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Dégradations de radars en forte hausse: ce que risquent les vandales

Un radar détruit pendant la fronde contre l'écotaxe en Bretagne.

Un radar détruit pendant la fronde contre l'écotaxe en Bretagne. - BFM TV

Le passage de la limitation de 90 à 80 km/h depuis le 1er juillet se serait traduit par une forte hausse des dégradations.

C'est une des conséquences du passage à 80 km/h. Avec la multiplication des flashs depuis l'application de la nouvelle limitation le 1er juillet sur le réseau secondaire, les dégradations de radar seraient en forte hausse. Les forces de l'ordre auraient comptabilisé 400 faits, contre 100 d'ordinaire, indique Europe 1.

Quel coût de réparation?

Première étape: identifier le radar vandalisé. "Les sociétés de maintenance des équipements radars effectuent des tournées régulières pour le rechargement des batteries des radars et peuvent, à cette occasion, remettre en état un équipement dégradé", explique le ministère de l'Intérieur.

Logiquement, le coût de réparation dépend des dégâts subis et du type de radar. Pour un vandalisme léger, du tag à la vitre cassée, il faut compter 500 euros avec un délai d'intervention d'une semaine.

Avec des dégâts plus lourds nécessitant le remplacement du radar, la facture est comprise entre 60.000 et 80.000 euros pour un radar fixe. L'opération prend environ un mois. Pour un radar autonome (généralement placé sur des chantiers), le tarif est de 75.000 euros. Enfin pour un radar tronçon,permettant de calculer des vitesses moyennes entre deux points, le coût s'envole: de 120.000 à 200.000 euros selon l'ampleur des travaux de génie civil requis.

Sur son site, la sécurité routière indique que "le coût du vandalisme a été estimé en 2012, année normale, à 22,86 millions d’euros, sur une dépense totale de maintien en condition opérationnelle des dispositifs de contrôle de 79,44 millions d’euros".

Dans son dernier rapport revenant sur l'année 2017, la Cour des comptes se félicitait du taux de disponibilité des radars, de 93%. "Aucun pic de vandalisme n’a été constaté, sauf à l’encontre des radars autonomes, qui représentent une minorité des radars installés (environ 6,5 %), dont certains ont été totalement détruits (40 contre 23 en 2016)", notait le document.

Qui paye?

Ce n'est pas l'impôt des contribuables (et donc le budget de l'Etat) qui va couvrir ce coût de remplacement mais les contrevenants. Ce sont en effet les recettes des radars fixes qui financent les dépenses de maintenance et une éventuelle remise en état. 

Quelles sanctions pour les responsables?

Comme le rappelle le ministère de l’Intérieur sur le site de la Sécurité routière, vandaliser un radar peut coûter très cher à ses auteurs:

"C’est un délit réprimé par les articles 322-1 et suivant du code pénal. En règle générale, tout acte de vandalisme (destruction, la dégradation, détérioration) contre un bien appartenant à autrui est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende".

Mais les sanctions peuvent grimper à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende, voire jusqu’à "sept ans et 100.000 euros d’amende lorsque l’acte de vandalisme a été commis par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteurs ou de complice ou par une personne dissimulant volontairement, en tout ou en partie, son visage afin de ne pas être identifiée". 

Julien Bonnet