Essai - BMW X5, un gros gabarit de technologie
"Le Boss", voilà comment BMW surnomme le X5. "C’est un modèle emblématique, comme la Série 3", résume Vincent Salimon, président BMW Groupe France. Si le constructeur allemand compte désormais 7 SUV, le X5 fut le premier badgé BM, lancé en 1999.
Vingt ans plus tard, "Le Boss" peut-il encore se différencier, ou n’est-il qu’un SUV premium parmi d’autres? Alors que le constructeur allemand renouvelle actuellement Série 3 et X5, l’art de la conduite se montre plutôt dévolu à la berline. Le X5 doit lui mêler confort et technologies inédites, afin de passer partout. Pour qui en a les moyens financiers.
Mais pourquoi... le nouveau BMW X5?
BMW commercialise donc depuis le 22 novembre la 4e génération du X5. Et vingt ans plus tard, son design et son gabarit l'identifient tout de suite. Long de 4,92 mètres, large de 2 mètres, sans compter son 1,75 mètre de haut, le X5 ne laisse pas indifférent. Sur cette dernière génération, BMW a revu à la hausse toutes ses dimensions. Le but: offrir plus de place dans l’habitacle. L’empattement passe donc à presque 3 mètres, de quoi mettre une 3e rangée de sièges. Le SUV est en effet devenu la voiture familiale par excellence. L’arrivée du X7 l’année prochaine pousse encore plus loin cette logique, avec un véhicule taillé pour des marchés comme la Chine et les Etats-Unis.
BMW a donc conjugué cette attente des clients avec la philosophie initiale du X5: proposer un 4x4 de luxe. En 1999, BMW lance en effet le premier X5 pour faire concurrence d’un côté à Mercedes avec le ML, et de l’autre aux habitués du 4x4, comme Land Rover et les constructeurs japonais. Le véhicule doit aussi bien permettre de tracter un van avec des chevaux, que de passer sur des chemins escarpés, tout en conservant les caractéristiques routières d’une BMW. Ça a fonctionné en 1999, ça fonctionne toujours très bien en 2018.
Au volant du BMW X5
Notre version xDrive 30d dispose d’une transmission intégrale, plus qu’efficace dans les chemins de terre et les routes approximatives de l’Atlas marocain. Avec 620 Nm de couple, le monstre trouve facilement de la motricité pour se sortir des ornières.
Les 2,1 tonnes du SUV ne se font pas toujours oublier sur route, avec des accélérations parfois moins franches que souhaitées. Peut-être les réglages de boîte automatique, afin de satisfaire aux nouvelles normes d’émissions, jouent-elles également sur notre version diesel. Au global, le X5 reste tout de même bien une BMW et se montre un partenaire efficace des longs trajets, notamment grâce à son six-cylindres 3 litres de 265 chevaux. Le X5 en impose en effet sur la route, avec un côté statutaire, que BMW a encore renforcé sur cette nouvelle génération.
Définition par excellence du SUV premium, le X5 se situe désormais à la frontière avec la nouvelle gamme luxe délimitée par BMW. Il est en effet bâti sur la même plateforme que les modèles de cette gamme (la plateforme CLAR), et offre des équipements et services dont peuvent disposer aussi les propriétaires de Série 7, de Série 8 ou bientôt du prochain X7. Le nouveau X5 offre ainsi le pommeau de levier de vitesses en verre façon cristal, des feux laser (à partir du mois de mars) ou le tout nouveau toit SkyLounge avec des ampoules Led intégrés. BMW promet ainsi la multiplication de ce type d’ambiance personnalisée, relaxante. La facture, elle, s’en ressent (voir ‘LE’ chiffre ci-dessous): le pommeau de vitesses en verre coûte 700 euros, le toit panoramique avec Skylounge est facturé 2800 euros.
Le truc en plus: l’aide en marche arrière et le Cockpit Navigation Pro
C’est une première mondiale sur ce SUV, mais comme la démonstration se trouve dans la vidéo, passons à l’autre "truc en plus": le Live Cockpit Navigation Pro. Derrière ce nom, entre marketing et nom de code d'une mission spatiale, se trouve la nouvelle interface homme machine de BMW, beaucoup plus épurée que par le passé.
Derrière le volant, un écran numérique 12 pouces affiche d’un côté le compte-tours, de l’autre la vitesse. Le centre est personnalisable, par exemple avec les indications du GPS, ou la carte du trajet. Ce premier écran semble relié à un deuxième, l’écran tactile de l’infodivertissement. Habituellement déporté sur la planche de bord dans les BMW, il est désormais plus intégré dans cette dernière, donnant l’impression d’une seule grande surface digitale devant le conducteur. "Nous ne proposons cependant toujours pas que du tout tactile, pour ne pas que le conducteur quitte trop longtemps les yeux de la route, explique un porte-parole de BMW. C’est pourquoi nous avons conservé la molette, plus simple pour naviguer tout en regardant la route. Nous ne voulions pas uniquement un volant et un écran".
Le Live Cockpit Navigation Pro offre plus de personnalisation, aussi bien dans les profils des conducteurs que dans les informations délivrées. Il peut par exemple enregistrer son choix entre affichage tête haute et affichage entre les compteurs, les réglages de châssis ou encore ceux de la répartition sur l’écran tactile entre informations de navigation et musique par exemple.
"LE" chiffre: 99.070
C’est en euros le prix final de notre version à l’essai. Ce X5 xDrive 30d a pour prix de départ 72.400 euros. Mais avec le jeu des options, le prix grimpe rapidement, ce qui fait du X5 un modèle très haut de gamme. Les deux tiers des clients sont d’ailleurs des entreprises, qui investissent soit dans la version diesel, soit dans la version hybride rechargeable, grâce aux aides en vigueur. Sur les 26.670 euros d’options se trouvent par exemple 1550 euros pour les jantes 20 pouces, 2150 euros pour les suspensions adaptatives ou encore 7250 euros pour le pack comprenant le nouveau Live Cockpit et le système d’entrée sans clé.
Notre modèle à l'essai : BMW X5 Xdrive 30d