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Covoiturage, autopartage... bientôt la fin de 'l'autosolime"?

SÉRIE D'ÉTÉ- Les nouvelles mobilités à Paris: Pour limiter les bouchons et la pollution, la solution se trouve peut-être du côté des transports partagés. En Ile-de-France des initiatives sont en plein développement et tournent le dos à la voiture comme mode de déplacement individuel.

Connaissez-vous "l'autosolisme"? Ce néologisme traduit une situation du quotidien, celle de circuler en étant seul dans sa voiture. En Ile-de-France, cette pratique est légion avec en moyenne 1,1 occupant par voiture. Pour tenter d'augmenter le nombre d'occupants par véhicules et donc de faire diminuer le flux de véhicules sur les routes, la région Ile-de-France envisage d'installer des voies uniquement dédiées aux voitures transportant au moins deux personnes. 

"Sachant que le taux d'occupation actuel des voitures est d'1,1, on n'aura pas beaucoup de monde sur cette voie. Mais si les gens commencent à prendre l'habitude de covoiturer, ils pourraient passer à deux utilisateurs par voiture et, là, ça pourrait selon des études réduire de 30% le trafic", indique Aymeric Weyland, directeur du salon Autonomy. 

Depuis le mois de mai, la région Ile-de-France teste sur l'A86 des caméras thermiques pour compter le nombre de passagers dans les voitures. L'objectif est de savoir s'il est possible de contrôler d'éventuels contrevenants pour faire respecter les voies réservées au covoiturage. Si l'expérience est concluante, la région souhaite ouvrir ce type de voies sur l'A1, l'A6 ou encore l'A10 à l'horizon 2020

L'autopartage en renouvellement à Paris

Comme pour le covoiturage, d'autres acteurs sont convaincus que la mobilité de demain sera partagée. Le marché des transports en libre-service est d'ailleurs en pleine évolution. Même si la fin d'Autolib' à Paris a porté un coup à l'autopartage dans la capitale, les constructeurs sont nombreux à se positionner sur ce créneau. De nouveaux acteurs ont prévu de s'installer dans la capitale à la rentrée, à commencer par Renault. PSA compte aussi mettre en place des voitures en libre-service.

Pour des trajets plus courts, le transport partagé s'applique aussi aux deux-roues, avec de nouveaux services de trottinettes ou de vélos. Prochainement, les vélos en semi-floating Oribiky, entièrement conçus en Ile-de-France doivent faire leur apparition dans la capitale. 

"Le but du semi-floating, c'est d'avoir une offre organisée sur le territoire. On a développé un algorithme qui nous permet de récolter l'ensemble des données géographiques des parkings à vélo qu'on intègre dans l'appli. Les utilisateurs seront dans l'obligation de devoir déposer ces vélos sur les emplacements de parkings à vélo", souligne Yann Poincloux, PDG d'Oribiky. 

Des transports adaptés aux usages

Sur le marché de la moyenne-distance, une start-up a misé sur les scooters thermiques à trois roues, capables de rouler sur voie rapide. D'ici fin septembre, le service disposera de 150 scooters. L'usage est là encore différent.

"On est sur un usage professionnel, avec une clientèle qui a plus tendance à conserver le véhicule, à faire des pauses pour des rendez-vous professionnels ou des déjeuners d'affaires et à retourner sur la zone sur laquelle ils ont pris le véhicule", constate Axel Vilaseca, PDG de Troopy. 

Comme avec ces scooters, les nouveaux acteurs de la mobilité cherchent à s'adapter à des besoins du quotidien tournés vers plus de simplicité et avec pour mot d'ordre la multimodalité

C. B avec Alexandre Chauveau