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En Ford GT sur le circuit des 24 Heures du Mans

Une centaine de Ford, de la GT40 à la GT et nouvelle GT en passant par la Mustang, ont défilé le 18 juin sur le circuit du Mans, avant le départ des 24 Heures.

Une centaine de Ford, de la GT40 à la GT et nouvelle GT en passant par la Mustang, ont défilé le 18 juin sur le circuit du Mans, avant le départ des 24 Heures. - Top Gear - BFM

Pour marquer son grand retour aux 24 Heures du Mans avec la GT, Ford organisait samedi avant la course une parade de 100 voitures, dont la nouvelle Ford GT et les GT40, victorieuses au Mans il y a 50 ans. On a donc fait le tour du circuit dans une GT de 2005.

Aux 24 Heures du Mans 2016, Ford a convoqué l’histoire. La glorieuse, cinquante ans après sa première victoire en 1966, face à Ferrari avec la GT40. La centenaire, avec une réunion de propriétaires de Ford GT, la sportive de grand tourisme sortie en 2005 pour les 100 ans de la marque. Et même la future, avec la présence de la nouvelle Ford GT, commercialisée cette année à seulement 250 exemplaires. Samedi avant la course, cette histoire s’est imprimée comme une timeline roulante sur les 13,629 kilomètres du circuit dans une grande parade. On a donc pris l’histoire en marche. Enfin, c’est plutôt elle qui nous a emmené, dans une Ford GT blanche à bandes bleues de 2005.

Voiture intemporelle

Son propriétaire (et notre chauffeur) n’est autre que le président du Club des propriétaires de GT en Europe, Francis Breitmann. La GT, c’est une histoire d’amour et une question d’esthétisme. "La Ford GT est une voiture de compétition absolue, résume cet ancien architecte, passionné d’automobile et passé par des Bristol, une AC Cobra, une Ferrari. L’art est la sublimation de tout, cette voiture est une œuvre d’art intemporelle, avec du caractère. Une voiture immortelle". On ne peut pas totalement lui donner tort. Entre la GT40, la GT et la nouvelle GT, un air de famille, sans démoder la suivante. Comme sur les Porsche 911. Francis Breitmann est d’ailleurs venu à Ford par la GT40, "un rêve d’enfant", mais la bête de 1966 est trop rude, trop inconfortable (il faut ainsi passer au-dessus d’un des deux réservoirs pour s’asseoir au volant, ce qui déporte le conducteur vers le centre de l’habitacle). "La GT, ce sont les qualités de l’ancienne, sans les défauts : son côté fournaise, les commandes très dures", résume le patron du Club des GT.

Le moteur V8 de la Ford GT de 2005 vu depuis l'habitacle.
Le moteur V8 de la Ford GT de 2005 vu depuis l'habitacle. © Top Gear - BFM

Une propulsion en "miles per hour"

La GT de 2005 est une belle mécanique: un châssis tout en aluminium avec du carbone, un V8 longitudinal en position centrale arrière de 550 chevaux, une boite manuelle six rapports sans aide à la conduite (l’ABS n’est pas non plus arrivé sur la GT). Derrière les deux sièges de l’habitacle, le V8 rugit dès le bouton des gaz enclenché. En ligne dans la file qui attend pour prendre la piste, il faut mettre la ventilation. La GT chauffe vite (Ford a du garder cette caractéristique comme un clin d’œil à son aïeul de 1966). "Il ne faut rien mettre de sensible à la chaleur dans le coffre à l’avant, relate Francis Breitmann. Il y fait rapidement chaud et cela ne tient pas". Devant, plusieurs moteurs grognent sous les hourras des spectateurs. On prend enfin la piste.

Le compteur atteint vite les 100 miles par heure dans la ligne droite d’arrivée (le compteur est en miles, le tableau de bord avec bouton poussoir et six compteurs qui débordent jusqu’au milieu de la console est calqué sur celui de 1966). A l’accélération, le V8 grogne, la GT danse de l’arrière comme une propulsion. Le jeu entre les freins mordants et la V8 dans les S de la forêt font chavirer. Après le virage de Mulsanne, la GT pousse vraiment, mais les suspensions, l’équilibrage du châssis, tout ce qui la rend joueuse la rend aussi confortable. Mais il faut déjà rentrer. Tout à l’avant de la parade, Ford a amené un exemplaire de la nouvelle GT, une première série qui demande encore de brancher un ordinateur pour la faire rouler. Les spectateurs se précipitent pour la prendre en photo. Rendez-vous dimanche à 15 heures pour voir si sa jumelle de course réussira le pari de la victoire 50 ans après la GT40.

Francis Breitmann et sa Ford GT aux 24 Heures du Mans 2016.
Francis Breitmann et sa Ford GT aux 24 Heures du Mans 2016. © Top Gear - BFM
P. Ducamp, au Mans