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Coup de rabot sur le bonus écologique en 2020

Le marché de la voiture électrique d'occasion a progressé de 55% en un an.

Le marché de la voiture électrique d'occasion a progressé de 55% en un an. - ERIC PIERMONT / AFP

Le montant du bonus écologique sera divisé par deux pour les entreprises, et supprimé pour l’achat de tous les modèles haut de gamme. En 2021, le bonus sera aussi moins élevé pour les particuliers.

Un malus en hausse, et maintenant un bonus en baisse. Ce mardi, le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé que le bonus écologique allait baisser en 2020. Et ce, dans deux cas: quand il est utilisé pour acheter un véhicule électrique haut de gamme, et lorsque les entreprises achètent une voiture électrique. Dès 2021, le bonus baissera pour tout le monde, quel que soit le cas de figure.

  • 6.000 euros pour un véhicule électrique de 45.000 euros maximum

En 2020, le dispositif restera encore favorable aux particuliers. Le bonus sera toujours de 6.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique neuve, à condition que le prix de ce modèle ne dépasse pas les 45.000 euros.

Au-delà et jusqu’à 60.000 euros, le bonus passera à 3.000 euros. Ce nouveau barème touchera ainsi des modèles comme certaines versions de la Tesla Model 3, ou le Kia e-Soul. Certaines déclinaisons du DS3 Crossback e-Tense pourraient aussi être concernées par ce bonus moins élevé.

"Au-delà d'un prix de 60.000 euros (véhicules très haut de gamme), les véhicules ne seront plus éligibles au bonus, à l'exception des véhicules utilitaires légers (...) et des véhicules hydrogène", a ajouté le ministère.

Les grands SUV familiaux et les sportives électriques sont ici clairement visés, comme le Mercedes EQC ou l’Audi e-tron, dont les tarifs démarrent autour des 80.000 euros. de fait, les petits modèles devraient être favorisés par ce nouveau système. 

Les bonus pour l’achat d’un deux-roues électrique (900 euros) ou d’un vélo électrique (200 euros) ne bougeront pas en 2020, précise Les Echos. Au total, le gouvernement consacrera 400 millions d'euros au bonus écologique.

  • 3.000 euros de bonus si l’acheteur est une entreprise

Le rabot se fera surtout sentir l'an prochain pour les acheteurs professionnels. Si une entreprise ou une personne morale acquiert un véhicule électrique, le bonus ne sera plus que de 3.000 euros.

"Nous souhaitons mettre l'accent sur les particuliers", souligne un porte-parole du ministère aux Echos. Les entreprises disposent déjà "d’avantages fiscaux à destination des véhicules électriques. […] Elles sont en effet exonérées de taxe sur les véhicules de société pour les véhicules électriques possédés", explique un porte-parole du ministère à l’AFP.
  • De nouvelles baisses du bonus en 2021, puis 2022

Cette baisse n’est que la première d’une longue série. En 2021, le bonus passera pour les entreprises à 2.000 euros, et pour les particuliers à 5.000 euros. L’année suivante, il ne sera plus que de 1.000 euros pour les entreprises et 4.000 euros pour les particuliers. "Cette visibilité pluriannuelle sur le bonus est une attente très forte de la filière automobile", a assuré le ministère de la Transition écologique à l’AFP.

Cette baisse du bonus était dans les tuyaux, et ce dès la remise d’un rapport sur l’automobile du futur mi février au président de la République. Mais ces annonces tombent au moment où le marché du véhicule électrique doit réellement décoller, si les constructeurs veulent respecter les nouvelles normes européennes plus drastiques en matière de CO2 qui entrent en vigueur en 2020.

Cette année, 50.000 voitures ont été achetées en France grâce au bonus écologique. Le ministère attend 100.000 véhicules vendus en 2020, ce qui représenterait aux environs de 5% du marché automobile français, puis sur 130.000 ventes en 2021 et 160.000 en 2022. Au regard du nouveau barème du bonus, le gouvernement compte avant tout sur les ménages pour réaliser cet objectif.

Or, le marché français est désormais dominé par les ventes aux sociétés. 55% des achats de voitures neuves en 2019 contre 45% aux particuliers, selon des chiffres du baromètre 2020 de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile. "La part des ventes de voitures neuves aux particuliers n’a cessé de reculer, souligne Flavien Neuvy, son président. Cette année, nous serons sous la barre du million de voitures neuves achetées par des particuliers". Reste à savoir si ces derniers choisiront l’an prochain un modèle électrique dont les prix restent encore élevés.

Pauline Ducamp