BFM Business
Essais

Essai - Kia e-Soul, le confort électrique

Après le SUV e-Niro, Kia renouvelle le Soul électrique. Seule cette version zéro émission sera disponible en Europe, de quoi se conformer à la nouvelle réglementation drastique sur le CO2.

2019, année électrique. Le jeu de mot s’avère facile, mais chaque constructeur, ou presque, lance cette année un nouveau modèle ou une nouvelle génération de voiture électrique. Dans le but de se conformer à une nouvelle réglementation drastique sur les émissions de CO2, Kia n’échappe pas à la règle. La marque coréenne commercialise ce printemps la 3e génération du crossover Soul, et surtout la seconde génération en version électrique. Ce Soul zéro émission sera d’ailleurs le seul vendu en Europe, contrairement aux Etats-Unis, qui pourront aussi commander un Soul essence. En route à bord de la version la plus puissante, celle équipée d’une batterie de 64 kWh et d’un moteur de 150 kW (204 chevaux).

Kia a conservé le look cubique du Soul, mais il grandit en longueur (4,195 mètres désormais), et en empattement (2,60 mètres, soit 3 centimètres de plus).
Kia a conservé le look cubique du Soul, mais il grandit en longueur (4,195 mètres désormais), et en empattement (2,60 mètres, soit 3 centimètres de plus). © BFM

Mais pourquoi le Kia e-Soul ?

Le Soul occupe une place particulière dans la gamme Kia. Lancé pour la première fois en 2008, ce crossover oscille entre le monospace (pour l’espace intérieur) et le ludospace (pour le look très cubique). Kia l’a entouré d’un ADN urbain et graphique, son look le distingue des autres modèles du marché.

La marque coréenne le considère surtout comme un véhicule clé, qui a fait passer Kia d’un constructeur coréen très bon marché à une marque généraliste respectable. La seconde génération, lancée en 2014, introduit la déclinaison électrique. L’e-Soul reprend les technologies déjà vu sur le Niro électrique. Les deux modèles électriques sont d’ailleurs assemblés dans la même usine coréenne, à Gwangju, puis acheminés en Europe. Si la question a récemment été soulevée, Kia ne compte pas produire pour l’instant ces deux modèles électriques en Europe.

Le Soul zéro émission est disponible avec une batterie de 39,2kWh, avec un moteur de 100kW (soit environ 136 chevaux). Notre version à l’essai dispose elle d’une batterie de 64kWh, pour un moteur de 150kW (soit l’équivalent de 204 chevaux).
Le Soul zéro émission est disponible avec une batterie de 39,2kWh, avec un moteur de 100kW (soit environ 136 chevaux). Notre version à l’essai dispose elle d’une batterie de 64kWh, pour un moteur de 150kW (soit l’équivalent de 204 chevaux). © BFM

Au volant

Tous les canons de l’électrique sont là: accélération, souplesse, côté ludique (voir ‘LE’ truc en plus). S’il est très silencieux à basse vitesse, le Soul s’avère plus bruyant sur les routes de campagne ou l’autoroute, autant qu’une thermique très récente.

"Le bruit devient un véritable défi pour la voiture électrique, nous explique David Labrosse, chef du planning produit au sein du Groupe Hyundai-Kia. Avec l’augmentation de l’efficacité des batteries, les véhicules font de plus longues distances, sortent des villes et évoluent donc à des vitesses plus élevées. On entend plus les bruits de la route, les bruits de roulement. Si nous calfeutrons tout, cela ne laisse cependant plus assez de place dans l’habitacle".

Avec 204 chevaux (150 kW), l’e-Soul a de la pêche. David Labrosse nous confie que le gros du travail fût d’améliorer l’efficacité de la motorisation électrique déjà vue sur le e-Niro. L’e-Soul embarque 600kg de batterie, mais à poids égal, serait plus prolixe que ses concurrents en nombre de kilomètres autorisés: 450, en cycle WLTP.

Sur un trajet aux routes variés, dans l’air froid de Francfort (Allemagne), l’autonomie baisse rapidement. Pour 86 kilomètres effectifs, nous arrivons à une autonomie restante de 337 kilomètres, contre 450 au départ. Soit 113 kilomètres de moins. Le chauffage, quelques accélérations, plusieurs trajets sur autoroute nous ont coûté 27 kilomètres, alors que nous avons beaucoup roulé en mode Eco. Mais la technologie de récupération au freinage offre un vrai plus.

En Europe, le nouveau Soul est proposé uniquement en version électrique.
En Europe, le nouveau Soul est proposé uniquement en version électrique. © BFM

‘LE’ truc en plus: les palettes

L’e-Soul dispose de palettes au volant, non pour se croire au volant d’une sportive cubique de 1,7 tonne, mais pour gérer le plus finement possible la récupération de l’énergie au freinage. Le moteur électrique de l’e-Soul transforme alors l’énergie cinétique, normalement dissipée en chaleur sur un modèle thermique, en électricité. Il agit alors comme une dynamo.

La palette de droite augmente l’intensité de la récupération, celle de gauche la réduit. En mode Auto, la voiture gère seule cette intensité et le déclenchement de la récupération, grâce au radar et caméra. Si une voiture freine devant l’e-Soul pour tourner par exemple, ce dernier fait grimper au niveau 2 la récupération, ce qui le fait fortement décélérer. Dans la partie droite du compteur, le nombre de kilomètres récupérés apparaissent, ici 800 mètres d’autonomie.

En maintenant la palette de gauche enfoncée, le conducteur peut même arrêter complètement le véhicule. L’e-Soul engage alors le plus haut niveau de récupération, gagnant plus d’un kilomètre d’autonomie. Si on essaie de ne pas conduire comme un pied, on peut aussi freiner d’une main. Le but est d’éviter la déperdition trop importante d’énergie en freinant d’un pied un peu lourd, notamment lors d’une circulation urbaine.

Palettes au volant pour la récupération d'énergie, affichage tête haute et écran tactile... ce nouveau Soul est bien équipé.
Palettes au volant pour la récupération d'énergie, affichage tête haute et écran tactile... ce nouveau Soul est bien équipé. © BFM

‘LE’ chiffre: 45.300

C’est, en euros, le prix de départ de notre version 64kWh. Dans un premier temps, Kia estime que les clients achèteront surtout cette version, pour s’assurer la plus grande autonomie possible. A ce prix, il faut enlever les 6000 euros de bonus en France, ce qui donne un tarif sous les 40.000 euros.

L’e-Soul s’avère plutôt bien équipé (régulateur de vitesse adaptatif, assistance de conduite dans les embouteillages, freinage d’urgence, assistance de maintien dans la voie, ouverture sans clé ou encore caméra et radars de recul). Il dispose aussi d’un écran 7 pouces très intuitif et réactif, avec notamment Apple CarPlay et Android Auto. Ce tarif reste cependant élevé, même avec la garantie 7 ans, qui couvre tous les véhicules de Kia depuis 2007.

Notre version à l’essai: Kia e-Soul en finition e-Premium avec une batterie 64 kWh (autonomie annoncée 452 kilomètres)

Pauline Ducamp, avec Daphnée Caravaca