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Essai - BMW i3S, la petite sportive sans émission de CO2

Le constructeur allemand a renouvelé il y a un an sa compacte électrique i3, désormais aussi déclinée en une version i3S, présentée comme plus sportive.

Une électrique sportive du quotidien, voilà comment BMW a défini l’i3S. En redonnant un peu de peps à l’image de la citadine électrique dans sa communication, BMW introduit surtout le restylage de sa toute première voiture électrique. Cette "nouvelle" i3 ne se devine en effet pas au premier coup d’œil, puisque la principale différence vient d’une nouvelle configuration batterie/moteur, notamment pour offrir une version plus sportive. Alors L’i3S, équivalent électrique d’une Mini Cooper S?

L'i3S se distingue de l'i3 par sa livrée rouge et noire, mais aussi sa batterie d'une capacité énergétique plus élevée, à 42 kWh.
L'i3S se distingue de l'i3 par sa livrée rouge et noire, mais aussi sa batterie d'une capacité énergétique plus élevée, à 42 kWh. © BFMTV

Mais pourquoi la BMW i3S ?

Comme le SUV X5 à la fin des années 90, l’i3 tient en 2013 une place particulière dans la gamme BMW. C’est en effet la première voiture électrique du constructeur allemand. Cinq ans plus tôt, BMW a en effet choisi de prendre le chemin de l’électromobilité. Connu pour ses moteurs, souvent en ligne, le constructeur allemand sait que pour respecter les réglementations environnementales toujours plus drastiques, il devra à l’avenir proposer des motorisations toujours moins émettrices en CO2. Il lance alors BMW i, sa griffe dédiée aux modèles électriques.

L’i3 en est la première représentante, inaugurant au passage une nouvelle manière de développer des BMW. Concevoir des voitures électriques doit à cette époque aboutir à des voitures différentes, comme si leur développement et leur design devaient refléter leur utilisation inédite par rapport à la voiture classique à moteur thermique. La production de l’i3 est ainsi assurée dans l’une des usines les plus modernes du groupe, à Leipzig (Allemagne). La petite citadine ne sera pas en acier, mais en fibre de carbone et composite, un alliage léger utile pour préserver l’autonomie, mais aussi un matériau dédié alors à ce modèle. BMW produit lui-même ce matériau nommé CFRP ("Carbon fiber reinforced" plastic, ou plastique à renfort de fibre de carbone). L’i3 aura ainsi un design particulier.

L’i3S converse ce design qui la distingue des autres modèles BMW. Lancée à la toute fin 2017, il s’agit de la version restylée de l’i3, dans une version qui se veut plus sportive. Ce restylage passe surtout par la technique (cf. la rubrique "Au volant" ci-dessous). Pour le reste, elle conserve son avant tout arrondi et très court, tout comme son allure ramassée façon pilier de rugby. Longue d’un tout petit plus de 4 mètres, l’i3S fait partie de la gamme des compactes, dotée de quatre vraies places, et pesant 1420 kilogrammes. Le poids, malgré les batteries, reste contraint par la conception légère. BMW a légèrement rabaissé (- 1mm) sa citadine. Elle gagne aussi des jantes 19 pouces et des appendices aérodynamiques façon sport. Elle se distingue surtout par sa livrée rouge et noire, plus accrocheuse que le catalogue précédent.

Cette version S se veut plus sportive que l'i3 classique. Elle affiche un 0 à 100 en moins de 7 secondes.
Cette version S se veut plus sportive que l'i3 classique. Elle affiche un 0 à 100 en moins de 7 secondes. © BFMTV

Au volant

BMW veut en effet en faire ce que de nombreux journalistes spécialisés ont appelé "une GTI de l’électrique", c’est-à-dire un modèle au comportement un peu plus sportif. L’électrique s’y prête bien avec son couple délivré instantanément. Il est ci de 270 Nm, contre 250 sur l’i3 classique, ce qui autorise de belles accélérations. Sur les routes californiennes de la région de Los Angeles où nous l’avons testée dans sa configuration américaine (soit avec un prolongateur d’autonomie), elle se montre particulièrement punchy.

Comme toute électrique qui se respecte, l’i3S démarre donc en (petite) trombe. BMW n’a pas renouvelé le moteur, une nouvelle gestion de l’électronique lui apporte simplement 10 chevaux de plus côté puissance. La batterie de série a elle évolué, avec une capacité énergétique en hausse, à 42kWh (120 Ah), une offre comparable à certains concurrents comme Renault ou Hyundai. Avec 184 chevaux de puissance (comme une Mini Cooper S), l’i3S s’avère à l’aise sur tous les types de route.

Cette attitude dynamique contraste avec l’habitacle resté beaucoup plus zen. La planche de bord en bois, le tissu façon feutre sur la planche de bord, les ceintures de sécurité bleues, tout apaise. L’i3S a conservé certains détails distinctifs de l’i3, comme le sélecteur au volant et le petit écran derrière lui, ce qui lui donne une allure plus pratique que sportive. Légèrement plus basse, la tenue de route se montre très stable, même en conduisant un peu sportivement. La caisse ne tangue pas trop dans les courbes. Le mode Sport ajouté sur BMW dans cette version se marie donc bien avec cette version.

L'i3S offre environ 280 kilomètres d'autonomie.
L'i3S offre environ 280 kilomètres d'autonomie. © BFMTV

"LE" truc en plus: le prolongateur d’autonomie

Ou plutôt son absence. Sur notre version américaine, BMW propose toujours le prolongateur d’autonomie (Range extender ou REX en anglais), un petit moteur bicylindre 650cm3. Avec une dizaine de litre d’essence, il offre ainsi la possibilité de gagner entre 130 et 150 kilomètres supplémentaires. De quoi rallier la prochaine borne de recharge, mais surtout rassurer psychologiquement ceux qui paniquent à l’idée de la panne. Depuis 2013 et la première i3, les automobilistes semblent ne plus s’inquiéter pour l’autonomie, puisque BMW a choisi de ne plus proposer d’i3 ou d’i3S avec un REX en Europe. Selon le constructeur allemand, seuls 10% des personnes qui avaient acheté leur i3 avec un REX s'en servaient. Le constructeur le propose cependant toujours aux Etats-Unis. Nos confrères de Caradisiac se montrent eux plus sceptiques. Le Rex aurait été retiré car le petit moteur bicylindres n’aurait pas réussi à passer la nouvelle norme d’homologation WLTP.

"LE" chiffre: 280

C’est, en kilomètres, l’autonomie annoncée de notre i3S. C’est un peu moins qu’une i3 classique, qui passe la barre des 300 kilomètres, dans le nouveau cycle d’homologation WLTP, plus proche des conditions réelles de conduite. Mais au regard de la distance moyenne parcourue chaque jour par les Français, soit une trentaine de kilomètres c’est largement suffisant.

Notre modèle à l’essai: BMW i3S avec une batterie 42kWh, 184 chevaux en puissance, disponible en France à partir de 43.550 euros hors bonus

Pauline Ducamp, avec Diane Touré