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Comportements dangereux au volant: à chaque région son incivilité

De l'usage du klaxon au SMS au volant, chaque région a sa spécialité!

De l'usage du klaxon au SMS au volant, chaque région a sa spécialité! - Idix

Coups de klaxon à répétition, distances de sécurité non-respectées, alcool au volant, injures aux autres automobilistes... chaque région a ses petites spécialités, comme le révèle le dernier baromètre de la fondation Vinci.

Si vous prenez le volant régulièrement, vous êtes sûrement témoin d'un grand nombre de "libertés" prises avec le respect du Code de la route. Car oui, comme le révèle le baromètre annuel de la conduite responsable publié par la Fondation Vinci Autoroutes, sur la route, "l'enfer c'est les autres".

"Ma conduite ça va, par contre celle des autres..."

A titre individuel, les conducteurs français s'attribuent en effet la note généreuse de 7,7/10 en moyenne. Et ils sont 96% à citer un adjectif à connotation positive pour qualifier leur conduite. Ils sont ainsi 78% à s'estimer "vigilants", à 43% "calmes" et à 25% "courtois". Les automobilistes sont en revanche beaucoup plus critiques sur les comportements des autres, qu'ils jugent pour 45% "irresponsables", pour 39% "dangereux" et pour 33% "agressifs".

Cette mauvaise perception varie selon les régions: la quasi-totalité des sondés en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA) se montre ainsi critique quand il s'agit de qualifier la conduite des autres. On est plus pacifique en Bretagne et en Bourgogne-Franche Comté, où près d'un automobiliste sur trois donne au moins un adjectif positif.

En Normandie, on a peur

Face aux incivilités sur la route, les conducteurs peuvent parfois prendre le volant avec la boule au ventre. 90% des Normands estiment ainsi avoir peur du comportement agressif des autres automobilistes. Un chiffre particulièrement élevé aussi en régions Ile-de-France, PACA et en Occitanie, où il est au-dessus de la moyenne nationale à 86%.

En Occitanie, l'injure courante

Pour exprimer sa colère, 76% des conducteurs d'Occitanie indiquent qu'ils leur arrivent régulièrement d'injurier les autres. Juste derrière, à 70% , on trouve les des Hauts-de-France, la Bretagne, la Normandie et la région PACA. C'est dans le Grand Est qu'on estime être plus courtois, avec "seulement" 56% prêts à dégainer une insulte.

Les rois du klaxon

Mais finalement pourquoi injurier quand on a un klaxon à portée de main? C'est en Normandie (58%) que l'avertisseur sonore sera utilisé le plus souvent pour exprimer son désarroi, juste devant la région Occitanie, en Auvergne-Rhône Alpes, et l'Ile-de-France (57%). Et dans deux dernières régions, en cas de crise grave, 19% se disent prêts à descendre de leur véhicule pour s'expliquer avec un autre conducteur, contre une moyenne nationale à 14%.

A Paris, on double par la droite

Parmi les autres spécialités régionales, on pourra citer le dépassement par la droite, pratiqué par 48% des conducteurs franciliens (sans doute un effet "trafic saturé" où cette pratique est en conséquence plus ou moins tolérée).

Les automobilistes d'Auvergne-Rhône Alpes sont de leur côté 41% à coller délibérément un véhicule qui les énervent. Et plus généralement, si trois Français sur quatre disent ne pas respecter les distances de sécurité, cette règle apparaît comme optionnelle pour 84% des conducteurs en région PACA. Ce sont d'ailleurs les habitants de cette région qui se trompent le plus à la question sur la distance d'arrêt à 130 km/h sur chaussée sèche avec une estimation en moyenne à 120 mètres, contre une bonne réponse de 169 mètres.

Des limites à l'alcool à géométrie variable

S'il l'alcool reste un des principaux facteurs accidentogènes, les automobilistes semblent s'écarter de la recommandation de ne consommer au maximum que deux verres avant de prendre la route. La limite personnelle est ainsi fixée en moyenne à 2,5 verres au niveau national. C'est en Bretagne que ce chiffre est le plus élevé avec 2,7 verres, alors que 21% des conducteurs en Occitanie admettent rouler parfois au-dessus du taux légal mais sans en ressentir les effets.

Enquête réalisée par Ipsos du 11 au 19 janvier auprès de 2406 personnes représentatives de la population française (hors Corse) via un questionnaire en ligne.

Ci-dessous, cette infographie évoque également l'usage du téléphone au volant (SMS et emails) et la somnolence:

Au niveau national, le SMS au volant et la somnolence sont des pratiques en hausse par rapport au précédent baromètre.
Au niveau national, le SMS au volant et la somnolence sont des pratiques en hausse par rapport au précédent baromètre. © Idix
Julien Bonnet