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Essai - Audi A8: la limousine allemande qui se passe de chauffeur

La nouvelle Audi A8 disponible à la vente en concessions depuis cette semaine

La nouvelle Audi A8 disponible à la vente en concessions depuis cette semaine - Audi

Depuis 1994, l'A8 est le vaisseau amiral de la marque aux anneaux. Inaugurant la nouvelle identité maison, cette quatrième génération de la limousine Audi en profite pour faire le plein de technologies. Des astuces facilitant la vie du conducteur comme des passagers.

Audi rafraîchit son image. Conformément aux concepts cars aperçus ces derniers temps sur les salons internationaux, la ligne des véhicules d’Ingolstadt évolue. Elle se muscle. Légèrement. En témoigne le nouveau dessin plus anguleux de la désormais célèbre calandre "Single Frame".

Avec l'arrivée en concessions de cette nouvelle génération d'A8, la marque aux anneaux en profite également pour modifier la nomenclature de ses modèles. La mention de la cylindrée (2.0 TDI, 1.8 TFSI, ...) disparaît de l'arrière des véhicules.

"Les monogrammes n'étaient plus assez explicites, un moteur de même cylindrée pouvant être décliné en plusieurs puissances", nous indique-t-on chez le constructeur.

À titre d'exemple, la puissance d'une Audi A4 équipée du moteur 2.0 TDI peut être de 122, 150 ou 190 chevaux. Désormais, la nouvelle combinaison apposée sur le coffre est un code composé de deux chiffres, allant de "25" à "70". Pour l'établir, Audi se base sur la puissance du véhicule... mais exprimée en kilowatts (kW) plutôt qu'en chevaux. Un "choc de simplification" peut-être utile en interne, mais incompréhensible pour les non-initiés. 

  • Mais pourquoi... l'Audi A8 ? 

L'A8 est l'une des vitrines du savoir-faire Audi. Avec sa radicale R8, la marque aux anneaux montre ce qu'elle sait faire de mieux en matière de sportivité. Avec son A8, la firme d'Ingolstadt met en avant sa maîtrise du raffinement et des technologies. Évoluant sur le segment des limousines, l'Audi A8 est la rivale directe des BMW Série 7 et Mercedes Classe S. Que ceux qui trouvent que ses 5,17 mètres de longueur sont insuffisants se rassurent. Cette routière est disponible en une très exclusive version rallongée. Baptisée A8L, elle s'étire sur 5,30 mètres, au profit des passagers arrières qui voyagent alors, de série, dans deux sièges individuels.

Reprenant les lignes du concept Prologue de 2015, le modèle symbolise le renouveau stylistique d'Audi. Cependant ce véhicule est loin d'être juste une auto bien taillée. En effet, sous son capot comme à son bord se cachent d'inédits équipements, technologies ou services. D'ailleurs, Audi a revu toute l'ergonomie à bord. Exit la molette commandant le système multimédia MMI, place à de multiples écrans tactiles (voir "LE" chiffre, ci-dessous). Petit détail, à l'arrêt les aérateurs comme les hauts-parleurs se cachent sous des volets amovibles et ne se déploient qu'une fois le contact mis. Cette présentation, très épurée, et les matériaux employés (cuir, alcantara, boiseries, chromes, leds) contribuent grandement à la qualité perçue.

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  • Au volant 

En bonne limousine, l'Audi A8 est censée être une auto dans laquelle on se laisse conduire. Cela est bien sûr le cas sur cette quatrième génération et plus particulièrement lorsque le véhicule est décliné en version quatre places. L'espace à l'arrière est très généreux tant en largeur qu'en longueur. Les sièges arrières sont réglables électroniquement grâce à une phablette située entre les deux assises et il est possible de faire avancer le siège passager avant pour dégager davantage de place. Les assises comme les dossiers sont d'ailleurs chauffants et bénéficient d'une fonction massage particulièrement réussie. Mais l'Audi A8 fera surtout le bonheur des conducteurs. 

Une fois les dimensions de ce paquebot assimilées (5,17 mètres de long, 2,13 mètres de large), sa conduite devient un jeu d'enfant. Comme sur de nombreux modèles récents, les quatre roues directrices apportent un gain non négligeable en manoeuvre comme sur routes sinueuses. Pour rappel, en dessous de 60 km/h, les roues arrières braquent dans le sens inverse des roues avant. Au-dessus de cette vitesse, c'est l'effet contraire qui se produit. De leur côté, les suspensions pilotées filtrent impeccablement toutes les aspérités de la route et, grâce aux caméras et capteurs répartis dans la carrosserie, sont capables d'anticiper les obstacles (gravillons, dos d'âne, nids de poule). Enfin, le châssis bénéficie de plusieurs modes de réglages. Le mode "sport" a eu notre préférence au cours de cet essai sur les hauteurs de Nice, les suspensions plus fermes et la direction plus précise rendant cette lourde routière (1,9 tonne) beaucoup plus plaisante à conduire.

Au niveau mécanique, la "version 55", correspondant au 3.0 TFSI de 340 chevaux, s'est montrée agréable à utiliser. Ce V6 essence étant très homogène. À basse vitesse il sait particulièrement se faire oublier, sans toutefois tomber dans la mollesse. À un rythme plus soutenu, ses accélérations franches et rapides sont rassurantes. Le tout étant bien desservi par la boîte Tiptronic à 8 vitesses. Lors de notre boucle d'essai (mêlant autoroute, routes sinueuses, nationales et portions en ville) notre consommation s'est établie aux alentours de 12 litres aux 100 km. Une performance honnête vu les caractéristiques de l'auto.

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Inside-2.jpg © Audi
  • "LE" truc en plus : la conduite autonome de niveau 3

C'est "LA" révolution de l'Audi A8. La limousine a été conçue pour être la première voiture de série atteignant le niveau 3 d'autonomie. Grâce à une batterie de capteurs, de radars et de lasers dissimulées tout autour du véhicule, l'A8 pourra "conduire" de manière 100% autonome jusqu'à une vitesse de 60 km/h. Enfin, en théorie. Ce système, baptisé Audi AI Traffic Jam Pilot n'arrivera pas tout de suite de série. Les premiers exemplaires de l'A8 en seront d'ailleurs dépourvus. En cause, le cadre réglementaire international qui ne permet pas encore la conduite 100% autonome. Conformément à la convention de Vienne, le conducteur d'un véhicule doit rester maître de celui-ci en toutes circonstances. Anticipant la levée de ces freins, Audi a tout de même développé son système.

En attendant de pouvoir lever les pieds et les mains à bord de l'A8, cette dernière propose comme nombre de modèles actuels tout un arsenal d'aides à la conduites. Citons, l'avertisseur de franchissement de ligne, qui corrige le direction du conducteur lorsque celui-ci mord sur une ligne, l'assistant d'intersection qui bloque le véhicule afin d'éviter une éventuelle collision, ou encore la conduite semi-autonome dans les embouteillages.

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  • "LE" Chiffre: 7

Il y a 7 écrans -tactiles ou non- répartis à l'intérieur du véhicule. En prenant place côté conducteur, on trouve tout d'abord un affichage tête haute. Les informations essentielles à la conduite (vitesse, panneaux de signalisation, rappel du GPS, ...) sont projetées sur le pare-brise de telle sorte que l'automobiliste ne quitte pas la route des yeux. Un cran en dessous, juste derrière le volant en cuir à quatre branches évoquant le design de la calandre, se situe le Virtual Cockpit. Apparue pour la première fois sur l'Audi A5, cette dalle numérique en couleur est désormais bien connue des propriétaires de véhicules du groupe Volkswagen. Chez Audi, presque tous les modèles en sont équipés. La même politique est appliquée chez Volkswagen où cet équipement, appelé Active Info Display, est disponible de série ou en option à partir de la citadine Polo jusqu'au Tiguan Allspace, le SUV familial de la marque.

Plus au centre de la planche de bord, un large écran tactile de 10,1 pouces prend place. Il regroupe toutes les fonctionnalités du système de navigation et d'info-divertissement (vues à 360° du véhicule, caméra de recul, musique, radio ...) et permet également d'effectuer de multiples réglages. Via cette interface, le conducteur peut, par exemple, changer de mode de conduite (sport, confort, dynamique...) ou encore régler le degré d'assistance des aides à la conduite. Juste en dessous, une autre dalle tactile regroupe les commandes de climatisation et de réglages des sièges (chauffants et massants). À noter que cette tablette parvient à transformer l'écriture manuelle en caractères d'imprimerie. Un détail particulièrement intéressant lorsqu'il s'agit d'enter une adresse dans le GPS. 

À l'arrière, les passagers, détendus dans leurs sièges individuels (chauffants et massants également), peuvent se divertir grâce à deux tablettes tactiles accrochées au dos des sièges avant. Elles permettent d'écouter de la musique, de visionner un film ou encore de surfer sur internet. Ces écrans affichent également certains éléments directement gérés par le conducteur comme l'itinéraire du GPS, sa vitesse, le réglage des suspensions. Enfin, entre les deux sièges arrières individuels (sur les versions en configuration quatre places), ceux qui se font conduire en Audi A8 pourront utiliser une phablette pour commander les réglages de la ventilation, les sièges massants et chauffants ou encore l'ambiance lumineuse intérieur. En cas d'appel privé, ce petit accessoire peut aussi s'utiliser comme un smartphone.

Les passagers voyageant en Audi A8 ont droit à leurs propres tablettes.
Les passagers voyageant en Audi A8 ont droit à leurs propres tablettes. © Audi
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Antonin Moriscot Journaliste BFMTV