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Essai - Super Soco TC Max, cette moto électrique a tout d'une grande, sauf le prix

Nouvel essai de moto électrique sur BFM Auto/moto. Cette fois, nous avons testé la TC Max de Super Soco. Cette "125" tente de séduire motards et automobilistes qui cherchent un moyen de locomotion efficace et pas cher. En ville, elle n'a même pas besoin d'une vignette Crit'Air pour circuler.

Le passage de la moto thermique à l'électrique est un cauchemar pour certains motards. Ils craignent en effet de perdre ce qui fait le charme d'une moto. Plus de bruit, plus de mécanique, plus de passage de vitesse, plus d'odeur de carburant, plus de fumée d'échappement. Mais c'est en même temps tout cela qui fait de la moto électrique une expérience particulière qui pourrait séduire motards, piétons et automobilistes.

Modèle à l'essai cette semaine: la TC Max Super Soco. Malgré son design néo rétro et sa fourche inversée qui lui donnent un air de moyenne cylindrée thermique, c'est bien une électrique, équivalente à une 125 cm3 avec un couple de 180 Nm (max). Côté techno, elle n'en fait pas trop. Elle ne propose aucun élément superflu. Sur les commodos, on trouve à gauche les feux (route et croisement), les clignotants et un klaxon, et à droite, le phare, un bouton de stationnement et un sélecteur de trois positions pour les modes de pilotage: éco, normal et sport. Rien d'autre. Le cadran affiche la vitesse, le mode, le niveau de batterie et l'autonomie restante.

Super Soco TC Max
Super Soco TC Max © BFMTV

Super Soco une marque internationale. C'est la filiale chinoise de VMoto, un concessionnaire australien, qui a signé un accord avec Ducati. Le modèle testé est équipé d'un moteur allemand Bosch de 5000 W et d'une batterie japonaise lithium-Ion Panasonic de 3,24 kWh.

Son meilleur argument, c'est son coût. Elle est vendue 4500 euros (200 euros de plus pour l'option jantes à rayons). Une fois payé ce ticket d'entrée, elle impose peu de frais. Pas de carburant et pas d'entretien coûteux. La révision annuelle (freins, pneumatique, état de la batterie) coûte moins de 100 euros. Imbattable d'autant qu'elle bénéficie aussi d'une subvention d'environ 800 euros. Signalons que la TC existe aussi en version 50 cm3, vendue 2900 euros, soit le prix d'un bon vélo électrique.

'LE' chiffre: 100

Cette machine de 93 kg a été pensée pour les urbains qui cherchent un moyen simple et efficace pour se déplacer sans avoir à ce soucier de la vignette Crit'Air et sans devoir passer le permis moto (A2). Elle se pilote avec un permis B (et une formation de 7 heures) ou dès 16 ans en passant le permis A1 (motocyclette légère de 11 kW). 

Faite pour la ville, elle offre une autonomie de 60 à 140 km selon le mode de conduite (éco, normal ou sport). Chacun d'eux est fait pour un usage spécifique. On ne dépasse pas 50 km/h avec le mode 1. Le 2 permet d'atteindre 70 km/h. Avec le 3, on frôle les 100 km/h. De quoi faire aussi bien de la ville que des voies périurbaines rapides (nationales, périphériques...). Un mode fantôme, "piste", permettrait de débrider la moto pour faire des performances sur circuit, comme nous l'a signalé un concessionnaire. Le forum de la communauté Super Soco signale que cette possibilité n'est accessible que sur le modèle équivalent 50 cm3 qui débridée atteint une vitesse maximum de 70km/h au lieu de 45 km/h. Mais attention, l'utilisation de cette fonction est interdite sur route ouverte et, en cas d'accident, la compagnie d'assurance ne couvrira pas les dommages.

Il faudra entre sept et huit heures pour recharger la batterie en la retirant pour la brancher sur une prise domestique. Petite précision, elle pèse une vingtaine de kilos. Mieux vaudra utiliser le chargeur rapide qui fera le plein d'énergie en moins de 5 heures en branchant directement la moto sans avoir à ôter la batterie.

Super Soco TC Max
Super Soco TC Max © BFMTV

Au guidon

Venons en à l'essentiel: le pilotage. Bien sûr, rien à voir avec une moto thermique dotée d'une boite de vitesses et d'un embrayage. La conduite est à rapprocher de celle d'une voiture à boite automatique. On pense qu'on y arrivera pas, et au bout de quelques minutes, on oublie les passages de vitesses. Ou presque.

En effet, les modes passent de l'un à l'autre à la volée. Pour un démarrage puissant en ville, il faudra sélectionner le 2 et revenir au 1 pour ne pas risquer de dépasser les vitesses maximum. En mode 3, il ne faut que 7 secondes pour passer de 0 à 60 km/h. Sur route, les mode 2 et 3 créent des à-coups lors des décélérations. Pour les éviter, il faut simplement "rétrograder" en mode 1 pour ralentir en souplesse. 

Avec ses 93 kg, la moto est aussi agile qu'un vélo. Elle se faufile rapidement et s'arrête net en cas de besoin sans être déséquilibrée ou avec un risque de chasser de l'arrière. Les freins à disques ne sont pas équipés d'ABS. La commande de gauche, qui actionne le frein arrière, permet de réguler la puissance de freinage avant (20%) et arrière (80%) d'une seule main. Le levier de droite permet de freiner de l'avant, mais lors de notre essai, nous ne l'avons jamais actionné.

Essai très concluant pour cette Super Soco. Pour résumer, elle est agile, stable et procure les même sensations qu'une moto thermique, notamment dans les virages. Seules critiques, un ralenti difficile à gérer dans les basses vitesses et l'amortisseur central arrière un peu dur qui, lorsqu'on roule sur des pavés, fait vibrer la moto un peu comme une Harley.

Super Soco TC Max
Super Soco TC Max © BFMTV

Son coût pourrait en faire une moto de tous les jours en ville en gardant une grosse cylindrée ou une voiture pour effectuer des distances importantes. Et comme nous l'a précisé le concessionnaire qui nous a prêté la TC Max, elle est totalement personnalisable en changeant la selle, les accessoires ou les élément en plastique qui peuvent être peints selon les goûts de chacun.

'LE' truc en plus: alarme et sécurité antivol

Autant d'arguments qui expliquent pourquoi cette petite moto s'est fait une place dans les rues de grandes agglomérations, comme Paris. D'autant qu'elle est équipée d'une alarme et d'un sécurité antivol qui déclenche une sirène et bloque la roue arrière, si l'on monte dessus ou si l'on tente de la déplacer. Il ne manque qu'une appli pour la géolocaliser au cas où. Un module bluetooth compatible iOS et Android existe bien, mais il n'est pas encore disponible en France.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco