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Coronavirus: le marché automobile européen recule de 55% en mars

Les immatriculations de voitures neuves ont été divisées par deux en mars en Europe.

Les immatriculations de voitures neuves ont été divisées par deux en mars en Europe. - Timothy A. Clary - AFP

La fermeture des concessions dans de nombreux pays, pour certaines depuis le début du mois de mars, a fortement impacté les immatriculations de voitures neuves.

Les chiffres nationaux publiés dans les différents pays au début du mois avaient déjà donné la couleur, mais ce vendredi, la chute du marché automobile européen se confirme. Selon l’Association des Constructeurs Européens d’Automobile (ACEA), les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 55,1% en mars. Sur tout le premier trimestre, les mêmes immatriculations ont chuté de 25%.

Un fort recul sur les tous grands marchés du continent

Quelque 567.000 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Union européenne en mars, d'après les données de l’ACEA. A titre de comparaison, Renault vendait, rien qu’en France en 2019, environ 700.000 véhicules. Les chiffres de mars sont donc très bas, car la chute fût spectaculaire sur les quatre principaux marchés, avec un effondrement de 85,4% en Italie, de 72,2% en France et de 69,3% en Espagne, l'Allemagne seule limitant un peu les dégâts (-37,7%).

Brexit oblige, l'ACEA établit désormais ses statistiques pour l'UE hors Royaume-Uni, en retraitant les chiffres de 2019 afin de permettre les comparaisons d'une année sur l'autre. Le marché britannique est en chute de 44,4%.

Sur les trois premiers mois de l'année, la baisse du marché automobile atteint désormais 25,6%. Elle est notamment de 35,5% en France.

Le coronavirus arrive dans un marché fragile

Le marché avait déjà subi en début d'année le contrecoup d'immatriculations anticipées à la fin 2019, d'une part pour écouler des véhicules polluants avant l'entrée en vigueur de plafonds européens de CO2 contraignants pour les constructeurs, d'autre part pour esquiver un alourdissement de la fiscalité automobile dans plusieurs pays dont la France à partir du 1er janvier. Le coronavirus est venu empirer la situation.

"Avec les mesures de confinement décidées sur la plupart des marchés à partir d'à peu près la moitié du mois, la vaste majorité des concessionnaires européens étaient fermés pendant la seconde moitié de mars", a rappelé l'ACEA dans son point mensuel.

L'ACEA comme de nombreuses fédérations nationales demande aux gouvernements de mettre en place des aides et primes à l'issue de la crise sanitaire pour relancer le marché.

Ces marques qui ne s'en sortent pas trop mal

Peu de marques sont épargnées par la tempête. Le groupe allemand Volkswagen (qui comprend aussi les marques Skoda, Audi, Seat et Porsche), numéro un européen, a vu ses ventes baisser de 46,2% en mars. Seule sa filiale Porsche a vu ses immatriculations progresser au 1er trimestre (+24%). Le groupe se maintient à -19% au premier semestre, mieux que les résultats d’autres marques généralistes. Les marques françaises souffrent aussi (voir encadré ci-dessous).

Quelques marques limitent les dégâts, celles qui avaient généralement bouclé un bon début d’année et offrent de nombreuses nouveautés. Hyundai ne recule ainsi que de 15%, BMW de 13%. Toyota a réussi à limiter vraiment la casse, avec des immatriculations en recul de seulement 6,8%.

Comme les autres constructeurs européens, PSA recule. Ses immatriculations chutent de 68,1% en Europe en mars, et de 32% au premier trimestre. Opel et Citroën voient leurs immatriculations plonger de 70%, Peugeot de 66%.
Une seule marque tire son épingle du jeu: DS. Si ses immatriculations reculent de plus de 40% en mars, la marque premium de PSA affiche un solde positif au premier trimestre. Les mises à la route augmentent de 31%.
Chez Renault, les chiffres ne sont pas meilleurs: les immatriculations du groupe reculent de 64,7% en mars. Au premier trimestre, Renault a immatriculé 35% de voitures en moins.
Pauline Ducamp avec AFP