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Essai - C4 Cactus, le pot de départ du crossover mal-aimé de Citroën

Le C4 Cactus première génération vit actuellement ses derniers mois de commercialisation. Il sera remplacé au mois de mars.

Le C4 Cactus première génération vit actuellement ses derniers mois de commercialisation. Il sera remplacé au mois de mars. - JB

La première génération du C4 Cactus va bientôt tirer sa révérence. Le crossover sorti en 2014 et manifeste du nouveau Citroën, n'a pas rencontré le succès escompté. Malgré son design, qui ne pouvait pas plaire à tout le monde, il ne manque pourtant pas de qualités, surtout avec la boite automatique dont il profite depuis le printemps 2017.

C'est un véhicule qui devait redonner un peu de piquant à un Citroën en manque d'imaginations. Censé réanimer l'esprit d'innovation de la marque aux chevrons, le C4 Cactus est dévoilé le 5 février 2014. La date n'a pas été choisie au hasard puisque 136 ans plus tôt, en 1878, naissait un certain André Citroën, dont on ne saura probablement jamais s'il a apprécié l'hommage… ou s'est retourné dans sa tombe.

Ce premier C4 Cactus signait l'apparition des airbumps. Ils occupent une place moins importante sur la dernière C3 où il sont même en option et ont disparu du dernier C3 Aircross.
Ce premier C4 Cactus signait l'apparition des airbumps. Ils occupent une place moins importante sur la dernière C3 où il sont même en option et ont disparu du dernier C3 Aircross. © JB

Mais pourquoi... le C4 Cactus?

Dès sa première présentation, ce C4 Cactus étonne, avec, comme principale particularité design, de drôles de protection sur ses flancs, les fameux "airbumps". Des coussinets absorbeurs de chocs qui doivent lui permettre d'encaisser les coûts de caddies de supermarché, les ouvertures de portières incontrôlées et autres périls urbains. C'est également un élément personnalisable avec une couleur différente de la carrosserie, de quoi faire de l'esthétisme utile selon Citroën.

Sa particule originale de "Cactus", il le doit à sa volonté de rester sobre dans sa consommation, du fait en particulier d'un poids contenu. Il adopte également un format de crossover, entre la berline (la C4 "classique") et le SUV dont Citroën ne disposait pas encore à l'époque dans sa gamme (le tout récent C3 Aircross qui fait la même longueur que le Cactus avec 4,16 mètres). En mars 2018, ce premier C4 Cactus sera remplacé par une nouvelle génération avec des airbumps beaucoup plus discrets. Le tout dans un format plus proche de la berline C4 qu'il remplacera également. Dans ses derniers jours de commercialisation, pourquoi ne pas craquer pour un Cactus premier du nom?

Le nouveau C4 Cactus perdra une bonne partie des airbumps de cette première génération et les protections visibles à l'arrière et à l'avant.
Le nouveau C4 Cactus perdra une bonne partie des airbumps de cette première génération et les protections visibles à l'arrière et à l'avant. © JB

Au volant

Elle est arrivée un peu tard, mais la nouvelle boite automatique EAT6 est certainement ce qui pouvait arriver de mieux au Cactus. Fournie par le japonais Aisin, elle renforce l'agrément de conduite et se montre réactive, affichant un comportement sain dans les passages de rapport. Pour la conduite en ville ou dans les bouchons, c'est un vrai plus. Et il est toujours possible de passer les rapports, via le levier de vitesse, qui conserve d'ailleurs étrangement le soufflet de la boîte manuelle.

Cette transmission s'est ainsi montrée très satisfaisante sur notre modèle d'essai, équipé du moteur essence 3 cylindres turbo PureTech de 110 chevaux. Avec son poids plume d'environ 1 tonne (le poids d'une Alpine!), cette motorisation s'avère suffisante pour ne pas manquer de puissance. Sur un long trajet de 650 km à un rythme assez soutenu, la consommation est ressortie à 8 litres aux 100 km. L'insonorisation reste également correcte sur autoroute, de quoi faire d'un Cactus à l'aise en ville, un parfait compagnon des longs trajets.

L'intérieur de ce premier C4 Cactus arrivait à un résultat à la fois original dans sa présentation et plutôt fonctionnel et confortable.
L'intérieur de ce premier C4 Cactus arrivait à un résultat à la fois original dans sa présentation et plutôt fonctionnel et confortable. © JB

Si la garde au sol est 2 cm plus haute que la C4 berline, la position de conduite du Cactus reste relativement basse. Les aspérités de la route sont bien corrigées par les suspensions réglées pour favoriser le confort. Le roulis reste limité dans les virages même si ce véhicule invite finalement assez naturellement à une conduite sage. Sans grande surprise, le mode sport (assez inattendu sur ce modèle) n'apporte ainsi pas grand-chose. La gestion de boite en conditions neigeuses sera sans doute plus pertinente pour les Cactus de noël.

Avec son confort de conduite, on peut ainsi profiter de ses sièges qui restent aussi un point fort. L'habitacle est globalement assez réussi, avec un design néo-rétro inédit. Cet hommage au passé conjugué au présent se retrouve dans le dessin de la planche de bord, avec la boite à gants qui adopte ce format original de mâle. L'ouverture pas le haut implique d'ailleurs au passage que l'airbag se déploie depuis le pavillon, ce qui reste assez rare dans le paysage automobile.

On regrettera toutefois certains choix comme la climatisation qui ne se règle que via l'écran tactile. Un manque d'ergonomie qu'on retrouve sur le dernier C3 Aircross. La capacité du coffre peut aussi être un peu limite pour des départs en famille: avec 348 litres, c'est 60 de moins que celui de la C4 berline. La banquette arrière peut heureusement se rabatte en deux tiers un tiers pour gagner en volume de chargement. Mais le plus gros point noir, ce sont ces fameuses vitres arrières fixes...

Difficile à voir mais la vitre arrière du C4 Cactus est ici ouverte
Difficile à voir mais la vitre arrière du C4 Cactus est ici ouverte © JB

"LE" truc en plus: des vitres arrières fixes sur une familiale, vraiment?

Une fois n'est pas coutume dans nos essais, le "truc en plus" de ce C4 Cactus n'est pas son point fort... mais c'est bien une de ses principales particularités, d'où notre insistance. Les vitres arrières du C4 Cactus ne peuvent en effet pas se baisser, elles ne peuvent que s'entrebâiller. Pour notre passager arrière cobaye d'un long trajet, c'est clairement un gros défaut. Sur notre version d'essai, le sentiment d'étouffement est en partie compensée par le toit panoramique. Mais ce dernier n'est pas ouvrant, ce qui ne résout pas ce problème d'aération (il n'y a pas non plus de buses d'aération à l'arrière).

Certes, Citroën répète qu'il s'agit d'économiser sur les coûts, mais c'est dommage pour un véhicule qui se revendique un côté familial. La preuve d'ailleurs, cela reste assez rare sur le segment. Sur la DS4 (conçu par Citroën avant que DS ne devienne une marque à part entière), cela pouvait encore passer pour une conséquence de son design de coupé à l'arrière. Mais pas sur une C4. De quoi rendre d'autant plus incompréhensible la décision de maintenir ce truc en plus sur le prochain Cactus.

Pour profiter d'un peu d'air, le passager à l'arrière doit plutôt demander l'ouverture des vitres avant.
Pour profiter d'un peu d'air, le passager à l'arrière doit plutôt demander l'ouverture des vitres avant. © JB

LE chiffre: 2008

Comme le Peugeot 2008, son cousin du groupe PSA qui, avec un design beaucoup plus banal, a rencontré un franc succès. En septembre dernier, il s'affichait ainsi en quatrième position des ventes aux particuliers alors qu'il faut remonter à la 26e place pour retrouver notre Cactus. Dommage, car ce C4 Cactus ne manque pas de qualités. 

A voir si la marque aux chevrons saura séduire le public avec le trio, C3 berlineC3 Aircross (qui conservent en quelques sortes l'exubérance du premier Cactus) et un nouveau C4 Cactus assagi.

  • Notre modèle d'essai: Citroën C4 Cactus en finition One Tone, avec le moteur Puretech 110 ch et la boite EAT6 
Julien Bonnet