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Contre la pollution et les bouchons, la mairie de Paris appelle à réguler l'activité des VTC dans la capitale

VTC - Image d'illustration

VTC - Image d'illustration - Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Deux adjoints d'Anne Hidalgo publient une tribune dans laquelle ils appellent à "encadrer très fortement" l'activité des VTC et des plateformes comme Uber en suivant l'exemple de Londres et New York.

"La loi doit changer". Dans une tribune publiée ce jeudi dans Libération, Jean-Louis Missika, maire-adjoint à Paris en charge de l'urbanisme et Christophe Najdovski, maire-adjoint en charge des transports appellent à "encadrer très fortement" l'activité des VTC dans la capitale. Les deux élus soulignent notamment l'impact environnemental des plateformes de véhicules avec chauffeur comme Uber.

"A New York comme à San Francisco (Etats-Unis), des études récentes ont montré que les plateformes de 'ride-hailing' (qu'on pourrait traduire par 'course à la demande'), principalement Uber et Lyft, étaient à l'origine d'une hausse estimée entre 50% et 60% de la congestion dans le coeur des villes", écrivent-ils.

A Paris, les 20.000 véhicules Uber en circulation seraient à l'origine d'une congestion estimée à "environ 10%" du trafic dans le centre de Paris et "d'une hausse des émissions de CO2".

A ces nuisances s'ajoute l'impact social, soulignent les adjoints d'Anne Hidalgo, qui pointent du doigt l'absence de salaire minimum et le tarif des courses "indignes", dénoncées par les chauffeurs Uber eux-mêmes.

Uber privé de sa licence à Londres

Jean-Louis Missika et Christophe Najdovski aimeraient pouvoir s'inspirer de New York qui a gelé le nombre de licences VTC et imposé un péage urbain, ou encore de Londres qui vient de retirer sa licence à Uber, à qui l'on reprochait de ne pouvoir garantir que les chauffeurs ont leur permis. 

"A Paris également on soupçonne les titulaires de licence de VTC de laisser leur véhicule à des personnes non autorisées", écrivent les élus. 
"Une meilleure régulation permettrait aussi de garantir des revenus décents aux chauffeurs, tout autant qu'elle réduirait la congestion et la pollution de nos villes", ajoutent-ils. 

Pour cela, ils réclament une modification de la loi et se disent "décidés à la faire changer, quitte à saisir les tribunaux".

Des propositions et un "pass universel de mobilité"

En parallèle d'une régulation des VTC, Jean-Louis Missika et Christophe Najdovski avancent plusieurs propositions pour Paris, qui pourraient se retrouver dans le futur programme d'Anne Hidalgo.

"Rien de ce que propose Uber n'est suffisamment sophistiqué pour ne pas être réplicable par une ville, en mieux", disent-ils tout en proposant de lancer "des appels à candidature pour répondre aux besoins de mobilité qui ne trouvent pas aujourd'hui de réponse satisfaisante".

Ils souhaitent ainsi mettre en place une offre de minibus propres et de véhicules avec chauffeurs partagés "sur des parcours où la demande est insuffisante pour une offre classique de transports en commun". Ils souhaitent à terme créer un "pass universel de mobilité" qui inclura "les transports en commun, le Vélib', mais aussi le covoiturage, les offres de transport partagé et le transport à la demande". 

S'ils reconnaissent le rôle "essentiel" du transport à la demande, ils estiment qu'une "ville ne peut abandonner aux mains d'une plateforme privée le monopole de fait de la multimodalité". 

Carole Blanchard