BFM Business
Essais

Essai - Nouvelle Volkswagen Golf, le grand saut dans la modernité

Volkswagen s'apprête à lancer la 8e génération de son modèle le plus populaire: la Golf. Si côté conduite, la compacte reste fidèle à sa réputation, cette nouvelle version introduit de profonds changements dans la manière d'interagir avec son véhicule. Une montée en gamme technologique qui doit lui permettre de rester une référence de son segment.

C'est toujours compliqué de renouveler son best-seller. Mais la tendance semble être aujourd'hui de ne pas hésiter à prendre certains risques, pour tenter de tirer son épingle du jeu. C'est ce qu'on a par exemple vu, à l'intérieur comme à l'extérieur, avec les Peugeot 208 et 2008. Ou chez Renault, sur le duo Clio-Captur, avec une certaine continuité du design côté carrosserie, mais des changements très marqués à l'intérieur.

Volkswagen rentre plutôt dans cette deuxième catégorie pour sa nouvelle Golf. On reconnaît sans problème ce modèle mythique de la marque allemande, un modèle qui inaugure des choix importants à bord.

Un physique qui change tout de même assez significativement par rapport à la précédente génération.
Un physique qui change tout de même assez significativement par rapport à la précédente génération. © JB

Mais pourquoi la Volkswagen Golf?

Avec 35 millions d’exemplaires vendus depuis la première génération lancée en 1974, la Golf s'impose comme le modèle le plus populaire de Volkswagen. Une silhouette reconnaissable, avec un design efficace sans être transcendant et une fiabilité qui lui a permis de rapidement sortir du lot face à ses concurrents de la fin des années 70 et des années 80.

La Golf a également su évoluer avec son public. De plus en plus grande pour coller à son objectif de voiture à tout faire, du trajet du quotidien aux plus longs périples, elle doit être pratique, simple d'utilisation et convenir un plus grand monde.

Si la marque a abandonné le slogan "Das Auto" après le dieselgate, VW réintroduit discrètement son patronyme un peu partout sur la Golf. Comme une fierté retrouvée.
Si la marque a abandonné le slogan "Das Auto" après le dieselgate, VW réintroduit discrètement son patronyme un peu partout sur la Golf. Comme une fierté retrouvée. © JB

Au moment de découvrir cette huitième génération, le changement de style est finalement plus important que prévu, surtout sur la face avant. Par rapport à la Golf 7, des détails sautent aux yeux: des feux beaucoup plus fins, le capot bien plus plongeant et le double-bosselage du bouclier avant qui inaugure le nouveau logo de Volkswagen. Ces petites touches changent réellement la bouille de cette Golf.

Sur le montant de portière, visible de l'extérieur, le nom "Volkswagen" apparaît désormais en toutes lettres. Un détail relativement discret mais qui nous a interpellé, rares sont les marques qui apparaissent en logo ou en toutes lettres sur les flancs d'un véhicule. Pas forcément de très bon goût, chacun jugera, mais, dans une période post-Dieselgate, on peut l'interpréter comme une manière d'affirmer une certaine confiance retrouvée.

Au volant

Une fois à bord, le changement se révèle clairement radical. Sur notre modèle d'essai en finition Style, l'impression de qualité reste de mise mais il faut bien sûr s'attarder sur la nouvelle interface numérique qui sera proposée de série sur ce modèle. Un support commun à une quantité de fonctions et services variable selon le niveau de finition choisi. Derrière le volant, un désormais classique écran des compteurs, largement personnalisable même si on regrette certaines configurations impossibles (des cadrans classiques avec la cartographie au centre par exemple) alors que VW fait partie des marques qui laissent le plus de marges de manœuvres à ce niveau.

C'est au niveau de l'écran central tactile que la révolution est la plus impressionnante avec une interface complètement remaniée et qui nous a semblé particulièrement intuitive. Cet écran offre une taille suffisamment importante pour en profiter pleinement et une position, juste sous le-pare brise, qui permet de garder un œil sur la route même lorsqu'on l'utilise. Mais plus vraiment de raison d'utiliser ses doigts, Volkswagen a boosté sa reconnaissance vocale à l'intelligence artificielle, lui permettant de comprendre un grand nombre de demandes. Pour faire appel à elle, un appui sur un bouton au volant ou il suffit de prononcer "Salut Volkswagen", de quoi offrir un nouveau compétiteur pour nos matchs des assistants vocaux. Une vraie tendance actuellement et qui présente un réel intérêt sur le plan du confort comme de la sécurité.

L'intérieur très techno de cette nouvelle Golf.
L'intérieur très techno de cette nouvelle Golf. © JB

Autre choix important: juste sous l'écran, trois petites "zones tactiles" courent le long d'une bande d'une vingtaine de centimètres. Aux extrémités, elles permettent de régler la température de la climatisation pour le conducteur et le passager avant. Au centre, cela permet d'ajuster le volume sonore de la radio ou du média en cours d'écoute. Un choix discutable car si la réactivité reste plutôt bonne, trois petites molettes, certes bien moins technologiques auraient très bien fait l'affaire pour ces fonctions essentielles. Pour le volume, le conducteur dispose également d'un bouton dédié sur le volant, ce qui pourra rassurer les "flippés du tout tactile".

Après ce long descriptif (qui se poursuit dans "le truc en plus"), on oublierait presque que nous sommes en train de tester une voiture et pas le dernier smartphone à la mode. Rassurez-vous, nous avons bien roulé dans cette nouvelle Golf mais il y a finalement beaucoup moins de surprises. Elle conserve ses qualités, avec un compromis quasi-parfait entre confort et dynamisme.

Notre modèle d'essai était équipé du moteur essence de 150 chevaux, associé à une boite de vitesse manuelle 6 rapports. La transmission automatique DSG7 est bien sûr aussi au programme, mais nous avons finalement pris un certain plaisir à "tâter du manche" sur les petites routes de la vallée du Douro, au Portugal. Ayant peu roulé dans la grande ville la plus proche, Porto, nous n'avons pas trop regretté de faire travailler notre bras droit même si cela fait perdre un peu de son intérêt au régulateur de vitesse adaptatif qui peut fonctionner dans les bouchons et jusqu'à l'arrêt. Parmi les nombreuses aides à la conduite, le maintien dans la voie s'est lui aussi montré performant.

L'occasion d'aborder également une autre fonction qui améliore l'expérience de conduite: l'affichage tête haute directement intégré au pare-brise. Si les constructeurs français ont a priori encore des stocks à revendre de petites vitres permettant d'afficher ces informations comme la vitesse et la navigation, on pourra souligner que Volkswagen comme Toyota peut même en tant que "marque généraliste" le proposer.

Seul problème finalement rencontré lors de notre essai: l'absence de tarifs. Les commandes doivent pourtant ouvrir en France au cours des prochaines semaines, pour des livraisons à partir de février-mars. La Golf s'est embourgeoisé ces dernières années et il sera intéressant d'observer si sa mue ultra-technologique fera encore gonfler ses tarifs. Au vue de la prestation proposée sur notre modèle d'essai, difficile d'imaginer un tarif sous les 30.000 euros.

L'affichage tête haute directement dans le pare-brise, un vrai plus sur cette nouvelle Golf.
L'affichage tête haute directement dans le pare-brise, un vrai plus sur cette nouvelle Golf. © JB

"LE' truc en plus: quatre derniers boutons pour la route

Quatre boutons tactiles, entourant celui toujours physique des warning, complètent l'édifice ergonomique de cette Golf VIII. Situés juste sous les sorties de ventilation au cente, ils offrent des raccourcis vers le stationnement automatique, les modes de conduite (Eco, confort, sport et personnalisé), les aides à la conduite et la climatisation.

La configuration des aides à la conduite reprend ce qu'a fait par exemple Renault sur les Captur et Clio. Plutôt qu'une liste interminable de fonctions à cocher ou décocher, elles présentent les réglages à l'écran sous forme d'une grande image et on retrouve les différents paramètres de manière très intuitive (photo ci-dessous).

Pour la climatisation, à noter que Volkswagen innove aussi de ce côté-là en cherchant à simplifier l'expérience utilisateur. Plus de flux d'air chaud à diriger vers le bas par exemple, il suffit de cliquer sur le bouton "chauffer les pieds". Et cela fonctionne avec l'assistant vocal. Miracle de la modernité automobile: vous pouvez désormais dire à votre voiture que vous avez froid aux pieds et elle vous comprendra!

Un peu comme avec le réglages du son ou de la climatisation, difficile de parler d'un réel gain en ergonomie avec ces boutons tactiles. Mais le positionnement de l'écran et la capacité de compréhension de l'assistant vocal nous laisse plutôt optimistes quand à la capacité d'interagir facilement avec sa Golf.

Juste sous l'écran tactile, les quatre boutons raccourcis qui entourent celui des warning.
Juste sous l'écran tactile, les quatre boutons raccourcis qui entourent celui des warning. © VW

"LE" chiffre: 17

C'est en pourcentage la baisse de consommation que Volkswagen annonce par rapport à la précédente génération. Lors de notre essai, nous avons mesuré un peu plus de 6 litres aux 100 avec notre TSI 150 et un parcours urbain et autoroutier, ce qui reste raisonnable. Sur les petites routes et avec une conduite plus dynamique, nous n'avons toutefois pas dépassé les 8,5 litres.

Sur cette nouvelle Golf, on rappellera que Volkswagen abandonne la version 100% électrique. C'est en effet l'ID3 qui prendra très bientôt le relais de l'e-Golf. De nouveaux blocs eTSI, des moteurs essence en hybridation légère, doivent aussi remplir cette promesse de sobriété. Mais ce sera la nouvelle GTE, la version hybride rechargeable de la Golf, qui se montrera la plus attendue au tournant. Sa sortie est prévue courant 2020 et vu la bonne impression que nous avait laissée sa devancière, nous avons hâte de vous en parler!

Notre modèle d'essai: Volkswagen Golf 8 en finition Style, avec le moteur essence TSI 150 chevaux et la boîte manuelle 6 vitesses
Julien Bonnet, avec Néhémie Lumande