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Essai - Nouvelle Citroën C4 Cactus, moins de piquant, plus de confort

La C4 Cactus II s'impose comme une berline compacte confortable tout en restant proposée à des tarifs accessibles.

La C4 Cactus II s'impose comme une berline compacte confortable tout en restant proposée à des tarifs accessibles. - JB

En adoptant un look plus sage, ce C4 Cactus restylé doit corriger les défauts de son prédécesseur. Fini l'esprit baroudeur du crossover, place au confort accessible d'une berline compacte avec de nouvelles suspensions assez bluffantes d'efficacité ainsi qu'une insonorisation plus poussée et des sièges revus.

Comme un changement de vie à mi-parcours. Voire même un virage à 360°. Pour son premier restylage depuis son lancement en 2014, le crossover Citroën C4 Cactus quitte ses ambitions de baroudeur pour embrasser la carrière de berline compacte bien plus sage. Cette nouvelle C4 Cactus (féminisée puisqu'il s'agit d'une berline compacte) remplace en effet à la fois le précédent modèle du même nom, mais aussi la C4 "classique" dont la production s'arrête ce mois-ci. De deux échecs commerciaux, Citroën espère désormais un succès.

Avec un peu plus de 36.000 unités vendues en 2017 en France pour ces deux modèles, il sera donc intéressant de voir comment ce cocktail prendra auprès du public, d'autant plus avec ce choix osé: repasser sur le segment des berlines compactes, où les concurrents sont nombreux, tout en continuant d'affronter les crossovers et autres SUV de taille moyenne.

La nouvelle C4 Cactus porte bien le bleu émeraude et peut avoir des éléments personnalisés comme ici les contours des phares anti-brouillard.
La nouvelle C4 Cactus porte bien le bleu émeraude et peut avoir des éléments personnalisés comme ici les contours des phares anti-brouillard. © Citroën

Mais pourquoi la Citroën C4 Cactus?

Petit retour en arrière: le 5 février 2014, le C4 Cactus est présenté comme le manifeste du nouveau Citroën. L'idée est alors de ressusciter l'esprit de son fondateur (le jour de son anniversaire n'avait pas été choisi par hasard) et en mettant l'innovation à portée du plus grand nombre. Une sorte de low-cost intelligent, où le but n'est pas de rogner sur tous les coûts à tout prix, mais de proposer un véhicule simple... mais pas basique! Un bon produit comme nous vous le confirmions lors d'un essai de la dernière chance en décembre dernier, mais qui n'a pas rencontré le succès escompté. La faute sans doute à un physique difficile, avec ses gros Airbumps (le nom des protections en "bulles de plastique") sur les portières, et à l'incapacité de Citroën de communiquer efficacement autour d'un objet atypique.

Si ce véhicule a été lancé il n'y a donc pas si longtemps, Citroën a bien changé depuis. Séparation avec DS et arrivée d'une nouvelle patronne, la Britannique Linda Jackson, ont donné l'occasion à la marque aux chevrons de revoir sa stratégie au sein du groupe PSA. Premier objectif: retrouver une gamme cohérente. A sa sortie en 2014, le drôle de Cactus cohabite en effet avec les plus anciennes C3 et C4, des modèles très "classiques".

La marque a déjà bien avancé sur ce point, avec le renouvellement de la C3, sa déclinaison en SUV compact, le prochain C5 Aircross (déjà lancé en Chine et attendu en Europe pour le Mondial de Paris en septembre) et donc cette C4 Cactus restylée. On retrouve désormais une face avant commune qui répond à son souci d'être identifiée en un coup d'œil, des éléments similaires à l'intérieur et un accent mis sur le confort, pour renouer avec le glorieux passé. Tous les ingrédients semblent ainsi réunis pour que la mayonnaise (re)prenne enfin chez Citroën. En espérant la cerise sur la gamme, le retour d'une grande berline.

Croiser un Cactus I sur la route de notre essai, c'est l'occasion d'un rapide comparatif design.
Croiser un Cactus I sur la route de notre essai, c'est l'occasion d'un rapide comparatif design. © JB

Au volant

En attendant de rouler en C5 du futur, nous voilà donc face à cette nouvelle Cactus du présent. On passera rapidement sur son changement de look, déjà évoqué lors de sa présentation en octobre dernier. Mais on peut souligner le changement de discours de Citroën sur les fameux Airbumps. Présentés à l'origine comme une arme absolue contre les caddies de supermarché en roues libres et les ouvertures de portières des voisins de parking, les voilà limités au bas de caisse sur les côtés, "là où les voitures rencontrent le plus de chocs", explique-t-on chez Citroën. Pour continuer à vendre une protection à 360 degrés, les tours de roues restent renforcés et font le lien avec les boucliers en plastique remontés. C'est plutôt joli à l'avant avec l'intégration des phares anti-brouillard. Moins à l'arrière, malgré les nouveaux feux Led. Globalement, la Cactus s'assagit pour plaire au plus grand monde. Quitte à devenir plus fade?

En termes de dimension, rien ne bouge: malgré sa petite taille, avec 4,17 mètres de longueur et l'empattement de 2,60 mètres permettent de conserver une bonne habitabilité à l'arrière. Le coffre de 358 litres reste dans la moyenne haute du segment. A l'intérieur, les modifications sont encore plus discrètes, on conserve la belle planche de bord épurée avec la boite à gants originale en forme de malle. Le changement le plus appréciable ne se voit pas, il s'entend, avec un effort réalisé sur l'insonorisation, plus poussée que sur la précédente version du Cactus.

Pour démarrer, nous avons retrouvé la version équipée du moteur 3 cylindres 1.2 Puretech de 110 chevaux en boite automatique EAT6. Cette motorisation se situe entre celle d'entrée de gamme (82 chevaux), peut-être un peu juste même si la Cactus limite son poids à 1100 kg, et une nouvelle de 130 chevaux. Deux diesel sont au programme également, un 1.6 BlueHDI de 100 chevaux, bientôt proposé en version 120 chevaux.

La boite automatique reste très agréable d'utilisation, réactive et peut même muscler son jeu avec un mode sport qui lui donne un peu plus de peps'. La direction, très assistée à vitesse réduite, se durcit suffisamment quand le rythme augmente et se montre assez précise. Pour une conduite sportive, il est également possible de passer les vitesses via le levier de vitesses. Globalement, le comportement du véhicule reste très sain, avec les bénéfices de confort et de stabilité qu'apportent les nouvelles suspensions à butées hydrauliques (lire plus loin "LE" truc en plus).

L'arrière se révèle un peu moins réussi que sur le premier Cactus, il y perd d'ailleurs cette dénomination qui n'est plus présente que les ailes.
L'arrière se révèle un peu moins réussi que sur le premier Cactus, il y perd d'ailleurs cette dénomination qui n'est plus présente que les ailes. © JB

Notre deuxième modèle d'essai gagnait en puissance, avec la version 130 chevaux du 1.2 Puretech, associée à une boite manuelle 6 vitesses. Sans que cela modifie énormément les performances de notre Cactus, le gain de puissance reste appréciable. Si sur les petites routes, passer les vitesses s'avère ludique, l'absence de compte-tours se fait sentir, l'écran derrière le volant n'affichant que la vitesse et le rapport engagé. C'est encore plus la cas en arrivant en ville ou dans une situation de trafic un peu plus chargée, de quoi regretter notre transmission automatique EAT6.

Côté fonctionnalités, la Cactus récupère la connectivité Carplay/Android Auto, mais il ne faut compter que sur un port USB à l'avant (et une prise allume-cigare) et tout simplement rien à l'arrière. L'écran tactile reste l'interface principale, avec une définition et une réactivité correctes, sans plus. Les réglages de la climatisation passent forcément par l'écran tactile, avec quelques boutons raccourcis juste sous l'écran. Seule parade proposée: la reconnaissance vocale. Elle est améliorée par rapport au récent C3 Aircross et comprend désormais un "j'ai chaud" ou "j'ai froid". Mais la température n'augmente ou ne diminue que de 0,5 degré à chaque échange avec notre Cactus... ce qui peut prendre un certain temps pour arriver à la température voulue.

Malgré tout, cette Cactus laisse une bonne impression. Il y a toujours ses petits défauts (beaucoup de plastique, pas de miroir de courtoisie côté passager et les vitres qui s'entrebaîlle à l'arrière) mais il améliore son confort et conserve son intérieur plutôt joli et son poids plume dans la catégorie.

Cette Cactus II conserve les petits défauts de son prédécesseur comme les vites arrière qu'on peut seulement entrouvrir. D'après Citroën, cela permet de gagner du poids et de l'espace de rangement dans la portière.
Cette Cactus II conserve les petits défauts de son prédécesseur comme les vites arrière qu'on peut seulement entrouvrir. D'après Citroën, cela permet de gagner du poids et de l'espace de rangement dans la portière. © JB

"LE" truc en plus: tapis volant des routes, moins en ville

Cette nouvelle C4 Cactus introduit une innovation Citroën: des suspensions à butées hydrauliques progressives. L'idée? Proposer un confort se rapprochant de ce qui se fait de mieux actuellement avec les fameuses suspensions pneumatiques, et bien sûr les regrettées hydropneumatiques, mais avec un système beaucoup plus simple, moins lourd et, surtout, moins coûteux.

Si on n'atteint pas les sommets du premium, le contrat est rempli avec un confort au rendez-vous. Avec la légèreté et une motorisation adaptée, les suspensions participent clairement à l'agrément de conduite. Au point que l'on apprécie de conduire sur des routes en mauvais état avec une bonne filtration. Sur les dos d'âne et autres coussins berlinois, l'effet est moins probant même si on est tout de même bien armé pour la conduite en ville. Pour parachever ce lien du conducteur à la route, les sièges ont reçu une petite épaisseur de mousse en plus, c'est également appréciable.

L'intérieur reste quasi-identique au précédent avec une mise à jour des technos d'infodivertissement et de sécurité.
L'intérieur reste quasi-identique au précédent avec une mise à jour des technos d'infodivertissement et de sécurité. © Citroën

"LE" chiffre: 21.700

C'est en euros, le prix de la version qui nous semble la plus pertinente de cette nouvelle C4 Cactus: le PureTech 110 chevaux associé à la boite automatique EAT6, si agréable, en ville notamment avec la fin des allers et retours incessants des premiers rapports à l'arrêt complet (et pour 1600 euros de plus que la boite manuelle, votre bras droit vous remerciera). Cette motorisation est associée à la finition 'Feel' qui garantit déjà l'accès à de nombreux équipements comme la climatisation automatique ou l'aide au stationnement arrière. Mais beaucoup restent en options comme la caméra de recul (250 euros) ou la compatibilité Apple CarPlay Android Auto (dans un pack techno avec notamment la navigation TomTom à 900 euros).

Sans ses équipements et avec un moteur essence 82 chevaux (qui n'était pas proposé à l'essai), les tarifs démarrent à 16.950 euros en finition d'entrée de gamme 'Live'. Pour un équipement au complet, la finition haut de gamme 'Shine' démarre quant à elle à 22.600 euros. Mais à 24.000 euros en automatique, elle reste ainsi 2.300 euros plus chère que notre compromis plus raisonnable en dotations.

Pour limiter les coûts, on prendra notre nouvelle Cactus en rouge. Pas pour être vu mais car c'est la seule couleur sans surfacturation pour les particuliers au catalogue. Et si vous regrettez trop l'ancien Cactus, les barres de toit latérales sont en option à 200 euros.

La connectivité est au rendez-vous avec Android Auto et Carplay. En revanche, la C4 Cactus ne dispose toujours pas d'un compte-tours.
La connectivité est au rendez-vous avec Android Auto et Carplay. En revanche, la C4 Cactus ne dispose toujours pas d'un compte-tours. © JB

Nos modèles d'essai: Citroën C4 Cactus gris platinium en 1.2 Puretech 110 ch EAT6 et en 130 ch BVM6 gris acier (finition Shine, ambiance intérieure Hype Red)

Julien Bonnet