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Etude - L’usage du téléphone au volant se banalise

Bientôt, les conducteurs pourront voir leur permis retiré en cas d'infraction commise en même temps que l'usage du téléphone au volant.

Bientôt, les conducteurs pourront voir leur permis retiré en cas d'infraction commise en même temps que l'usage du téléphone au volant. - AFP

Selon une étude menée par les chercheurs de l’IFSTTAR, 30% des conducteurs reconnaissent utiliser fréquemment leur téléphone au volant.

C’est une des cibles du nouveau plan de sécurité routière du gouvernement. Le Premier ministre Edouard Philippe souhaite des sanctions plus sévères pour ces conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant. Or, selon une étude* menée pour la fondation MAIF par les chercheurs de l’IFSTTAR (Institut Français des Sciences & Technologies, des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux), utiliser son téléphone tout en conduisant "se banalise" de plus en plus.

Les professionnels particulièrement exposés

Ainsi, 42,9% des personnes interrogées reconnaissent utiliser leur téléphone au volant. Mais son usage fréquent (c’est-à-dire) au quotidien est en forte hausse. Ainsi, 30% des conducteurs l’utilisent fréquemment, voire 40% des 25-34 ans, et 35% des 35/44 ans.

L’étude met aussi l’accent sur les professionnels. En effet, "plus les kilomètres augmentent (au-delà de 35.000 kilomètres parcourus par an), plus les conducteurs utilisent leur smartphone: les professionnels sont près de 60% à s’en servir quotidiennement", soulignent les chercheurs de l’IFSTTAR. Mais ces "gros rouleurs" (à cause de leur travail) font aussi plus attention à la sécurité. Ils sont ainsi les plus gros utilisateurs de kits mains-libre.

Les conversations représentent en effet toujours la première utilisation du téléphone au volant. Cependant, les autres usages, de la consultation des mails au sms ou du GPS, sont en forte augmentation. Or, lire ou envoyer des sms au volant multiplie par 23 le risque d’accident au volant, rappelait en 2016 l’autorité américaine des Transports, la NHTSA.

Etude Fondation Maif
Etude Fondation Maif © Fondation Maif

Un automobiliste sur 5 envoie des sms en conduisant

20% des conducteurs envoient ainsi des sms lorsqu’ils conduisent, alors que 30% en reçoivent (et les consultent). Mais ce sont surtout les conducteurs les plus jeunes qui utilisent les sms. Entre 25 et 34 ans, ils sont ainsi 44% à reconnaître envoyer et recevoir fréquemment des sms au volant. Plus inquiétant encore, la hausse de la consultation des fils d’actualité et des réseaux sociaux. Ainsi, 11% des conducteurs âgés de 25 à 34 ans reconnaissent consulter mais aussi poster sur les réseaux sociaux.

étude Fondation Maif
étude Fondation Maif © Fondation Maif

Retrait de permis

Actuellement, au volant, un conducteur ne doit sous aucun prétexte prendre en main son téléphone lorsqu’il conduit, pour passer un appel comme pour jeter un coup d’œil à un sms ou à tout autre chose, selon l’article du Code de la Route R412-6-1. Le contrevenant s’expose alors à une amende de 135 euros et à un retrait de 3 points sur le permis de conduire.

Le nouveau plan de sécurité routière dévoilé le 9 janvier durcira la réglementation. Ainsi, les conducteurs pourront voir leur permis retiré en cas d'infraction commise en même temps que l'usage du téléphone au volant, comme ne pas laisser la priorité à un piéton, ou alors ne pas mettre son clignotant pour tourner.

"Lire un message nécessite de quitter la route des yeux pendant 5 secondes pour un message bref. Le véhicule parcourt pendant ce temps 70 mètres à 50km/h", a rappelé Edouard Philippe lors de son intervention le 9 janvier.

*Etude réalisée à partir d’un échantillon représentatif de la population française de 18 à 65 ans composé de 2671 personnes faisant partie d’un panel on-line de consommateurs.

Pauline Ducamp