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Essai - Porsche Macan, dernier coup de folie en version thermique

Porsche donne un coup de jeune au Macan, son "petit" SUV. Plus fun que son grand-frère Cayenne, il mise avant tout sur sa vivacité et un grand confort d'utilisation à bord pour séduire les amateurs de sport chic et surélevé. Au programme deux motorisations surpuissantes pour de glorieux adieux au thermique avant le passage programmé au tout électrique pour la prochaine génération attendue pour 2022.

Après avoir tourné le dos au diesel l'an dernier, Porsche accélère dans l'électrique. Après la sportive Taycan, prévue pour cette fin d'année, et sa déclinaison "crossover" en 2020, la marque allemande vient en effet d'annoncer que la prochaine génération du Macan se convertira au zéro émission.

Si aucune date n'a été annoncée, ce modèle 100% électrique devrait être lancé courant 2022. Pour patienter et offrir au moteur thermique des adieux dignes de ce nom, la version restylée du Macan que nous venons de tester doit ainsi prolonger la durée de vie de ce SUV sportif né en 2014.

Né en 2014, le Macan s'est rapidement imposé comme le best-seller de Porsche.
Né en 2014, le Macan s'est rapidement imposé comme le best-seller de Porsche. © JB

Mais pourquoi le Porsche Macan?

Dans la lignée du Cayenne lancé en 2002, le Macan s'impose comme le dernier grand succès de Porsche. Depuis 2014, plus de 400.000 unités ont trouvé preneurs à travers le monde. Plus compact et agile que son grand-frère, le Macan séduit un public plus large et devient dès 2015 le best-seller de la marque, représentant plus du tiers de ses livraisons dans le monde chaque année.

Une situation qui se retrouve en particulier chez nous. L'an dernier, malgré le restylage prévu, le Macan conservait sa place de meilleure vente de Porsche en France, devant la 911 et le Cayenne. Une jolie réussite pour ce cousin technique de l'Audi Q5.

A l'arrière, le bandeau s'illumine intégralement lors d'un appui sur les freins.
A l'arrière, le bandeau s'illumine intégralement lors d'un appui sur les freins. © JB

Au volant

C'est à l'arrière du nouveau Macan qu'on note les principaux changements esthétiques. Le bandeau lumineux reliant les deux feux arrière fait son petit effet et permet d'assurer la continuité avec les derniers Cayenne et 911. Le nom Porsche est également sublimé en étant intégré avec des lettres en 3D juste sous cette signature lumineuse. L'ensemble gagne en harmonie avec les quatre pots d'échappement, deux de chaque côté, qui soulignent son caractère sportif.

A l'avant, les changements sont plus discrets mais contribuent aussi à donner une bouille plus sympathique au Macan. On retrouve notamment les phares Led avec ses feux de jour à quatre points et des clignotants rabaissés sur les lames entourant la calandre.

La nouvelle face avant du Macan intègre de nouveaux phares Led de série et des clignotants rabaissés.
La nouvelle face avant du Macan intègre de nouveaux phares Led de série et des clignotants rabaissés. © JB

C'est surtout à l'intérieur que ce Macan évolue. On retrouve avec plaisir les compteurs nouvelle génération de Porsche: un joli mariage entre tradition et modernité avec l'affichage de la vitesse, à gauche, et le compte-tours au centre, toujours fidèles à la bonne vieille aiguille, et un très joli écran rond à droite pour afficher la navigation ou différents menus. 

L'écran tactile central grandit nettement, passant de 7,2 à 10,9 pouces. Il offre une qualité d'affichage et une réactivité au toucher qui font référence dans l'offre actuelle. L'affichage de la carte en vue satellite fournie par Google Maps fournit un bon exemple de la très bonne définition et de la fluidité d'apparition des images. A tel point que, sur la place du passager, on peut hésiter entre admirer le paysage… ou sa version numérique au centre de l'habitacle! 

Si Carplay, qui permet de retrouver l'univers de son iPhone sur cette tablette, est bien présent, les utilisateurs Android devront se contenter de la connexion bluetooth. Dommage que Porsche n'ait pas profité de cette version restylée pour ajouter Android Auto à son offre numérique, surtout quand on sait que cette fonction est déjà proposée par d'autres marques du groupe Volkswagen et que le smartphone "Porsche Design" conçu en partenariat avec Huawei exploite l'OS de Google.

A noter que Porsche a également arrêté ses efforts d'épuration de l'intérieur à la partie haute de la planche de bord. Autour du levier de vitesse, on retrouve en effet une armée de boutons plus vraiment en adéquation avec les pratiques actuelles. Esthétiquement, certains apprécient toutefois un côté cockpit d'avions. Ces nombreux raccourcis sont également autant de signes extérieurs du grand nombre d'options proposées sur ce Macan. Nous avons toutefois été surpris de ne pas retrouver de manière simple de changer de plage musicale en étant obligé de repasser par l'interface de l'écran tactile... dommage car nous n'étions vraiment pas à un bouton près!

A l'intérieur du nouveau Macan. Sur le volant, on distingue la molette de sélection des modes en bas à droite.
A l'intérieur du nouveau Macan. Sur le volant, on distingue la molette de sélection des modes en bas à droite. © JB

Mais c'est surtout sous le capot du véhicule que le Macan se montre le plus séduisant. Notre premier modèle d'essai était en effet équipé du quatre cylindres turbo 2 litres affichant 245 chevaux de puissance et 370 Nm de couple. Une motorisation "d'entrée de gamme" déjà très performante et qui se marie bien avec le comportement très agile du véhicule. Le SUV mérite bien son qualificatif de sportif, avec d'ailleurs des modes "sport" et "sport plus" qui renforcent ce tempérament sur notre version équipée du "pack Sport Chrono".

Sans trop s'éloigner du grand confort qui règne à bord du Macan, les suspensions se durcissent en activant ces modes et on profite également de sonorités à l'échappement renforcées. Ils se sélectionnent depuis une molette dédiée sur le volant, avec aussi la possibilité de réaliser son profil personnalisé avec un mode "Individual". Au centre, le bouton "sport response" active pendant 20 secondes le mode "sport plus". Pratique quand on veut avoir un surplus de puissance pour effectuer un dépassement par exemple, mais sans avoir à changer de mode.

Si la clé n'a pas vraiment la silhouette du SUV, elle rappelle l'ADN sportif de Porsche.
Si la clé n'a pas vraiment la silhouette du SUV, elle rappelle l'ADN sportif de Porsche. © JB

Nous avons pu également tester le Macan S, avec son nouveau V6 faisant grimper la puissance à 354 chevaux, 480 Nm de couple. Une motorisation qui fait passer le Macan à un niveau supérieur, tant en termes de performances que de sonorités. De quoi combler ceux qui font de ces critères une priorité, pour un surcoût de 5640 euros par rapport au quatre cylindres.

Sur les premières commandes enregistrées en France, 55% des clients s'orientaient vers un Macan S. Le quatre cylindres séduirait lui en particulier les anciens propriétaires de diesel, sur le Cayenne ou le Macan, qui proposait auparavant un V6 de 258 chevaux dans cette motorisation désormais abandonnée chez Porsche.

Forcément, jouer dans boue c'est un peu salissant.
Forcément, jouer dans boue c'est un peu salissant. © JB

LE truc en plus : un SUV sportif et baroudeur

Comme sur le Cayenne, Porsche joue à fond la carte des références à sa mythique sportive, la 911. Sur ce Macan, cela passe notamment par un véhicule équipé de série de la transmission intégrale mais typé propulsion, avec une répartition de la puissance plutôt vers les roues arrière. Ces dernières sont également plus larges pour renforcer ce comportement. On retrouve également les codes Porsche, avec une clé à insérer à gauche du volant et le compte-tours au centre.

Mais le Macan assume complètement son côté SUV, avec un mode offroad qui relève légèrement la hauteur de caisse. Sur un parcours offroad, nous avons pu aisément évoluer sur des chemins de terre et traverser un gué sans difficultés.

Le Macan est également proposé en bleu Miami et en noir Intense.
Le Macan est également proposé en bleu Miami et en noir Intense. © JB

"LE" chiffre : 8753

C'est, en euros, le malus minimum qu'il faudra débourser pour un Macan acheté en 2019. Notre première version, avec son quatre cylindres de 245 chevaux et ses 185 g/km de CO2 se retrouve en effet assez proche du plafond fixé à 191 g/km.

Un plafond qu'enfonce d'ailleurs largement le Macan S avec son V6 turbo qui rejette 204 g/km de CO2 et qui doit donc s'acquitter du malus maximum de 10.500 euros. Si les performances sont au rendez-vous, il faut donc payer cher cette quasi-déconnexion des pénalités censées condamner définitivement ce type de moteur. Sur le Macan, vendu à partir de 60.860 euros, et le Macan S, dont les tarifs démarrent à 66.500 euros, le malus représente tout de même environ 15% du prix.

Nos modèles d'essai: Porsche Macan en vert Mamba métallisé, à partir de 60.860 euros (79.808 euros avec options, 88.561 euros avec malus), Porsche Macan S en bleu nuit métallisé, à partir de 66.500 euros (94.676 euros, 105.176 euros avec malus).

Julien Bonnet