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Comment trouver une voiture électrique à 5000 euros?

Elle ne fait pas rêver cette petite Autolib' d'occasion?

Elle ne fait pas rêver cette petite Autolib' d'occasion? - Autopuzz

Trop chère la voiture électrique? Si la plupart des modèles neufs sont vendus à un prix relativement élevé, le développement du marché de l'occasion, les nombreuses aides à l'achat disponibles ou le marché naissant du rétrofit (la transformation d'une voiture thermique en électrique) permettent déjà de limiter la facture.

Sur fond de lutte contre la pollution, la voiture électrique a le vent en poupe. En 2018, les ventes ont progressé de près de 25% et de nombreux modèles sont sortis ces derniers mois ou ont été annoncés pour bientôt. Chez les constructeurs français, Renault vient ainsi de présenter la nouvelle version de sa Zoé, voiture électrique la plus vendue en Europe, pour se préparer à affronter les nouvelles Peugeot e208 et DS3 Crossback e-Tense.

Des voitures électriques neuves encore chères

Des modèles récents qui restent toutefois relativement chers si on compare au prix déboursé en moyenne par les Français pour s'acheter un véhicule neuf en 2018: 26.035 euros.

La Zoé (avant sa nouvelle version et donc un brin vieillissante) démarre certes à 23.200 euros (et même 17.200 euros après déduction du bonus de 6000 euros) mais il faut ajouter la location de batterie à 69 euros par mois. En achetant la batterie, ce que Renault propose depuis peu, il faut compter un budget de 26.100 euros pour cette Zoé d'entrée de gamme. Un tarif qui correspond d'ailleurs au prix de départ de la Peugeot e208. Plus haut de gamme et sur le segment des SUV compact, le DS3 Crossback e-Tense est de son côté proposé à partir de 33.100 euros (bonus déduit).

Un marché de l'occasion en plein développement

Première solution pour réduire la facture: se tourner vers le marché de l'occasion. Comme pour les voitures thermiques, il y a de bonnes affaires à la clé et l'offre est en plein développement

A tel point qu'on trouve désormais des prix relativement faibles. Attention toutefois à bien regarder l'autonomie encore disponible de la batterie, qui peut plus ou moins avoir bien résisté dans le temps, selon l'usage de son premier propriétaire.

En recherchant par exemple sur Le Bon Coin, on trouve une centaine d'annonces disponibles pour des voitures électriques à 5000 euros maximum. Pour ce prix on trouve logiquement beaucoup de Twizy, le petit quadricycle électrique de Renault, mais aussi des utilitaires, comme des Kangoo, Peugeot Partner ou Citroën Berlingo électriques, et une citadine comme la Bolloré Bluecar. Pour ce dernier modèle, des exemplaires de l'ex-service d'autopartage parisien Autolib' à Paris étaient récemment vendus à un peu moins de 5000 euros par un concessionnaire du Morbihan et même à 3700 euros quelques mois plus tôt en Sologne.

Les réseaux de ventes de voitures d'occasion des grandes marques se sont également convertis à l'électrique. Sur le sites de Renault ou de Peugeot par exemple, on trouve désormais de nombreuses annonces pour des véhicules zéro émission à moins de 10.000 euros. Et en profitant des différentes aides à l'achat, il est possible de s'approcher voire de descendre sous les 5000 euros.

Profiter des aides à l'achat

Si les tarifs pour les versions plus récentes des Nissan Leaf et Renault Zoé d'occasion se situent plutôt entre 10.000 et 15.000 euros, il est possible de profiter de différentes subventions pour faire baisser le prix. Si le bonus écologique de 6000 euros ne s'applique que sur l'achat d'un véhicule neuf, il est par exemple possible de profiter de la prime à la conversion, étendue à l'occasion depuis 2018. En mettant à la casse un véhicule ancien (essence d'avant 1997 ou diesel d'avant 2001), un foyer imposable peut ainsi récupérer 1000 euros et un foyer non-imposable 2500 euros (avec une extension aux diesel d'avant 2006).

Nouveauté introduite en 2019: les foyers les plus modestes (sous conditions de revenus imposables ou de distance à parcourir chaque jour dans le cadre de leur travail) peuvent recevoir une aide de 5000 euros pour l'achat d'une voiture électrique, neuve ou d'occasion. Certaines aides de collectivités locales peuvent également se cumuler: attention toutefois, elles ne concernent pas forcément les achats d'occasion et peuvent être limités à un certain nombre: en fin d'année dernière la métropole du Grand Paris proposait ainsi jusqu'à 5000 euros d'aide à ajouter à la prime à la conversion. 

Il ne faut donc pas hésiter à se renseigner sur les subventions proposées dans votre région. Actuellement, la métropole du Grand Paris communique par exemple sur un montant de 16.000 euros en cumulant toutes les aides, à l'occasion du lancement de la Zone à faible émission le 1er juillet prochain. Ce montant est obtenu en additionnant bonus écologique (6000 euros), prime à la conversion pour revenus modestes (5000 euros) et l'aide supplémentaire du Grand Paris (5000 euros).

Convertir sa voiture thermique

Dernière solution à envisager pour un budget transition électrique limité: le rétrofit. L'idée est assez simple puisqu'elle consiste à prendre une voiture thermique existante et à lui installer une motorisation électrique et une batterie en remplacement de son bloc thermique et de son réservoir de carburant. 

Plusieurs entreprises proposent ce service en France mais la filière naissante attend surtout une procédure simplifiée pour l'homologuer les véhicules transformés. Le parcours du combattant avec l'administration rend en effet cette démarche quasi-impossible à réaliser actuellement, alors même que cette pratique est autorisée dans de nombreux pays voisins comme l'Angleterre, l'Allemagne ou l'Italie.

La start-up Ian Motion vient ainsi de commercialiser ses premières Austin Mini transformée, modèle que nous avons pu tester. Mais à près de 30.000 euros (sans compter l'éventuelle rénovation à effectuer), il ne s'agit pas vraiment d'une solution économique.

Mais une autre start-up française, Transition-One, mise plutôt sur une démocratisation du rétrofit, en transformant des petits modèles populaires comme les Citroën C1, Fiat 500, Peugeot 107, Toyota Aygo, Twingo II et Volkswagen Polo. 

Le fondateur de Transition-One, Aymeric Libeau, compte proposer cette solution pour un coût total de 5000 euros, en intégrant les futures aides à l'achat dont devraient profiter ces véhicules. Les modifications de la réglementation permettant une procédure d'homologation simplifiée sont actuellement à l'étude, avec un groupe de travail composé notamment de représentants de l’association des acteurs de l’industrie du rétrofit électrique (AIRe). Elles devraient être engagées avant la fin de l'année.

Julien Bonnet