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Confinement: bisbilles autour des pistes cyclables fermées à Strasbourg

Une "cycliste du confinement" devant la cathédrale de Strasbourg (Bas Rhin)

Une "cycliste du confinement" devant la cathédrale de Strasbourg (Bas Rhin) - AFP

Des associations cyclistes avaient demandé la réouverture de pistes cyclables fermées pendant le confinement près de Strasbourg et dans le département du Bas-Rhin. Elles viennent d'obtenir gain de cause, même si la pratique "sportive" restait interdite, jusqu'à une décision du Conseil d'Etat rendue le 30 avril.

C'est une décision que certains jugeaient incompréhensibles, surtout à un moment où le vélo est présenté comme une solution pertinente pour de déplacer pendant (et après) cette période de confinement. Des pistes cyclables ont en effet été fermées à la circulation le long des canaux sur une décision du conseil départemental du Bas-Rhin, indiquait un article des Dernières Nouvelles d'Alasce.

La première ville cyclable de France retrouve sa piste

L'une d'elle, le long du canal de la Bruche, dessert directement Strasbourg, qui n'est autre que "la première ville cyclable" de France selon le baromètre 2019 de la la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB). En Europe, la capitale de la région Grand Est se classe à la cinquième place selon le Copenhagensize Index. Pour compléter le tableau, de l'autre côté de la frontière, le discours des autorités se révèle assez différent. En Allemagne la pratique du vélo est clairement encouragée par les autorités dans le contexte de l'épidémie de coronavirus.

"Suite à l’interpellation commune, le 14 avril, du collectif Vélorution Strasbourg, SticK Koenigshoffen, Bretz’selle et Schilyclette, le CD67 (conseil départemental du Bas-Rhin, ndlr) confirme la réouverture des pistes (Bruche, Sarre, Marne-au-Rhin, Rhône-au-Rhin) qui avaient été fermées, assortie cependant une interdiction des usages loisirs, tout mode de déplacement confondus cette fois", a annoncé ce jeudi 16 avril le site de l'association Vélorution Strasbourg qui publie la réponse transmise par l'administration.

Le conseil départemental justifie sa décision de fermeture en la présentant comme une mesure préventive avant le week-end pascal, après de "trop nombreux abus et regroupements" constatés une semaine plus tôt par les forces de l'ordre dans une des régions françaises les plus touchées par le coronavirus. Le mail précise que les pistes fermées sont rouvertes mais "à condition que ce soit utilitaire, travail et courses". 

Une "demie-victoire"

De quoi qualifier cette réouverture de "demie-victoire" pour Vélorution Strasbourg. La pratique "loisirs" du vélo, pour la balade quotidienne et la pratique de l'activité sportive, est en effet interdite depuis le début du confinement. Mais, de nombreux cyclistes et associations protestent en affirmant que cette décision ne repose sur aucun texte légal. Le décret sur les sorties dérogatoires ne précise pas en effet l'interdiction d'un mode de transport en particulier. 

Cette interdiction est désormais actée dans le Bas Rhin, avec un arrêté préfectoral qui précise bien que "l'accès à l'ensemble des itinéraires cyclables, berges, sentiers touristiques, chemins de randonnée ou voies vertes du département est interdit pour les déplacements liés à cette pratique sportive ou de balade.

D'autres pistes à libérer en France?

Cette fermeture temporaire de pistes cyclables par mesure de précaution ne serait pas un cas isolé en France. Sur Twitter, on trouve de nombreux témoignages de cyclistes qui ne comprennent absolument pas de telles décisions.

Le tweet ci-dessus et les réponses mentionnent ainsi des fermetures dans des grandes villes comme Lyon ou Nice. 

A Paris, on pourrait faire la même remarque au sujet des voies sur berge, complètement fermées pour éviter les regroupements ou les balades injustifiées. Or, cet axe s'imposait depuis la fermeture à la circulation automobile comme une voie cyclable importante pour la mobilité douce dans la capitale. 

le conseil d'etat donne raison aux cyclistes

Dans une décision rendu le 30 avril, le Conseil d'Etat vient de donner raison à la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) qui avait déposé un recours contre les autorités sur la pratique du vélo de loisir, après avoir constaté de nombreuses verbalisations pour usage du vélo malgré le respect des 1 km/1h de sortie.

Julien Bonnet