la Moto", les organisateurs veulent aussi rappeler qu'en plus de décongestionner la circulation, piloter une moto reste un plaisir. Il faut "pourfendre les idées reçues et défendre l’utilisation de véhicules certes individuels mais aussi socialement positifs". Reste que pour de nombreux parisiens, les deux-roues motorisés sont perçus comme une nuisance, mais seulement en termes de pollution, mais aussi à cause des stationnements anarchiques sur les trottoirs et du bruit.

* Chambre Syndicale des Importateurs d'Automobiles et de Motocycles (CSIAM), Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), Fédération française de motocyclisme (FFM), Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) et le Collectif de défense des loisirs verts (Codever).

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco