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De plus en plus de voitures radars privatisées sur les routes en 2020

Utilisées depuis avril 2018 en Normandie, ces véhicules de contrôle conduits par des opérateurs privés rouleront désormais sur les routes des régions Bretagne, Pays de La Loire et Centre Val de Loire.

Tous les conducteurs du grand Ouest risquent cette année de croiser une voiture-radar privatisée. Expérimentées en Normandie depuis avril 2018, ces Peugeot 308 ou Ford Focus banalisées embarquant un radar et conduites par des chauffeurs privés vont être déployées cette année dans trois autres régions: en Bretagne, en Pays de la Loire et en Centre Val de Loire.

60 nouveaux véhicules sur la route

Au total, ce sont 60 nouveaux véhicules banalisés qui rouleront bientôt dans ces territoires: 19 en Bretagne, 20 en Pays de la Loire et 21 en Centre Val de Loire. En Normandie, ces voitures sont opérées par la société Mobiom, selon le magazine spécialisé AutoPlus. Ce ne sont donc pas des policiers ou des gendarmes, mais des chauffeurs privés qui les conduisent.

Chaque voiture dispose d’un système de radar embarqué niché dans le bouclier et un appareil photo. Elle n’émet cependant pas de flash lorsqu’elle prend en photo un véhicule qui circule au-dessus de la vitesse autorisée sur la même route qu'elle. Les trajets sont prédéfinis par chaque préfecture, avec un coordinateur qui peut réorienter les trajets selon les besoins. Comme pour celles relevées par les cabines fixes, les infractions sont envoyées au Centre national de traitement des infractions routières, basé à Rennes (Ille-et-Vilaine). Si elles ne la relèvent pas, ce sont bien les forces de l’ordre qui attestent de l’infraction au code de la route.

Une généralisation progressive à tout le territoire

Dès le début de l’expérimentation normande, la généralisation de l’utilisation des voitures radars privatisées était vouée à être généralisée sur tout le territoire. La décision avait donc été prise dès mai dernier d’étendre l’utilisation de ces véhicules radars privées.

"Ce système [avec des chauffeurs privés, ndlr] nous a permis de faire que ces voitures là où elles sont implantées en Normandie tournent à peu près 5 heures par jour, donc d’augmenter le nombre d’heures de présence, donc je le dis clairement, d’augmenter la crainte que l’on peut avoir de croiser l’un de ces véhicules sur une route l’explique au micro de RMC Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Cela oblige à âtre plus attentif".

Certains automobilistes interrogés par RMC semblent moins convaincus du bien-fondé de ce système. "Je trouve ça plus dangereux qu’autre chose, car on est tout le temps obligé de regarder notre compteur. C’est une question d’argent et on est encore des vaches à lait", confie une automobiliste.

"Ce sont des pompes à fric, les voitures-radars", s’insurge Chantal Benoit. Cette maire de la commune de La Caule Sainte Beuve (Seine-Maritime) avait tenté de faire interdire ces voitures par arrêté municipal. Une décision qui avait été cassée par le tribunal administratif.

Selon AutoPlus, quatre autres régions pourraient aussi accueillir ces véhicules d’ici la fin de l’année: la Franche-Comté, la région Grand-Est, les Hauts-de-France mais aussi la Nouvelle-Aquitaine.

Pauline Ducamp