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Essai - Ford Edge, baroudeur confortable et connecté

Ford restyle son plus grand SUV vendu en Europe. Avec une seule motorisation proposée, un diesel 238 chevaux en transmission intégrale, et deux finitions riches en équipements, ce Edge prend des accents plus haut de gamme, sans (trop) s'envoler niveau tarifs. Découverte de ce véhicule en Suède, sur les routes enneigées mais aussi hors des sentiers battus.

Avec de plus en plus de SUV de toutes tailles sur le marché, la guerre commerciale bat son plein. Dans la catégorie grand gabarit, le Ford Edge passe ainsi par la case restylage, deux ans environ après le lancement de la deuxième génération sur le continent européen. Le constructeur américain en profite notamment pour replacer ce véhicule dans la course technologique avec une offre réorientée vers le haut de gamme, en particulier sur le marché français.

Le Ford Edge Vignale de notre essai en Suède
Le Ford Edge Vignale de notre essai en Suède © JB

Mais pourquoi le Ford Edge ?

Le Ford Edge, c'est le plus grand SUV vendu par Ford en Europe, 4,83 mètres de long pour cette nouvelle version. Avec les plus petits EcoSport et Kuga, la gamme SUV représente en Europe 1 vente sur 5 pour la marque américaine. Cela peut sembler peu quand on sait qu'aujourd'hui près d'une voiture neuve vendue sur trois est un SUV mais cela s'explique aussi par le succès d'autres modèles comme la Fiesta et la Focus.

Après une première génération écoulée à 34.000 exemplaires sur le Vieux continent, ce Edge mis à jour va donc chercher à monter en puissance. Pour la France, l'offre a été simplifiée avec une seule motorisation: un bloc diesel de 238 chevaux et 500 Nm de couple, associé à une nouvelle boite automatique 8 vitesses et en transmission intégrale. Deux niveaux de finition sont proposés : ST-Line (qui remplace la finition "Sport" du précédent Edge) et Vignale, celle de notre véhicule d'essai sur les routes enneigées de Suède, à plus de 500 km au nord de Stockholm.

Ce choix restreint s'explique par une volonté de coller à la demande des clients français sur le Edge: jusqu'à présent, ils s'orientaient en effet à 80% sur les niveaux de finition les plus élevés, comme la finition Vignale, signature haut de gamme de Ford. Face à des concurrents sur ce segment des grands SUV que sont les Audi Q5, BMW X5, ou encore le Volkswagen Touareg, offrant un aspect plus premium mais qui se révèlent encore plus chers, cette hausse des tarifs ne devrait donc pas pénaliser les ventes de cette nouvelle génération.

La version Vignale dispose d'une garde au sol un peu plus basse que la version ST-Line.
La version Vignale dispose d'une garde au sol un peu plus basse que la version ST-Line. © Ford

Au volant

Malgré son gabarit assez imposant, le dessin de ce Edge le rend plutôt agréable à l’œil. C’est un grand SUV à l’américaine. La silhouette a en réalité peu évolué par rapport à la première version, les différences les plus notables à l'extérieur se situant à l'avant, avec une calandre un peu moins proéminente et au niveau du capot, désormais creusé.

Notre version Vignale bénéficie de nombreuses options incluses. Heureusement vu son tarif qui démarre tout de même à 56.900 euros, contre 53.500 euros pour le ST-Line. Les deux finitions se distinguent par quelques détails importants en termes de design extérieur : principalement des jantes 20 pouces chromées et une garde au sol à 179 cm pour le Vignale, des jantes 21 pouces noires et une garde au sol à 193 com pour le ST-Line.

A l'intérieur, on est dans un grand SUV avec un sentiment d'espace bien présent. L'empattement de 2,8 mètres permet de disposer d'un volume généreux à l'avant comme à l'arrière. Au niveau de la console centrale, le nouveau sélecteur de modes (voir "LE" truc en plus), permet de gagner un double porte-gobelets. On ne regrette donc pas le levier de la boite automatique de la précédente génération.

Les paysages de Suède, un décor idéal pour essayer ce SUV en transmission intégrale.
Les paysages de Suède, un décor idéal pour essayer ce SUV en transmission intégrale. © JB

Le dessin de la planche de bord a été légèrement revu mais l'ensemble reste ergonomique avec un écran 8 pouces qui offre une définition correcte et une réponse au toucher suffisamment réactive. Ford a également pu nous montrer les possibilités liées à la connectivité du véhicule, désormais équipé de son propre modem 4G comme les autres modèles récents de la marque. De quoi profiter d'un hotspot wifi mais aussi, via l'application FordPass, du démarrage à distance, toujours pratique l'hiver pour lancer le chauffage en avance ou l'été pour la climatisation. Autre possibilité : ouvrir et verrouiller la voiture depuis n'importe où, transformant ainsi ce Edge en boite aux lettres connectée pour laisser quelqu'un récupérer ou déposer un colis dans le coffre, voire récupérer son écharpe oubliée à votre domicile la veille. Pas question en revanche pour le moment de l'autoriser à déplacer le véhicule, la présence de la clé à bord restant obligatoire pour pouvoir rouler.

Le nouveau Edge se débrouille aussi bien sur ces terrains technologiques que sur la route. Le nouveau moteur diesel 2 litres, bien secondé par deux turbos, ne manque pas de puissance pour déplacer les plus de 2 tonnes à vide de notre baroudeur géant. Le tout dans un calme absolu, Ford ayant particulièrement travaillé sur l'isolation. La nouvelle boite automatique 8 vitesses se comporte à merveille, avec en prime des palettes au volant pour passer soit-même le rapport désiré.

On s'y retrouve aussi niveau consommation, annoncé à 6,9 litres aux 100 km. Sur une journée à parcourir des routes enneigées, à effectuer un parcours offroad et des tours de circuit sur glace, notre consommation frôlait logiquement les 10 litres aux 100 km. Mais sur un trajet plus classique sur autoroute, la consommation retombait à peine au-dessus des 7 litres.

Avec des lignes non visibles sur les routes de notre essai, impossible de tester la conduite autonome de niveau 2 disponible sur ce modèle. En revanche le régulateur adaptatif se montre efficace avec, c'est assez rare pour être souligné, la possibilité d'opter dans les paramètres pour un régulateur classique (qui ne ralentira donc pas automatiquement à l'approche d'un autre véhicule plus lent) ou d'un mode régulateur intelligent, capable de faire varier la vitesse en fonction des panneaux.

De nuit, les deux versions du Edge permettent de rouler plein phares sans trop de contraintes. Ils passeront automatiquement en feu de croisement sur la version ST-Line. C'est encore mieux sur notre version d'essai en Vignale avec des feux directionnels qui n’éblouiront pas les autres usagers de la route tout en conservant un éclairage puissant sur la portion libre de toute présence. Le système utilise également la reconnaissance des panneaux pour adapter le faisceau lumineux à l'approche d'un croisement, d'un sens giratoire ou en ville. Une fonction largement testée lors de notre essai, avec la nuit qui commençait à tomber dès 14h30.

L'intérieur du Ford Edge a peu évolué mais reste assez ergonomique.
L'intérieur du Ford Edge a peu évolué mais reste assez ergonomique. © Ford

"LE" truc en plus: un sélecteur de modes pour étourdis

En plus de permettre de gagner de l'espace au niveau de la console centrale, le nouveau sélecteur de modes rotatif de Ford dispose d'une fonction plutôt bien pensée. Elle répond à des déboires vécus par un certain nombre de propriétaires de voitures automatiques : une fois à l'arrêt, le pied sur le frein, il est possible d'oublier qu'on est toujours en mode drive. Au moment de sortir du véhicule, on relâche le frein en ouvrant la portière et le véhicule se remet en avant, causant au mieux une belle frayeur, au pire un accident. Le genre de problème "qui n'arrive qu'aux autres"... mais il vaut mieux prévenir que guérir.

Comme nous l'avons testé sur notre Edge, cette mésaventure n'est plus vraiment possible. Une fois arrêté, si l'on retire sa ceinture et qu'on ouvre la portière, la voiture "comprend" que l'on souhaite a priori en descendre et passe automatiquement en mode parking.

Le sélecteur de modes, qui remplace le levier de la précédente version, permet de gagner de la place au niveau de la console centrale.
Le sélecteur de modes, qui remplace le levier de la précédente version, permet de gagner de la place au niveau de la console centrale. © Ford

"LE" chiffre: 4

Comme le nombre de roues motrices de ce Ford Edge. Si dans la catégorie des SUV, on parle souvent de faux 4x4, ce n'est pas le cas de ce modèle. Il profite en effet de la transmission intégrale intelligente iAWD de série sur le marché français. "Intelligente" car elle repasse automatiquement en deux roues motrices à l'avant lorsque les conditions s'y prêtent, toujours un bon point pour limiter la consommation.

Le mode 4x4 reste surtout un gros plus en cas de conditions difficiles, c'était le cas sur les routes enneigées et verglacées de notre essai. Mais Ford nous a également convié sur un circuit sur glace pour aller un peu plus loin : sur ce terrain, le Edge n'a pas démérité, restant à la fois rassurant, puissant et silencieux.

Le SUV s'en est également bien sorti sur un parcours offroad dans un sous-bois. Se faufilant avec aisance à travers un chemin étroit. Malgré la garde au sol plus basse de notre Vignale, les obstacles parfois assez impressionnants ont été franchis avec aisance. Ce Edge mérite donc amplement son titre de baroudeur confortable et connecté. Pour en profiter, les commandes sont déjà ouvertes et les livraisons en France devaient démarrer en janvier prochain.

Les nouveaux phares full-led du Edge renforcent le confort de conduite de nuit
Les nouveaux phares full-led du Edge renforcent le confort de conduite de nuit © JB

Notre modèle d'essai: Ford Edge Vignale Gris Magnetic avec le moteur EcoBlue 2.0 de 238 ch, boite automatique 8 vitesses et transmission intégrale. Prix estimé 58.700 euros (avec le pack technologique à 1000 euros et les sièges chauffants/climatisés à l'avant à 600 euros et chauffants à l'arrière à 200 euros)

Julien Bonnet, avec Essia Lakhoua