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Essai - BMW X4, la force du SUV, le style du coupé

Sans bousculer les codes de la première génération, ce nouveau X4 améliore son design extérieur et ses prestations à bord.

Sans bousculer les codes de la première génération, ce nouveau X4 améliore son design extérieur et ses prestations à bord. - JB

BMW renouvelle son SUV-coupé X4, ou le "mini" X6. Cette déclinaison du X3 joue la carte d’une conduite plus sportive tout en conservant le volume de chargement important de ce type de véhicule. Un compromis idéal mais onéreux.

Le SUV coupé s’est imposé comme une réelle tendance ces dernières années. Sacrilège pour les uns, compromis idéal pour les autres, ce segment ne cesse d’accueillir de nouveaux entrants. Né dans le premium, cette carrosserie entre même désormais sur la voie de la démocratisation, avec une déclinaison du Peugeot 3008 qui serait dans les cartons de PSA. Renault envisagerait lui de décliner le Dacia Duster en version coupé… à moins que ce soit le Captur ou le Kadjar: réponse au salon de Moscou fin août.

Un arrière de coupé sur une carrosserie de SUV: la recette efficace de ce X4.
Un arrière de coupé sur une carrosserie de SUV: la recette efficace de ce X4. © JB

Mais pourquoi le BMW X4?

En attendant de savoir quel sera le premier SUV coupé d’une marque française, retour aux sources chez l’inventeur de ce segment: BMW. La marque bavaroise a en effet lancé cette nouvelle vague automobile avec le X6 en 2007. Et si beaucoup lui prédisaient alors un destin de véhicule de niche, ce fut bel et bien un succès. Succès imité depuis chez les concurrents Mercedes, avec les GLC et GLE coupé, et Audi, avec "l’inclassable" Q2 et le dernier Q8. De son côté, BMW a décliné cette recette avec le premier X4 en 2014, vendu à 200.000 exemplaires à travers le monde, et plus récemment le X2. A noter que la gamme s’étendra encore d’ailleurs avec un X7 de plus de 5 mètres attendu pour 2019, le cousin technique du premier SUV de Rolls-Royce, le Cullinan.

La finition M Sport X (à gauche) ajoute des éléments visibles sur la carrosserie par rapport au M Sport classique (à droite).
La finition M Sport X (à gauche) ajoute des éléments visibles sur la carrosserie par rapport au M Sport classique (à droite). © JB

Au volant

Fan ou pas de SUV, ce nouveau X4 attire l’œil. La première génération affichait un dessin un brin tourmenté, ce qui est moins le cas sur le deuxième du nom. Les lignes, plus fluides, paraissent plus naturelles avec un effet plongeant particulièrement réussi à l’arrière. Heureusement, car cette touche de style représente un des principaux intérêts dans le choix du X4, un peu plus cher que son cousin X3 (voir LE chiffre ci-dessous). La nouvelle coupe de cette poupe fait donc mouche. On relèvera ses nouveaux feux effilés et un toit qui se prolonge légèrement sur la vitre arrière avec un élément aérodynamique qui renforce son agressivité.

Ce nouveau X4 a aussi pris du volume: il est plus grand de 8 cm, à 4,75 mètres, et plus large de 4 cm, à 1,92 mètre. Mais la hauteur conservée (qui ne perd que 3 petits millimètres) contribue à cet équilibre plus prononcé des proportions. L’empattement rallongé de 5 centimètres permet d'augmenter l’habitabilité à bord. En entrant, la sensation d’espace disponible prédomine. C’est un peu moins le cas aux places arrière. L'espace à la tête reste toutefois correct pour voyager dans de bonnes conditions, une crainte récurrente avec ce type de toit plongeant.

Si ce n'est pas vraiment recommandé, le X4 peut profiter de sa hauteur de caisse relevée pour (un peu) joueur les baroudeurs.
Si ce n'est pas vraiment recommandé, le X4 peut profiter de sa hauteur de caisse relevée pour (un peu) joueur les baroudeurs. © JB

Direction donc les petites routes corses pour notre essai. Notre première version d’essai était équipée du moteur essence 2 litres 4 cylindres de 252 chevaux en transmission intégrale (xDrive 30i). Cette motorisation associée à l’appréciable boîte automatique 8 rapports avec palettes au volant, de quoi rapidement oublier que nous sommes à bord d’un vaisseau de plus de 1,8 tonne. On reste toutefois un peu sur notre faim côté puissance, avec une sonorité qui n’a rien d’exceptionnelle. Pour en avoir un peu plus, il faudra sûrement se tourner vers la version M40i qui permet de profiter d’une motorisation plus raccord avec l’image du géant bavarois: un 6 cylindres en ligne de 3 litres offrant… 360 chevaux. Mais ce modèle se révèle assez inaccessible avec un prix de départ de 69.800 euros (hors malus à 10.500 euros), contre 56.400 euros pour notre 4 cylindres.

Moins puissante, notre deuxième motorisation, en diesel, s’est finalement montrée plus satisfaisante que la première. Le 4 cylindres 2 litres de 190 chevaux (xDrive 20d) offre davantage de couple que l’essence (400 Nm contre 350 pour le 30i). On profite d’une meilleure accélération et de reprises plus franches. Et avec des émissions limitées à 146 grammes de C02 par km, le malus ne ressort qu’à 1.740 euros contre plus de 5.000 euros pour notre version essence. A noter que deux 6 cylindres diesel sont aussi au programme: un 30d de 265 chevaux et 620 Nm de couple et même un M40d offrant 326 chevaux et 680 Nm de couple!

Au volant, notre X4 affiche un comportement routier exemplaire, une position de conduite légèrement plus basse que sur le X3. Sur les petites routes de Corse, ce gros joujou a été en mesure de se faufiler avec aisance. Au point d’en oublier le gabarit pas vraiment passe-partout... même si on s'en rend bien compte lorsqu'on croise un autre véhicule sur des voies pas vraiment très larges. En résumé, ce nouveau X4 revendique une offre sportive, mais reste tout de même assez orienté confort. Et on ne va pas s'en plaindre, bien installé avec le chant timide de nos 4 cylindres qui permet au moins de profiter à fond de l’effort côté insonorisation du véhicule. Et d’un intérieur aux petits oignons.

L'intérieur du nouveau X4 réussit une belle combinaison entre choix des matériaux, qualité de finition et intégration des technologies.
L'intérieur du nouveau X4 réussit une belle combinaison entre choix des matériaux, qualité de finition et intégration des technologies. © JB

'LE' truc en plus: proche de la perfection intérieure

Si ce X4 brille donc à l'extérieur, il ne démérite pas à l'intérieur. C'est d'ailleurs une des raisons de son renouvellement avec une obsolescence technologique face à ses principaux concurrents sortis récemment. Le progrès est donc logique sur cette nouvelle génération. On peut même dire que BMW atteint ici un certain sommet dans l'offre actuelle en termes d'ergonomie et de qualité de finition. 

Cela commence dans les sièges, aux multiples réglages et confortables tout en offrant un bon maintien, jusqu'à l'interface numérique, associant écran digitaux des compteurs et un grand écran tactile sur le tableau de bord. Ce dernier peut aussi être piloté via une molette sur la console centrale, les nombreux raccourcis au volant, ou encore via la reconnaissance vocale. La tendance est en effet à ne pas imposer un moyen d'accéder à une fonction particulière mais à donner plusieurs options aux utilisateurs pour qu'ils choisissent eux-mêmes leurs préférences. 

BMW insiste aussi sur la visibilité des informations à l'attention des conducteurs. Cela passe par des compteurs légèrement relevés au niveau des yeux et un affichage tête haute permettant d'afficher étapes de navigation, vitesse et limitation en vigueur. 

L'affichage tête haute très complet chez BMW ne détecte pas (encore) les petits cochons corses.
L'affichage tête haute très complet chez BMW ne détecte pas (encore) les petits cochons corses. © JB

'LE' chiffre: 3.000

C’est, en euros, et à motorisation et finition équivalentes, le surcoût de ce X4 par rapport à son cousin le X3. Soit le prix à payer pour passer d’un "gros SUV" à un "encore plus gros SUV.... mais coupé". L'addition reste ainsi assez salée: sur notre X4 20d par exemple, on démarre à 54.900 euros, pour arriver après la longue liste d'options ajoutées à une note à 79.040 euros! Soit 24.140 euros de différence.

Le premier niveau de finition "xLine", à 5.850 euros, comprend déjà de nombreux équipements, des réglages de sièges avancés à la climatisation automatique 3 zones en passant par le hot spot Wifi et la recharge à induction. Vendus au même prix, les deux niveaux de finition supérieurs "M Sport" et "M Sport X" jouent davantage sur des styles extérieur différents et des éléments de personnalisation à l'intérieur.

On peut ensuite compléter ces finitions (et la facture) par différents packs. Ceux qui souhaitent profiter d'assistants de conduite performants pourront par exemple opter pour le pack innovation qui associe régulateur de vitesse adaptatif, avertisseur de franchissement de ligne et l'affichage tête haute (prix variable selon le choix de la finition). Et en cet été qui donne envie de profiter de l'extérieur même à l'intérieur, on apprécie forcément des options comme le toit ouvrant panoramique à 1.850 euros et le vitrage calorifuge (légère teinte du verre afin de diminuer l'éblouissement et la chaleur) à 400 euros.

Les jantes alliage 20 pouces et la finition M Sport X renforcement l'agressivité de notre X4 d'essai.
Les jantes alliage 20 pouces et la finition M Sport X renforcement l'agressivité de notre X4 d'essai. © JB

Nos modèles d'essai: X4 xDrive 30i (gris-noir "Sophistograu") en finition M Sport X à 80.140 euros avec options et X4 xDrive 20d (blanc "Mineralweiss") en finition xLine à 79.040 euros avec options

Julien Bonnet