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Essai - Toyota Corolla, la renaissance par l'hybride

La Corolla fait son grand retour cette année en France, à la place de l'Auris. Au programme: deux motorisations hybrides dont une version 122 chevaux, que nous avons testée.

Jeune quinquagénaire, la Corolla fait son grand retour cette année en France. Cette 12ème génération remplace l'Auris, qui avait fait l'intérim dans la catégorie berline compacte depuis 2006. Et grande nouveauté avec cette nouvelle Corolla: elle est désormais hybride, uniquement hybride. Un pari pour Toyota, afin de se démarquer des concurrentes comme les Peugeot 308, Renault Mégane, Volkswagen Golf, Seat Leon, Kia Ceed et autres Huyndai i30.

Des consommations raisonnables, mais des sensations de conduite plaisantes, grâce à l'hybride, c'est l'équation de cette nouvelle Toyota Corolla. Le tout à un prix attractif.
Des consommations raisonnables, mais des sensations de conduite plaisantes, grâce à l'hybride, c'est l'équation de cette nouvelle Toyota Corolla. Le tout à un prix attractif. © JB

Mais pourquoi la Toyota Corolla?

Avec cette nouvelle dénomination pour remplacer l'Auris apparue en 2006, Toyota renoue en effet avec un nom particulièrement célèbre. Depuis 1966 et la première génération de la Corolla, plus de 45 millions d'exemplaires ont été vendus dans le monde. L'Auris n'avait toutefois pas démérité, affichant un bilan commercial assez positif. Ce modèle termine d'ailleurs sa carrière en beauté avec plus de 13.000 ventes réalisées l'an dernier en France, en hausse de 14% par rapport à 2017. Et les promotions pratiquées en ce début d'année devraient également contribuer à améliorer encore ce bilan. 

Pas d'inquiétude cependant chez Toyota avec ce changement de nom. La logique est de conserver le même nom sur tous les marchés pour ce modèle mondial. "Si le produit est bon, il fonctionnera", affiche confiant Didier Gambart, le patron de Toyota en France. Reste à savoir s'il est vraiment bon ce produit... réponse tout de suite.

La face avant fait bonne impression avec ses phares Led qui se prolongent vers le logo central de Toyota.
La face avant fait bonne impression avec ses phares Led qui se prolongent vers le logo central de Toyota. © JB

Au volant

Le design apparaît en nette progression. Si l'histoire récente de Toyota nous a offert parfois des formes torturées, recevant au mieux les qualificatifs de "paris osés", cette nouvelle Corolla se révèle plutôt agréable à regarder. Une certaine harmonie se dégage de ses dimensions, avec 4,37 mètres de long (4 cm de plus que l'Auris), 1,79 mètre de large (3 cm de plus) et 1,43 mètre de haut (4 cm de moins).

On est un peu moins convaincu par l'arrière, même si les jolis feux rattrapent un peu l'effet massif du bouclier qui ressort un peu trop de la carrosserie. 
On est un peu moins convaincu par l'arrière, même si les jolis feux rattrapent un peu l'effet massif du bouclier qui ressort un peu trop de la carrosserie.  © JB

A l'intérieur, Toyota a également fait des efforts en termes de qualité de finition. Le faux cuir sur la planche de bord fait son petit effet. Le cerclage noir-piano de la tablette, comme des commandes de climatisation, donne également un peu de charme à un ensemble qui reste tout de même un peu austère. Avec notre intérieur sombre, on se sent un peu à l'étroit, sans que le manque d'espace se révèle toutefois trop gênant.

Toyota a tout de même fait le bon choix de conserver des commandes de climatisation physiques pour ne pas être obligé d'aller chercher ses commandes sur l'écran tactile. Ce dernier, de 7 pouces, offre une qualité d'affichage moyenne et une réactivité au toucher pas toujours des plus efficaces. Heureusement, si ce n'est pas forcément très joli, les nombreux boutons de raccourcis autour de l'écran et sur le volant permettent d'accéder facilement aux fonctions principales.

Si l'avant de la Corolla est riche en connectivité, à l'arrière pas de prise USB, et surtout une insonorisation bien moins bonne.
Si l'avant de la Corolla est riche en connectivité, à l'arrière pas de prise USB, et surtout une insonorisation bien moins bonne. © LF

Une fois le bloc hybride allumé, le démarrage s'effectue dans le silence et le calme du zéro émission. Il n'est pas possible de forcer un mode 100% électrique (contrairement aux voitures hybrides rechargeables). Mais à basse vitesse, on est quasi sûr d'en profiter. Cette approche constitue un véritable changement pour Toyota. Les voitures disposaient auparavant d'un bouton "mode EV", mais le manque de puissance délivrée en électrique faisait rapidement repasser au thermique. Ce qui était assez frustrant.

En prenant de la vitesse, le moteur thermique prend naturellement le relais. Et contrairement à ce qu'on pouvait constater encore récemment chez Toyota, cette motorisation hybride du bloc essence 1,8 litre de 122 chevaux se montre assez dynamique. On ne manque pas de puissance pour une utilisation normale, et même si le moteur se fait un peu trop entendre, il a le mérite de répondre présent quand on en demande un peu plus. Le tout dans un véhicule qui reste tout de même très confortable. Le mode sport n'apporte pas grand chose. Il vient surtout couronner ce comportement, la bonne surprise de cet essai. Le grand patron de Toyota, Akio Toyoda, aurait dit "stop aux voitures ennuyeuses". Le message est bien passé.

Sur cette nouvelle Corolla, Toyota propose d'ailleurs une deuxième version hybride, avec un moteur essence 2 litres de 180 chevaux, avec palettes au volant et double sorties d'échappement. Comptez un surcoût de 2000 euros pour cette motorisation plus puissante, soit de 28.950 euros sur notre finition Design (hors option), à 30.950 euros. Sur les deux versions, il faut ajouter 1000 euros pour passer en version break, dite Touring Sports.

Du côté des technologies embarquées, la Corolla fait le plein: stationnement automatique, régulateur de vitesse adaptatif, avec arrêt-redémarrage dans les bouchons, et maintien du véhicule dans la file. Cette dernière fonction assiste toutefois seulement le conducteur, et n'a pas vraiment tenu les courbes. Elle offre certes un certain confort, avec un volant accompagné dans son mouvement, mais ne doit surtout pas être pris comme de la conduite semi-autonome.

La toute première Corolla fût lancée en 1966. Toyota en est aujourd'hui à sa douzième génération.
La toute première Corolla fût lancée en 1966. Toyota en est aujourd'hui à sa douzième génération. © JB

"LE" truc en plus: un affichage tête haute de luxe

C'est une des grandes tendances de ces dernières années: la démocratisation de l'affichage tête haute, comme sur les Ford Focus ou Citroën C3 Aircross. Ce système qui permet d'afficher les informations essentielles directement sur le pare-brise au-dessus du volant, évite au conducteur de détourner son regard de la route. Un atout à la fois en termes de sécurité et de confort que la plupart des marques dites généralistes proposent désormais.

Chez les généralistes, il s'agit d'une petite plaque de verre qui se déploie entre le volant et le pare-brise, loin de ceux des avions de chasse. Du côté des premium, point de petite surface en verre, les informations sont directement projetées sur le pare-brise. Et c'est une bonne surprise de retrouver ce système sur cette nouvelle Corolla.

Sur la photo ci-dessous, on peut voir un aperçu des informations projetées (l'utilisateur peut réduire le nombre d'informations affichées). Pendant notre essai, nous avons pu avoir le suivi des lignes de la route, les indications du GPS, la vitesse et la limitation en vigueur. Plutôt pratique pour une utilisation optimale de la motorisation hybride, une jauge affiche en temps réel les données d'éco-conduite (comme l'utilisation du moteur électrique uniquement, l'ajout de la puissance du thermique et la batterie en charge dans les phases de décélérations). 

Un aperçu de ce que donne l'affichage tête haute projeté directement sur le pare-brise de cette nouvelle Corolla.
Un aperçu de ce que donne l'affichage tête haute projeté directement sur le pare-brise de cette nouvelle Corolla. © JB

"LE" chiffre: 5

C'est en litres aux 100, la consommation mixte moyenne de cette Corolla. Un résultat obtenu sans trop d'efforts d'éco-conduite. Le système de gestion de l'énergie joue pleinement son rôle, cherchant à chaque situation le choix optimal en termes de puissance et de consommation. Il arbitre ainsi automatiquement entre utilisation uniquement du moteur électrique, celle du moteur thermique ou d'opter pour un fonctionnement commun des deux. 

Bémol: le moteur thermique s'est d'ailleurs révélé assez bruyant sur notre version 1,8 litre. Cela paraît normal lorsqu'on accélère fortement, la boîte automatique n'hésitant pas à rétrograder pour offrir plus de puissance, moins quand on veut juste accélérer en douceur pour s'insérer sur l'autoroute. Peut-être une stratégie de Toyota pour inciter les conducteurs à rester le plus souvent en mode électrique...

Notre modèle d'essai: Toyota Corolla avec le moteur hybride 1,8 litre de 122 chevaux, finition Design (prix estimé 31.000 euros)
Julien Bonnet, avec Léa Fernandes