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Coronavirus: les prix continuent de baisser dans les stations-services

Les prix sont toujours orientés à la baisse dans les stations-services.

Les prix sont toujours orientés à la baisse dans les stations-services. - AFP

Après avoir perdu près de 10 à 12 centimes depuis janvier, les prix du carburant dans les stations-services ont encore chuté la semaine dernière, avec une nouvelle baisse de 5 à 6 centimes selon les carburants.

Les prix du carburant dans les stations-services continuent de baisser, dans le sillage de la baisse du pétrole suite à l’épidémie de coronavirus. Selon les chiffres officiels publiés ce lundi par le ministère de la Transition écologique et solidaire, le prix du litre de gazole à la pompe a encore baissé de 6 centimes en moyenne la semaine dernière, à 1,3012 euro le litre. Le gazole se vendait 1,3613 euro le litre la semaine précédente.

Le prix du litre de sans-plomb 95-E10 a lui aussi baissé, à 1,3833 euro, soit 5,5 centimes de moins que la semaine précédente. Le SP95-E10 se vendait alors au-delà de 1,40 euro, à 1,4383 euro le litre.

Des prix sous la barre des 1,20 euro le litre

Dans certaines stations-services, les prix enregistrés ce lundi sont bien plus bas que la moyenne nationale. Ainsi, à Saint-Maur dans l’Indre, le gazole s’affiche à 1,21 euro le litre dans une station-service de supermarché, comme le recense le comparateur de prix en station mon-essence.com. Soit presque 10 centimes de moins que la moyenne nationale.

En Loire-Atlantique, à Rezé, ce même litre est vendu à 1,17 euro, toujours dans une station-service de centre commercial. C'est à peine 18 centimes de plus que le plus bas historique de décembre 2015, où le litre de gazole avait parfois été vendu à 99 centimes le litre.

Une baisse durable ces prochaines semaines?

Si les experts ne croient pas au retour vers ce plus bas de la décennie, les prix en station-service ne risquent pas de remonter rapidement. La semaine dernière, le prix du baril de Brent de Mer du Nord avait baissé de 25,2%. A New York, le prix du baril s’est lui effondré de 23% sur la même semaine.

"La Russie et l'Arabie saoudite semblent toujours disposées à augmenter leur production et à faire baisser les prix, sans montrer aucun signe de retour à la table des négociations", a souligné dans une note Jeffrey Halley, de Oanda à l’AFP.

"En prenant en compte les prix réels, les prix du baril atteignent les niveaux les plus bas depuis 50 ans, nous explique Nicolas Meilhan, consultant, spécialiste en énergie. Ces prix bas sont acquis jusqu’au printemps, si l’on regarde la trajectoire observée en Chine. Le pays redémarre à peine, deux mois depuis le début des mesures prises par les autorités pour enrayer l'épidémie".

Les experts de l’UFIP ne croient pas non plus à une remontée des tarifs à la pompe dans les prochaines semaines. "Les bruits de redémarrage de la Chine pourraient inciter à une remontée des prix, nous explique un expert. Mais l’Europe est de plus en plus touchée, ce qui devrait influer sur les prix du brut".

Des stations-services qui devraient rester ouvertes même en cas de confinement total?

Si les queues se sont multipliées depuis ce matin dans les supermarchés, la situation semblait plus calme dans les stations-services. "Globalement l’activité a baissé ces dernières semaines dans les stations-services, avec le blocage d’une partie de l’économie", nous explique Francis Pousse, président au Comité National des Professionnels de l’Automobile (CNPA) en charge des stations-service.

Même en cas de confinement total, les stations devraient rester ouvertes, afin d’assurer une distribution de carburant aux professionnels de secours. C’est ce qui se passe en Italie. Reste à déterminer les modalités pour préserver la santé des exploitants. "La bonne nouvelle c’est que les prix sont très bas, mais la contrepartie, c’est qu’on risque de ne bientôt plus pouvoir rouler", résumait ironique un spécialiste du secteur.

Pauline Ducamp