Essai – Porsche 911-992, changer un peu, en mieux
Conduire une Porsche 911 est une ode à la joie. Le coupé sport fête cette année son 56e anniversaire, l’occasion pour la marque allemande de dévoiler la 8e génération de 911. Extrêmement simple et amusante à conduire, la 911-992 (son nom de code pour cette nouvelle génération) devrait aussi bien ravir les fans que les néophytes. A condition d’avoir le budget d’un mythe automobile toujours plus onéreux.
Mais pourquoi la Porsche 911-992?
Ce coupé sport incarne l’automobile: la liberté, le plaisir, le design, le son. La toute première génération fût lancée en 1963, et devait à l’origine se nommer… 901! Peugeot ayant rapidement mis fin à cette idée, Porsche a donc opté pour 911. Et cultive depuis le patronyme depuis donc 8 générations (voir photo ci-dessus), ajoutant à chaque fois un nom de code, afin de distinguer les versions. Sur cette nouvelle 911, le nom de code est '992'..
Tout l’enjeu pour Porsche est ici de préserver ce qui a fait la renommée de ce modèle, tout en l’enrichissant des dernières technologies. Le tout pour plus de performances. Certaines générations de 911 marquent des tournants dans l’histoire du modèle. Par exemple, la 911-991 commercialisée jusqu’à récemment fût la première à disposer d’un six-cylindres avec des turbos sur toutes les versions.
La 992 n’introduit pas de véritable rupture technologique. Elle améliore ce qui pouvait être énervant sur la précédente, comme le sifflement des turbos qui masquaient le bruit du six-cylindres à plat. Porsche semble surtout avoir fait une mise à jour de sa sportive avec le meilleur des dernières technologies d’aides à la conduite, comme d’info-divertissement.
Au volant
Dès le démarreur effleuré à gauche, le bonheur est immédiat. Le six-cylindres à plat 3 litres rugit… pour retomber trop rapidement dans un ronronnement silencieux. Ce bloc moteur a été poussé ici à 450 chevaux (contre 420 précédemment), de quoi compenser les 55 kg supplémentaires de cette nouvelle génération. Résultat: la 911 accélère fort, Porsche ayant bien entendu préservé le ratio poids-puissance. A basse vitesse en mode Normal, la 911 reste clairement trop silencieuse, tout en étant facilement utilisable au quotidien. Une vraie voiture polyvalente.
En revanche, dès le mode Sport+ enclenché, le coupé devient presque une autre auto. Retour de gaz en décélérant, direction ultra-précise, stabilité impressionnante, la sportive donne l’impression à tout un chacun d’être un pilote. Toutes les versions offrent désormais un 0 à 100 sous les 4 secondes (3,6 secondes sur notre Carrera 4S). Les roues arrière directrices (2268 euros en option), les échappements sport (2628 euros en option) et les suspensions sport (948 euros) ajoutent également à l’agrément. Tout comme la nouvelle boite PDK 8 rapports.
Côté consommation, la 911 s’en sort bien. Sur presque 350 kilomètres de routes sinueuses, elle affiche un peu plus de 15 litres aux 100, contre 9 litres annoncés officiellement. Ouf!
‘LE’ truc en plus: l’intuitivité
Certains regretteront la période "un bouton, une fonction". Pas nous. La planche de bord de la 911 se montre beaucoup plus épurée, avec un écran tactile plus grand 10 pouces au centre de la planche de bord. Porsche a joué cette fois-ci sur l’horizontale, un clin d’œil aux premières 911. L’écran tactile se montre très bien positionné. En revanche, il faut prendre le temps de fouiller dedans pour découvrir toutes les possibilités de modèle, par exemple passer la cartographie en 3D, ou bien personnaliser entièrement sa voiture.
‘LE’ chiffre: 180.161
C’est en euros le prix de notre version Carrera 4S à l’essai, soit 49.986 euros supplémentaires par rapport au déjà (très onéreux) prix de départ: 130.175 euros. La 911 est une voiture luxueuse, le prix vient donc en conséquence, et l’addition est ici salée. Porsche a augmenté le prix de base de la 911 de 7680 euros par rapport à la génération précédente.
Ce qui se révèle plus gênant, même si Porsche a assis toute sa rentabilité sur ce principe d’options à gogo, c’est l’obligation sur une voiture déjà onéreuse de remettre au pot pour des prestations en série sur d’autres modèles premium. Devoir mettre 1716 euros dans un régulateur adaptatif, ou 2928 euros dans des phares LED matriciels (de série sur les modèles DS3 Crossback) crispe un peu au moment de la signature.
Notre modèle à l’essai : Porsche 911-992 Carrera 4S