Comment réduire les émissions de son vieux diesel
Les véhicules diesel seront bientôt plus étroitement surveillés tout au long de leur vie. Un nouveau contrôle technique entrera en effet en vigueur en 2018, plus sévère sur les émissions de polluants pour les véhicules essence, mais surtout pour les véhicules diesels. "Le nombre de véhicules recalés au contrôle technique augmentera forcément, prévoit Geoffrey Michalak, directeur technique et qualité pour Dekra. Très peu de véhicules diesel sont aujourd’hui recalés, la procédure ne contrôle que les particules, elle est ancienne". Demain, ça risque de changer.
17,2 millions de voitures ont passé le contrôle technique en 2015
En 2015, l’UTAC a recensé 17,2 millions de véhicules ayant passés le contrôle technique. 2,5 millions ont dû le repasser, mais le taux de contre-visite pour raisons environnementales ne dépasse pas les 1%. Avec le nouveau contrôle technique, ils pourraient être bien plus nombreux. Car plus le moteur a roulé ou plus il est ancien, plus il peut être encrassé et émet donc beaucoup de polluants. C’est notamment problématique pour les voitures immatriculées avant le 1er janvier 2011 et l’obligation d’installer des filtres à particules. Mais aussi pour ceux qui n’entretiennent pas, voire enlèvent le filtre.
"A partir de 90.000 km en moyenne, un moteur diesel peut connaître des problèmes d’encrassement, mais ce chiffre tombe à 45.000 km pour les diesel des petites voitures qui roulent surtout en ville", explique Christophe Delannoy, responsable de marché atelier chez Norauto France. Des solutions existent cependant pour contenir les émissions de polluants sur les diesel déjà âgés.
Faire poser un filtre à particules par un garagiste
La première solution est d’installer des équipements de dépollution chez son garagiste: un système SCR (Selective Catalytic Reduction ou réduction catalytique sélective), pour les oxydes d’azote ou un filtre à particules (FAP). Sur un modèle Euro 4, les émissions de particules chuteront alors jusqu’à 70%. L’installation de FAP est courante en Allemagne, mais avec l’aide d’une prime à la conversion, car ces solutions en deuxième monte sont onéreuses: entre 800 et 1400 euro, pose comprise. "Le FAP en deuxième monte marche bien, mais est très peu utilisée en France, précise cependant Geoffrey Michalak. Cela génère un peu plus de consommation, donc un peu plus de CO2, 2 à 3 grammes par kilomètre. C’est sa limite".
Réaliser un diagnostic avant le contrôle technique
La seconde solution se veut moins onéreuse, à moins de 100 euros. C’est l’écodiagnostic, introduit depuis 2013 dans certains garages. Comme dans le futur contrôle technique, les émissions de polluants sont mesurées, pour connaître l’état de fonctionnement du moteur. Ce diagnostic dure moins de 3 minutes. "Le but est d’éviter de laisser s’encrasser le moteur, ce qui peut entraîner des casses mécaniques onéreuses", poursuit Christophe Delannoy. Le garagiste peut alors proposer un décrassage chimique des injecteurs ou des turbo. Sur les injecteurs par exemple, cette opération prend environ 45 minutes.