Essai - DS3 Crossback, le sens du détail
"On a ‘UNE’ DS3, et maintenant, nous devons développer ‘UN’ DS3". Ce cahier des charges exposé par le designer Frédéric Soubirou résume bien le passage de relai entre la compacte polyvalente DS3 et le tout nouveau SUV DS3 Crossback. Dix ans après son arrivée sur le marché, la DS3 arrêtera en effet sa carrière en mai, date à laquelle les premiers SUV compacts arriveront chez les clients.
Si la DS3 se voulait une C3 plus luxueuse en 2009, le DS3 Crossback veut lui devenir la référence des SUV compacts premium, devant l’Audi Q2, le BMW X2, ou encore le Mini Countryman. Pour y parvenir, le modèle français doit à la fois faire aussi bien, voire mieux, en termes de qualité perçue et d’équipements, tout en se démarquant côté design.
Mais pourquoi le DS3 Crossback?
Flashback en 2014. Griffe luxe de Citroën, DS devient une marque à part entière, sous l’impulsion de Carlos Tavares. Le but: une griffe hexagonale doit occuper le créneau du premium, monopolisé par les marques allemandes, mais avec une approche à la française. C’est à dire en misant sur le savoir-faire tricolore dans le luxe. Cette marque devra aussi introduire les technologies nouvelles chez PSA, comme par exemple l’électrique ou certaines aides à la conduite.
Depuis, DS s’applique à construire cette image de premium français. Depuis l'an dernier, DS sort surtout de nouveaux véhicules, un nouveau modèle par an jusqu’en 2023. Après le DS7 Crossback en 2018, voici donc le DS3 Crossback. Oui, un énième SUV compact. Mais ce marché des petits SUV est l’un des plus dynamiques: +13% de croissance l'an dernier, selon le cabinet JATO. Ce segment couvre aussi bien des clients jeunes à fort pouvoir d’achat, qui veulent accéder au premium, que des clients plus seniors, qui veulent se faire plaisir et en ont les moyens. Un segment qu'occupait déjà depuis une décennie la DS3.
A l’instar de sa prédécesseure, le DS3 Crossback reprend la calandre en nid d’abeille, le décrochage aile de requin en hommage sur le montant arrière et un fort goût pour les carrosseries bi-ton. Pour le reste, tout change.
"Nous sommes partis de l’idée de mettre les quatre roues aux quatre coins de la voiture, poursuit Frédéric Soubirou. L’une des premières idées était celle d’une bille en acier incassable, d’où ce look ramassé et des éléments comme les poignées affleurantes".
Dans l’habitacle, le DS3 s’inspire clairement de son grand frère DS7, notamment dans l’organisation de la planche de bord. C’est finalement là que la marque DS se relève la plus intéressante. Comment créer un univers premium, loin du classicisme allemand? Certaines idées font mouche (comme ces quadrilatères de fonctions tactiles, sans en donner l’impression, tout en évoquant le fini d’un smartphone). D’autres fonctionnent moins, par exemple les boutons lève-vitre au centre de la console, près du levier de vitesse. Très design, ils sont cependant beaucoup trop proches du frein de parking pour être pratiques. Mais à chaque fois, l’impression reste celle d’une attention à la qualité de finition, comme au design, bref au détail.
Au volant
Une fois installée au poste de conduite, le DS3 Crossback s’avère pratique, avec l’écran digital très personnalisable derrière le volant. Ce poste de conduite n’est surtout pas trop coupé du coté passager comme sur de trop nombreux nouveaux modèles actuellement. Le passager n’est pas exclu, et l’impression d’espace à l’avant est réel.
Côté conduite, pas de surprise: un bon toucher de route, une boîte automatique Aisin EAT8 bien connue sur les modèles PSA. Le tout nouveau moteur essence trois cylindres Puretech 155 se montre cependant bruyant, et manque souvent de reprise sur les routes de montagne empruntées. Il va falloir s’habituer. Avec le passage à la nouvelle norme d’homologation WLTP, les constructeurs ont dû travailler sur les moteurs et boites afin de réduire consommation et émissions de CO2, amenant des conduites plus molles. Seule solution pour y remédier (un peu): le mode Sport.
"Mais légalement, ce mode ne peut rester enclenché par défaut, pour respecter la réglementation sur les émissions, nous explique-t-on chez DS. C’est au conducteur de l’enclencher".
Soit. Précisons qu’en ville ou sur autoroute, l’environnement naturel du DS3 Crossback, le mode normal suffit largement. Notamment grâce aux aides à la conduite.
2019 est en effet l’année d’arrivée sur le segment B (les compactes polyvalentes) de la conduite autonome de niveau 2. Le DS3 Crossback dispose du maintien dans la voie, mais aussi en option du système DS Drive Assist qui comprend le régulateur de vitesse adaptatif, le gestionnaire de distance de sécurité. Pour l’utiliser, il suffit d’enclencher le régulateur de vitesse. En configuration de base, le DS Drive Assist est actif. Un sigle volant vert apparaît alors sur l’écran derrière le volant. Le DS3 Crossback conduit alors à la place du conducteur, ce dernier doit cependant garder les mains sur le volant, et surperviser la conduite. Le SUV gère tout, ralentit quand la voiture devant change de file, suit les courbes. Seul regret: ne pas pouvoir régler au préalable le positionnement dans la voie, afin de laisser un peu de place à gauche aux deux-roues.
‘LE’ truc en plus: les détails
Comme ce bruit de clignotant très harmonieux, ou ces portières affleurantes qui sortent quand le conducteur approche, clé dans la poche (le système Smart Access est disponible de série sur notre modèle d’essai).
Autre exemple: les phares Matrix LED (de série ici, 1000 euros en option) qui permettent de rouler en plein-phare constamment, la voiture adaptant elle-même le faisceau lumineux. La marque a voulu les rendre facile à vivre au quotidien. Un héritage de Citroën? Une manière surtout de se démarquer des autres marques premium? Quelle que soit la raison, le résultat fonctionne, comme autant de petites attentions aux clients.
‘LE’ chiffre: 39.550
C’est en euros le prix de notre modèle à l’essai. Dans cette version haut de gamme, DS propose la plupart des équipements de série (feux Matrix LED, freinage d’urgence jusqu’à 85km/h, reconnaissance des panneaux, régulateur/limiteur de vitesse). Dans les 3400 euros d’option, n’apparaissent entre autres que la teinte Rouge Rubi (1050 euros) ou l’affichage tête haute (400 euros, dont on aurait pu se passer car l’écran se montre trop voyant, dommage de ne pas le projeter directement sur le pare-brise comme sur la dernière Toyota Corolla). Le système Drive Assist fait lui partie du pack sécurité. Selon les configurations, le prix oscille entre 1350 et 2900 euros.
Les tarifs du DS3 Crossback démarrent à 23.500 euros, mais dépassent rapidement les 30.000 euros. Les dotations sont cependant assez riches, la marque ayant bien regardé le catalogue de l’Audi Q2.
Notre version à l’essai: DS3 Crossback finition Performance Line Plus avec une motorisation PureTech 155