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De plus en plus de Français achètent des voitures électriques d’occasion

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Encore limité en volume, le marché de la voiture électrique d’occasion a néanmoins progressé de 55% l’an dernier. Pour autant, l'estimation de la valeur d’une voiture électrique de seconde main reste encore complexe.

La voiture électrique trouve petit à petit sa place sur le marché de l’occasion. Selon le dernier baromètre Avere France/Mobivia, les ventes de voitures électriques d’occasion ont progressé de 55% en 2019. Avec 19.652 voitures vendues sur les 5,78 millions de véhicules d’occasion échangés, ce marché reste encore confidentiel (0,33%), mais il se structure progressivement.

La Renault Zoé, star des ventes

Le modèle le plus vendu est sans surprise la Renault Zoé, reflétant les ventes de voitures électriques neuves. 60% du marché, soit presque 12.000 voitures, est trusté par la petite Française. Viennent ensuite la Nissan Leaf (1293 voitures vendues, soit 6,5% du marché) et la BMW i3 (1183 voitures, soit 6%). 696 acheteurs ont aussi acquis une Tesla Model S de seconde main.

Outre sa petite taille, ce nouveau marché diffère assez profondément de celui des diesel ou essence d’occasion. La décote est globalement plus importante. Par exemple, détaille L’Argus, au bout de trois ans, une Renault Zoé électrique se revend en moyenne 12.500 euros, avec 19.800 kilomètres au compteur, quand une Clio affichant 22.500 kilomètres se revend 13.000 euros. Alors que le prix d'une Zoé neuve est, en moyenne, dépasse de 10 à 15.000 euros celui d'une Clio neuve.

"Si les tarifs des modèles thermiques d’occasion restent déterminés par les réseaux de distribution, pour l’électrique ce sont les acheteurs qui fixent un ''prix d’acceptabilité'', le marché étant encore peu mature", explique Olivier Brabant, expert en valorisation à L’Argus.

Un prix à la revente encore difficile à estimer

La décote s’explique à la fois par la difficulté d’estimer le prix réel de la voiture électrique, car elle est subventionnée à l’achat par le bonus. L’état des batteries sur la durée, la perte possible d’autonomie ont aussi rendu difficile l’estimation du prix de revente, sauf sur des modèles haut de gamme comme la Model S. Cependant, avec des voitures de plus en plus anciennes, la décote apparaît moins forte qu’il y a deux ou trois ans.

Cette décote permet cependant à des Français qui ne pourraient pas se payer une voiture électrique neuve d’en acheter une. D’autant plus s’ils peuvent bénéficier de la prime à la conversion. Des Zoé sont ainsi disponibles autour des 10.000 euros, voire moins. Ce cas de figure ne concerne cependant que peu de véhicules.

Un marché dominé par les professionnels

Autre particularité de ce marché de l’occasion électrique, alors que le marché de l’occasion est dominé par les ventes de particulier à particulier, les professionnels sont les principaux vendeurs de voitures électriques de seconde main. Quand 50% des Peugeot 108 sont vendus par des particuliers, 90% des iOn le sont par des professionnels.

"Ce marché est dominé par les retours de flotte d’entreprise, qui rendent leurs voitures au bout de deux à trois ans, nous explique Matthieu Chiara de l’Avere France. Les particuliers les conservent plus longtemps". Certaines formules, comme la location de la batterie chez Renault, favorisent aussi la revente par des professionnels.

Pauline Ducamp