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Essai - Kia Sportage, le diesel fait de la résistance

Avec son nouveau look, cette nouvelle version du Sportage gagne en dynamisme.

Avec son nouveau look, cette nouvelle version du Sportage gagne en dynamisme. - JB

Kia donne un coup de jeune à ce SUV, star de ses ventes en France, le Sportage. L'occasion d'ajouter quelques subtilités design, une pincée de technologies et des motorisations quasi-exclusivement diesel. Un choix qui se révèle toutefois pertinent sur un SUV de cette taille.

C'est le vaisseau-amiral d'un Kia en pleine forme. Portée par de bons résultats commerciaux ces dernières années, en progression constante sur la qualité de ses produits, la marque coréenne offre un petit lifting à son Sportage, dont la quatrième génération est sortie en 2016. L'occasion d'un petit rafraîchissement design et technologique pour rester dans le coup dans l'offre pléthorique de SUV.

Mais pourquoi le Kia Sportage?

Le Kia Sportage, c'est tout simplement le best-seller de la marque coréenne. Ce titre vaut particulièrement en France, où le Sportage représente un gros quart des 37.000 ventes de Kia l'an dernier. Et cela ne date pas d'hier: le Sportage est en effet le roi de la gamme Kia en France depuis 2011.

La France n'est d'ailleurs pas une exception. Le Sportage est aussi le champion de Kia en Europe avec plus de 131.000 exemplaires vendus en 2017, et dans le monde. Le SUV de Kia a ainsi franchi la barre des 5 millions d'unités produites depuis la première génération lancée en 1993.

Pour cette version restylée 2018, Kia a donc logiquement mis à contribution ses équipes design basées en Europe, à Francfort, mais aussi celles de Namyang, en Corée du Sud, et de Irvine, en Californie. Des bureaux de style répartis sur trois continents pour favoriser les chances de plaire au monde entier.

Une star des ventes en France mérite bien sa petite photo de Sportage bleu-blanc-rouge.
Une star des ventes en France mérite bien sa petite photo de Sportage bleu-blanc-rouge. © JB

Au volant

En restant sur les bonnes bases de la quatrième génération sortie en 2016, cette nouvelle version réussit tout de même à apporter un petit vent de fraîcheur. Tout d'abord, côté design. A l'avant, la barre chromée vient désormais traverser toute la largeur d'un feu anti-brouillard à l'autre. A l'arrière, les feux sont légèrement plus effilés et profitent d'une nouvelle signature lumineuse à LED. Ces petites modifications parviennent toutefois à créer leur effet "nouveauté".

Une fois à bord, le Sportage n'a pas fait beaucoup évoluer son habitacle. Il reste un peu austère mais agréable d'utilisation avec, en bonus, un nouveau volant qui permet d'activer facilement les différentes fonctions, comme le régulateur de vitesse adaptatif et le maintien dans la voie. Cette technologie se montre d'ailleurs assez efficace pour soulager le conducteur dans les phases de conduite relativement ennuyeuses, sur autoroute par exemple. Côté infodivertissement, Kia reste dans la continuité de ses derniers modèles avec un écran tactile offrant une qualité suffisante et une bonne réactivité. Le système est par ailleurs compatible avec CarPlay et Android Auto pour une connectivité optimisée avec son smartphone.

Sans être un monstre de puissance, ce Sportage offre un bon rapport entre dynamisme et confort.
Sans être un monstre de puissance, ce Sportage offre un bon rapport entre dynamisme et confort. © Kia

Une fois sur la route, notre première version d'essai est équipée du nouveau moteur diesel 1,6 litre, avec une puissance de 115 chevaux et en deux roues motrices. C'est un peu juste pour notre beau bébé de 4,5 mètres de long et de près de 1,6 tonne, même si cela reste correct au niveau du comportement routier. On trouve tout de même un peu plus de dynamisme avec le même moteur poussé à 136 chevaux, et en transmission intégrale avec boîte automatique. Cette version se montre beaucoup plus à l'aise sur les routes de Champagne de notre essai.

Dans ces deux motorisations, le Sportage offre un bon confort de conduite avec des sièges confortables et des suspensions efficaces. Le mode sport, qui s'active grâce à un bouton situé à côté du levier de vitesse, fait un peu gadget tant il offre peu de changements par rapport au mode normal. On est en revanche un peu déçu par notre troisième motorisation, le diesel 2 litres complété par une hybridation légère (voir "LE" truc en plus).

D'apparence un peu austère, l'intérieur du Sportage brille surtout par ses équipements offrant un bon rapport qualité/prix.
D'apparence un peu austère, l'intérieur du Sportage brille surtout par ses équipements offrant un bon rapport qualité/prix. © Kia

"LE" truc en plus: diesel ou... diesel avec hybridation légère

Sur ce nouveau Sportage, Kia ne propose au lancement quasiment que des motorisations diesel. Un choix qui peut surprendre. Les SUV sont en effet de plus en plus nombreux en ville, alors que les municipalités perçoivent le diesel comme indésirable, avec déjà des interdictions pour les moteurs les plus anciens comme à Paris. Certes, les versions les plus récentes sont équipées de technologies plus efficaces de dépollution. Mais face aux interdictions, et à un prix du carburant en hausse, les Français se détournent de plus en plus de ce type de motorisation. 36% seulement des voitures neuves vendues en octobre étaient des diesel

Pour concilier donc beaucoup sur la version "EcoDynamics+" qui propose un diesel en hybridation légère avec un moteur 2 litres assisté par un alterno-démarreur de 48 volts relié à une toute petite batterie 0,44 kWh. Il permet d'allonger les périodes de coupure moteur et de l'assister dans les phases d'accélération. Le tout de manière imperceptible pour le conducteur... à tel point qu'on douterait même de son efficacité. Le système ajoute un certain poids au véhicule (plus de 1,74 tonne au total dans cette version!) ce qui nuit à son bilan de consommation et d'émissions. Mais c'est le prix à payer pour disposer du Sportage le plus puissant en mode 4x4. A considérer selon ses besoins au quotidien.

"LE" chiffre: 300

C'est en euros, le malus maximum que paiera un acheteur de Sportage équipé du nouveau moteur 1.6 litre en 2019. Dans sa version 4x4 en boîte manuelle, le SUV affiche en effet 134 grammes de CO2/km, et avec la grille assouplie du malus, mieux vaut donc attendre l'an prochain. En 2018, ce même niveau d'émission se retrouve en effet surtaxé de 540 euros.

Sur le moteur 2 litres (toujours diesel mais augmenté d'une hybridation légère) affichant 185 chevaux et 400 Nm de couple, on passe à 149 grammes de CO2/km et un malus 2019 de 1.490 euros, soit 663 euros de moins qu'en 2018. Sur le seul essence (1.6 GDi 132 chevaux, 160 Nm de couple), proposé uniquement sur les deux premiers niveaux de finition, on atteint les 159 grammes soit 2.940 euros de malus 2019 et 3.853 euros actuellement!) mais pour bien moins de puissance et de couple. On comprend ainsi assez rapidement pourquoi cette dernière motorisation est un peu mise de côté dans l'offre de Kia en France.

C'est finalement la motorisation diesel 1,6 litre 136 chevaux avec la boite automatique à double embrayage 7 rapports qui nous a semblé la plus cohérente.
C'est finalement la motorisation diesel 1,6 litre 136 chevaux avec la boite automatique à double embrayage 7 rapports qui nous a semblé la plus cohérente. © JB
Nos modèles d'essai:
Kia Sportage 1.6 CRDi 115 ch BVM6 2 roues motrices en finition Design (33.440 euros)
Kia Sportage 1.6 CRDi 136 ch DCT7 4 roues motrices en finition GT Line premium (41.540 euros)
Kia Sportage 2.0 CRDi 48V 185 ch BVA8 4 roues motrices en finition GT Line premium (44.240 euros)
Julien Bonnet